
Rio de Janeiro. malpropreté. On diroit qu’on a voulu en interdire l’accès à l’air et à la
Description* i ./ j • \ * . T r . , V . _
. r clarté du jour : a peine voit-on de loin a loin? -et tout-à-fait au haut
L »olom e |p o rtu g< .
des murs, , quelques fenêtres tellement étroites qu’on les prendroit
pour des lucarnes. Les lits des malades sont renfermés dans de petites
chambres en bois qui occupent les parties latérales de chaque salle,
et qui n’ont aucune communication avec les chambres voisines.
L à , d’impures vapeurs la vie environnée,
Par un air corrompu languit empoisonnée.
D e l i l l e , la Pitié.
»Aussi, dans ces réduits infects, ne respire-t-on, en quelque sorte,,
que des miasmes délétères capables d’asphyxier les infortunés qui
croient trouver en ce lieu et la santé et les soins que leur état exige.
On n’y connoît pas les vrais moyens désinfectans dus à la chimie moderne.
A peine y emploie-t-on quelques fumigations aromatiques; encore
n’ont-eiles lieu qu’à l’instant où les médecins et les chirurgiens
font leur visite ; car c’est pour eux et non pour leurs malades qu’on
emploie ces moyens infidèles qui masquent les mauvaises .odeurs sans
les détruire. » H
L’hôpital militaire, placé dans l’ancien collège des jésuites, et sur
la hauteur un peu au-dessus de la Casa da Misericordia, ne mérite pas
les mêmes reproches que celui de ce dernier établissement. « Les
salles (i), mieux aérées, dit M. Gaimard, offrent aussi un peu moins de
saleté. Ce seroit toutefois un parallèle outrageant pour les moindres
de nos hôpitaux de France, si l’on osoit les comparer au premier hôpital
de la capitale du, Brésil. »
Indépendamment des hôpitaux dont nous venons de parler, il en*“
existe plusieurs autres qui appartiennent à des terceiros ou membres
de confréries particulières ; on en verra l’emplacement sur notre
planche n.° 3 , ainsi que celui du lazaret destiné principalement à
recevoir les nègres, à leur arrivée de fa côte d’Afrique.
On avoit établi aussi un hôpital pour les lépreux dans une maison
des jésuites à San-Christova6 : plus tard , cet hôpital fut transporté
( 1 ) D è s s a lle s s u p p lém e n ta ir e s p o u r le s 'C o u v a le s c e n s « o n t : é t a b lie s a u jo u rd ’ h u i d a n s le s b â t i-
m e n s d u c h â te a u . fo r te re s s e d o n t n o u s p a r le ro n s d a n s .-un ;a u t r e p a ra g r a p h e .
LIVRE L er — De F r a n c e a ü B r é s i l i n c l u s i v e m e n t . 1 8 7
dans la baie, sur une petite île au Nord de celle das Cobras; retiré
enfin de ce lieu, il a été installé définitivement dans l’ancien couvent
do Bom-Jésus, sur une autre île de la rade, mais plus éloignée de
la ville. ( Voy. pl. 2.)
Au nombre des établissemens remarquables par leur importance ou
leur destination, nous devons citer encore l’évêché, qui couronne une colline
escarpée peu éloignée du couvent de San-Bento ; la prison de la ville,
au pied de la même colline ; l’hôtel des douanes ; celui de la banque ; la
bourse, monument élégafit qu’on doit aux talens d’un architecte fran-
çois, M. Grangeant (1); l’arsenal de l’armée, appelé Calhabouço, parce
qu’il s’y trouve ! effectivement des cachots destinés à la punition des
nègres; les bâtimens divers qui appartiennent à l’arsenal de la marine (2};
une maison de détention, nouvellement construite à l’extrémité occidentale
de la ville, près du marais de San-Diego ; l’hôtel des monnoies
ët du trésor public (3) ; des catacombes ou plutôt un charnier attenant à
l’hôpital dos terceiros de San-Francisco de Paula; un cabinet d’histoire
naturelle ; une école des beaux-arts (4) ; une école militaire, une bibliothèque
et une imprimerie royales; enfin le palais de justice et quelques
autres édifices plus ou moins considérables, indiqués pi. 3 de notre atlas.
On pourra prendre, sur la pl. 7, une idée de l’architecture extérieure M
du théâtre de San-Joa6, et du goût qui a présidé à sa construction (6). La
salle est cependant assez agréable dans l’intérieur, quoiqu’elle soit trop
grande pour la ville; aussi ne se remplit-eliê que les jours de grande
fete. Celle du petit théâtre, ou theatrino, n’étoit pas ouverte en 1820 :
ce sont ordinairement des amateurs qui y jouent.
^(i) Ce bâtiment, depuis 1820, a été cédé à la douane, qui y a mis ses bureaux.
(2) Un bassin pour le radoub des vaisseaux a été commencé sur l’île das Cobras, et l’on
a fonde une cale de-construction dans farsénal de la marine, dépuis motre départ de Rio de
Janeiro. ( Voy. pl. 3 .} ■
(3) ministre des financés á son logement dans ce même hôtel.
(4) On verra, sur le plan n.° 3, qu’en 1824 l’école des beaux-arts avoit été transférée dans un
local différent de celui où elle étoit en 1820.
(5) nouvelles casernes ont été établies à Rio de Janeiro depuis la déclaration d’indépendance
du Brésil; d’autres ont été changées de place, particulièrement celfe de cavalerie,
k P^ace do Rocio, a été transportée auprès des écuries du roi. ( Voy. pl. 3. )
(o) Le théâtre de San-JoâÔ, bâti depuis l’arrivée du roi au Brésil , a été fait , !di t-on, sur le
modèle de celui de San-Carlos à Lisbonne.
A a*
Colonie portug.