
KDeteriprionr.0' de fort b?n‘ Au reste> cette manufacture est conduite avecintel-
Colonie portug, %ence ei ^onne d excellens re'suitats. On assure que le mélange d’un tiers
de poudre à canon avec deux tiers d’une substance végétale très-divisée,
telle que la farine de manioc, par exemple, produit un effet plus considérable,
que l’emploi de la poudre à canon toute seule, ou du moins
ne lui cède en rien; la sciure de bois de cèdre est, dit-on, la meilleure
substance pour; opérer ce mélange. Ajoutons que la nature même du
charbon de bois employé dans cette fabrication, contribue beaucoup
aussi à 1 excellence des produits.
On extrait de la potasse des cendres du bananier et du figuier sau-
É vage, et sur-tout de celles du palétuvier.
La plupart des habitans un peu aisés de l’intérieur cultivent la canne à
sucre ; aussi voit-on sur beaucoup de points un nombre considérable de
sucreries. L auteur de la Corografia Ircqilica nous apprend qu’en 18 0 1,
dans le seul district de Goytacazes, tant sur les bords du Rio Parahyba
que sur ceux du Muriahe, il n y en avoit pas moins de 280, dont 08
très-développées et très-productives. Le district d’IIha-Grande, au rapport
dEschewege, en contenoit 38 en 1 8 1 0 ; et d’après Southey, on
en comptoit 329 dans la province entière en 1 792. Il est présumable
qu’elles sont aujourd’hui encore plus multipliées ; cependant, n’ayant
eu à cet égard aucune donnée positive, je ne me permettrai pas de
rien affirmer. Ce qui est certain, c’est que l’art de la fabrication du
sucre est encore ici dans l’enfance; les produits , par conséquent, sont
d’une qualité médiocre, et ne s’élèvent pas au tiers de ce qu’ils se-
roient avec une manipulation bien entendue. Tel étoit du moins l’état
des choses à l’époque où j’ai quitté le Brésil ; depuis lors j’ai ouï dire
que quelques améliorations notables avoient eu lieu, et que l’industrie,
sous ce rapport, avoit fait des progrès sensibles.
En 18 18 , on ne connoissoit qu’une seule distillerie d’eau-de-vie de
cannes dans la capitale; mais aux environs, plusieurs fabricans trouvoient
plus avantageux de distiller que de faire du .sucre. « La plus considérable
des distilleries que j.’aie vues, dit M. Lamarche, a beaucoup coûté au propriétaire
et ne lui rapporte que peu : presque toutes ses liqueurs ont un
gout empyreumatique du sans contredit à la, manière défectueuse dont la
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distillation s’opère. Il paroît que , dans toutes les autres fabriques du même Rio de Janeiro,
genre, on n’est pas plus avancé sous le rapport de l’art que dans celle- e c p 0 r r n A .Colonie portug.
ci. >> Cependant on dit qu’un fabricant de Bordeaux a établi à Campos,
et sur les meilleurs principes, une distillerie importante, relativement à
laquelle il a reçu un privilège pour quatorze ans. En 179 2 , selon Southey,
n y avoit déjà à Rio de Janeiro et dans les environs 201 distilleries : je
crois qu’on en a depuis augmenté encore le nombre.
Nous terminerons cet aperçu sommaire sur l’industrie manufacturière de
Rio de Janeiro, par quelques détails relatifs à la fabrication du vin d’orange,
dont plusieurs personnes tirent un assez bon parti. Après avoir épluché
les fruits, et en avoir retiré avec soin toutes les parties amères, on les *
soumet à une forte pression afin d’en extraire le jus. Pour une barrique
de suc,-on ajoute environ cent livres de sucre grossier; puis on laisse
fermenter le tout pendant quinze jours : passé ce temps, on ferme le
tonneau, et on ne tire la liqueur au clair que deux mois après. Ce vin
est agréable, et ressemble un peu, pour le goût, à celui de Malaga. J ’en ai
bu de très-bon chez D. Francisco Maximiliano de Souza, commandant
du vaisseau le San - Sebastiaô, ainsi que chez le générai Hogendorp ;
M. Bouch lui-même m’ën a donné quelques bouteilles que j’ai conservées
pendant deux ans sans altération.
S .-V I.
Industrie commerciale.
II nous reste à faire connoître quels sont les objets dont s’alimente
le commerce d’exportation et d’importation , ses moyens de transport,
enfin à présenter le résultat des documens que nous avons pu recueillir
sur la classe des habitans qui se livrent au négoce, sur les relations
mercantiles, ainsi que sur les mesures et les monnaies employées dans
les transactions.
Nous avons déjà parlé de la plupart des objets qui vont être reproduits
dans cette section ; mais pour les envisager sous des rapports nouveaux,
il étoit difficile d’éviter cette espèce de répétition.