
Rio de Janeiro.
Description.
Colonie portug.
Marchandises
d’exportation.
Substances minérales. — « Il est défendu, sous peine de déportation,
dit M. Quoy, d’exporter l’or en grain provenant des lavages. Ordinairement
cet or est porté à la monnaie, réduit en lingots, et peut circuler
ensuite ainsi dans le commerce. A cause de cette fonte, le Gouvernement
perçoit encore un droit, outre celui du quint qu’il retire à l’extraction
; » mais il se vend beaucoup d’or en contrebande.
Les topazes et les émeraudes sont aujourd’hui assez rares ; les cristaux
de roche de toutes couleurs se trouvent au contraire en grande abondance.
Les diamans appartiennent exclusivement au roi, et aussi, pourroit-
on ajouter, aux contrebandiers; les Anglais en ont le monopole légal. Il
y a peu de rubis, beaucoup de chrysolithes et d’aigues - marines ; les
grenats sont petits mais nombreux, ainsi que les améthystes et les opales.
La plus grande partie de ces pierreries est tirée des provinces de l’intérieur,
et sur-tout de Minas-Geraes.
Nous nous bornerons à rappeler ici que la pierre à chaux provenant
du voisinage de Cabo-Frio est exportée de ce port pour servir aux constructions
qui se font sur les côtes voisines : il ne paroît pas que ce genre
de commerce ait un grand développement.
Substances végétales. — Les épices et le thé qu’on cultive au jardin
botanique, le cacao qu’on y récolte aussi, ou qui provient d’un petit
nombre d’autres points, sont encore des produits trop minimes pour
faire l’objet d’un commerce de quelque importance; nous pouvons, en dire
autant de l’indigo, de la vanille, et à plus forte raison de la cochenille,
toutes substances, je le répète, dont une industrie active et plus éclairée
pourrait retirer d’énormes profits.
On vend en gros, chez les apothicaires-droguistes, l’ipécacuanha noir,
7 à 8 francs la livre ; pris au marché, il ne revient qu’à un franc, quoique
d’égale qualité. Quelques autres drogues médicinales s’exportent pareillement
de Rio de Janeiro; tels sont le faux-quinquina, la salsepareille,
la bardane, le jalap, les baumes de copahu et du Pérou, &c.
Les bois de construction et ceux d’ébénisterie sont un objet de commerce
des plus intéressans. Le roi se réserve exclusivement la vente du
brésil, bois précieux pour la teinture, dont le monopole est exploité par
une compagnie privilégiée,
A cause de sa qualité inférieure, le coton des environs de Rio de Rio de Janeiro.
.. r r * \ T . j Description.
Janeiro ne s exporte pas en Europe; il sert sur les lieux a fabriquer des CoIonieportug
étoffes grossières pour les nègres, pour ceux sur-tout de la campagne,
et à faire des sacs. Les cotons du Brésil les plus estimes sont ceux de
Pernambuco et de Para.
La vente du sucre et celle du café forment une des branches de commerce
les plus lucratives ; il en est de même de i’eau-de-vie de cannes,
dont cependant une grânde partie se consomme dans le pays.
Le riz n’est pas un article moins intéressant; quant aux huiles de
palma- christi, de mandobim , de batiputa, de coco, de gergilim et
d’autres substances végétales , préparées dans la province, elles s’y g
consomment aussi en grande partie. II en est de même du charbon de bois.
Marchandises tirées du règne animal. — M. Bouch m a assure que la
consommation des boeufs dans les boucheries de Rio de Janeiro étoit de
quarante-deux à quarante-huit mille par année ; ce qui paroît bien fort :
deux mille viennent, a-t-il ajouté, de la partie espagnole de Rio-Grande, et
parcourent par terre, avant d’arriver, l’énorme distance de quatre cents à
quatre cent cinquante lieues moyennes de France ; les autres sont amenés
de Minas-Geraes , et font encore un trajet de soixante, soixante-dix,
quatre-vingts et cent lieues. Il résulte de là qu’au terme de leur voyage ,
ces animaux sont d’une maigreur épouvantable ; et cependant on les tue
presque toujours le lendemain de leur arrivée.
Les mules que l’on conduit dans la capitale, soit de la province même
de Rio de Janeiro, soit des pays limitrophes ou plus éloignés, se vendent
depuis 4 000 jusqu’à 28 000 rfeis [de 23 a 12 3 francs j.
Les peaux de boeufs, de moutons, d’onces ou d’autres quadrupèdes
indigènes, et même celles de serpens, sont ici l’objet d’un commerce assez
considérable. Dans la seule tannerie de M. Joaquim Sequiero, on prépare
chaque année environ vingt mille cuirs : les peaux qui ne peuvent être
tannées sont séchées et envoyées en Europe. On expédie aussi, et sur-tout
pour l’Angleterre, une immense quantité de cornes de boeuf : autrefois on
ne faisoit aucun cas de cette matière animale et on la jetoit à la voirie;
aujourd’hui encore l’emploi dans les arts en est très-borné.à Rio de Janeiro.
II se fait journellement une grande consommation de poissons secs