
Espèce
humaine.
très-irrégülier de quatre pieds de hauteur environ. Plusieurs morceaux
de bois ajustés de la sorte et à la suite les uns des autres, sur un espace
de 6 à 7 pieds, forment la charpente de l’édifice, que recouvrent ensuite
des rameaux chargés de feuilles, et entrelacés dans ces divers supports
; des cabanes du même, genre, vues par M. Duperrey près ; de
la pointe des Hauts-Fonds, étoient divisées, par une cloison, en deux
parties inégales : on ignore pour quels motifs. Au lieu de ces constructions
, ce sont parfois tout simplement les branches inclinées de plusieurs
arbrisseaux très-fourrés qui servent de demeure aux indigènes. Mais on
a peine à concevoir que ni les unes ni les autres de ces cahuttes grossières
puissent garantir leurs malheureux habitans contre les rigueurs
du froid, les rayons brûlans du soleil, la violence des orages, ni même
contre l’invasion des pluies ordinaires.
>» En général, nous avons vu un foyer à l’ouverture de chaque cabane ;
il y en a aussi parfois dans l’intérieur. Autour de ces foyers ,' on rencontre,
soit des débris de poissons, soit des restes de crustacés , de tortues
, d’oiseàux mêmes , ainsi que des gousses de mimosa et’ des coquillages
, parmi lesquels nous n’avons point vu l’huître si délicieuse de ces
parages. » (M . Gaudichaud.)
Il est donc certain que la mer fournit aux habitans de la presqu’île Pé-
ron la base de leur nourriture habituelle; mais il n’est pas moins hors de
doute qu’elle leur fournit également leur boisson ; à cet égard, l’habitude
a dû rendre nulles chez eux les qualités malfaisantes de l’eau de mer, si
toutefois l’usage de cette eau est réellement dangereux.
s. IV.
Inscription hollandaise.
J ’ai déjà dit qu’en faisant enlever la plaque d’étain laissée sur l’île Dirck-
Hatichs par d’anciens navigateurs, mon intention avoit été de soustraire .
un document historique précieux à une perte probable et prochaine,
et qu’à mon retour j’en avois fait la remise au cabinet des médailles de
l’Académie des inscriptions et belles-lettres. M. de Pougens, l’un de ses
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 483
membres les plus distingués, ayant eu l’obligeance de la lui présenter
en mon nom, je crois devoir transcrire ici la lettre que j’eus l’honneur de
lui écrire à ce sujet, le 23 mars 1 8 2 1 , et dont l’Académie voulut bien
entendre la lecture.
M o n s i e u r ,
« L’expédition du capitaine Baudin, qui relacha en 1801 a la baie
». des Chiens-Marins, sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande,
» trouva, sur la pointe Nord d’une des îles qui gisent a I entree de la baie,
» une plaque circulaire en étain, sur laquelle étoient grossièrement gravées
* deux inscriptions hollandaises. Cette plaque etoit plus qu a moitié ens
e v e l ie dans le sable, et près des restes d’un vieux poteau où tout in-
» diquoit qu’elle avoit été clouée dans le principe. On crut alors devoir 1 respecter ce monument, qui offroit la preuve irrécusable de la visite,
» sur ces bords, des premiers navigateurs hollandais. On disposa donc
»> un nouveau poteau, et la plaque d’étain, y ayant été reclouée, fut re-
»» placée sur .le point même ou on 1 avoit prise.
»» Péron, dans la rédaction qu’il a donnée du Voyage aux Terres aus-
>» traies, fait mention du fait que je viens de relater, etdonnelatiaduction
»> des inscriptions dont il s’agit. Ayant eu occasion de visiter les memes
.» parages, pendant le voyage autour du monde que je viens de ter-
» miner, j’ai voulu savoir si la plaque hollandaise etoit toujours au meme
» lieu. On a eu beaucoup de peine à la retrouver : on n’en apercevoit d’abord
»» aucune trace; le poteau étoit tout-à-fait détruit, et la plaque, jetée par
»lèvent à quelque distance, eût été bientôt entièrement recouverte
». parle sable, si je ne l’eusse fait ramasser et porter sur le vaisseau.
» Faire reclouer cette plaque sur un nouveau poteau, c’eût été s’ex-
» poser à la perdre tout-à-fait : pensant néanmoins quil seroit intéressant
.» pour l’histoire de conserver cette espèce de médaille, j’ai cru devoir
». l’apporter en France, et je viens vous prier, Monsieur, de vouloir bien
» l’offrir, en mon nom, à l’Académie royale des inscriptions et belles -lettres.
» J ’ajouterai ici quelques réflexions qui m ont été suggérées par
». l’examen attentif de la plaque dont il s’agit. Les deux inscriptions qui s’y
Inscription
hollandaise.