
De l’homme
en société.
Population.
tremelees de plantations d arbres, qui offrent à-ia-fois d’agréables ombrages
et des fruits utiles à la consommation journalière.
Coupang et Dille, quoique bâtis suivant le même système, se rapprochent
cependant, a quelques égards, des villes de nos climats, par
le tracé grossier d’un petit nombre de rues, et par les fortifications, non
moins grossières, qu on y remarque et que nous examinerons ailleurs.
Quelques maisons plus elegantes s y font aussi apercevoir; Ge sont celles
des principaux colons, des employés du gouvernemen, des Chinois les
plus aises; Ces dernières sont réunies dans un quartier particulier, remarquable
par sa propreté et l’ordre qui y règne. Nous parlerons bientôt
des églises et des temples, dont l’architecture d’ailleurs n’a rien que
de fort simple. *
Coupang renferme environ quatre cents maisons ou cabanes, jetées
sans aucune régularité sur un soi inégal. Quelques murs en pierre sèche
séparent les propriétés l’une de l’autre ; d’autres fois les aspérités seules
du sol marquent ces limites, ou bien ce sont des palissades en bambou, ou
encore des haies vives qu’une riche végétation entretient sans cesse. Il n’y a
qu’une seule rue dans le quartier chinois qui ne- soit pas ainsi palissadée.
La rivière partage la ville à-peu-près par le milieu, r Deux ponts à
bascule, dit M. Lamarche, servent à communiquer d’une rive à l’autre;
ils sont exclusivement en bois, même les gonds et les rosettes des
panneaux : à cet effet, on a ménagé dans les madriers sur lesquels s’opère
la rotation, une saillie, employée dans l’un à former les gonds., et dans
1 autre les rosettes; ces ponts néanmoins sont assez solides : leur mécanisme
est le même que celui de la plupart des ponts-levis de nos plaées
fortes ; on les lève chaque fois qu’un navire entre en rivière ou en sort. »
Nombre d’individus. — Jamais aucun recensement exact et régulier
n’a été fait de la population de Timor; ce qu’on* raconte même du
nombre des guerriers que l’île peut fournir, loin de mériter une entière
créance, n’est au plus-qu’une grossière estimation. Voici ce que nous
pouvons conclure de nos propres recherches.
• D’après le témoignage que j’ai recueilli de l’un des principaux rajas de
Rottie, 1 île de cenom est partagée en 17 royaumes, 14 desquels pourraient
mettre sous les armes 13 300 guerriers; en les portant proportionnellement
k 16 150 pour les 17 royaumes,, je ne crois pas m ecarter beaucoup delà
vérité. La'surface de l’île Rottie étant à celle.de Timor (1) pomme
1 :23,6, si l’on veuf admettre que les guerriefs y soient entre eux dans
le rapport des surfaces des îles, nous aurons 1 6 1 50 x 23,6=38 1 i4o
pour le nombre de ceux que Timor peut fournir.
Ot, le nombre d’hommes propres à porter les armes étant donne,
quelle doit être la population de la contrée? En France, on compte
à-peu-près 4 pour 1 ; mais il est probable quici ce rapport seroit trop
grand ; en adoptant celui de 3 : 1 , qu’il est facile de montrer etre
plus convenable (2) , nous aurions, pour la population générale de Rottie,
48 4 jo ames, et pour celle de Timor, 1 143 4 20-
Ce dernier nombre, comme on voit, vient dêtre déduit en procédant
du petit au grand, en sorte que la moindre erreur sur Iestimation des
guerriers de Rottie a dû en produire une considérable sur celle de la
totalité des habitans de Timor. Essayons une autre combinaison.
L’Histoire de Java, de sir Stamford Raffles, nous apprend que, d’après
un recensement fait, par ordre du gouvernement anglais, en 1 8 1 3, la population
de cette île s’élevoit à 4 35)6 6 1 1 individus. Sa surface, d après la
même autorité, est de 44 1 °4 statute-miles carrés, équivalens à 5 775 lieues
moyennes ( de 25 au:degré) carrées : ainsi, en supposant que la population
de Java soit égale à celle de Timor pour un même développement
de surface, nous trouverons, pour le nombre d’habitans de cette
dernièfe île, 1 178 039 individus (3), quantité à laquelle nous nous
tiendrons définitivement, mais qui est un peu plus forte que celle qui précède
(4). On voit donc que c’est 760 individus y par lieue moyenne carrée.
( 1 ) Voyez plus haut, pag. 557.
(2) Sur un nombre donné d’habitans, on admet, en France, que la moitié à-peu-près est
du sexe féminin; partage,ant encore cette moitié en deux portions égales, l’une contiendra les
enfans et les vieillards, et l’autre les hommes propres à porteries armes. ■
A Timor, en raison de la chaleur du climat et de la rapide' croissance des enfans, moins du
quart de la population doit être affecté aux vieillards et aux enfans non adultes; si l’on admet
que la différence soit le i2 .c du total, on aura justement les ou le y pour celui des guerriers,
ainsi que nous avons cru convenable de l’admettre dans notre calcul.
(3 ) Nous avons dit ci-dessus ( pag. 547 ) que la surface de Timor étoit, en nombres ronds 3
de 1 54$ lieues moyennes carréesj elle est plus exactement de 1 5481*c*,44 ( iieues, moyennes
carrées.)
(4 ) La surface de l’île Rottie, ainsi que nous l’avons vu, étant de 6$,x',625 (lieues moyennes
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