
Gibson, qui assure avoir guéri un hydrophofie par ce moyen, dans les
environs de Madras.
» La cautérisation doit être considérée comme le préservatif le plus
certain et le plus propre à neutraliser le virus rabide; c’est le seul dont
l’expérience ait constaté l’efficacité (i). On peut joindre avec avantage,
à la cautérisation, l’administration intérieure de l’alcali volatil, et sur-tout
un large emplâtre vésicatoire sur la plaie, qu’il faut élargir si elle est
profonde.
» Les mercuriaux , 1 opium , le musc , la belladone , l’immersion
brusque dans l’eau froide, la décoction du laurier-cerise injectée dans les
veines, &c. &c. sont autant de moyens infidèles qu’on doit rejeter.
» Des observations plus détaillées sur la topographie médicale de l’Ile-
de-France sont rendues inutiles par l’ouvrage qu’a publié M. le docteur
Chapotin (2). L’hôpital militairede Port-Louis estpeu importaht; situé entre
le quai et le Trou-Fanfaron , il est exposé à des émanations infectes que
1 on devroit toujours éloigner des établissemens de ce genre. II y a auprès
de la Grande-Rivière un autre hôpital exclusivement destiné aux
noirs.'» ( M . Gaimard. )
§. IV.
Population; moeurs; usages particuliers; ¿Te.
Plus de quatre-vingt mille ames résident à l’Ile-de-France, et offrent
une réunion d’hommes de presque toutes les contrées du monde. On peut
en diviser la masse en trois classes bien distinctes : la-population blanche,
d’environ sept mille individus, y compris les troupes (3), et composée
(1) II est probable que l’emploi des ventouses appliquées sur-le-champ parviendroifà neutraliser'ou
plutôt à prévenir l’absorption du virus rabide dans l’économie animale; ce moyen,
employé contre les poisons les plus actifs introduits dans des plaies faites à dessein, a eu le
plus grand succès.
(2) Sous le titre de Topographie médicale de VIle-de-France.
(3) ^ aPres M. Gabert, la garnison de I Ile-de-France, disséminée dans les différentes parties
de la colonie, s elevoit, en 18 18 , a dix-neuf cents hommes ; elle se composoit de mille Hommes
du 12 .e regiment de ligne, de huit cents du 2 j ,4, et de cent hommes.d’artillerie.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 3 9 1
principalement de Français , de quelques Anglais, depuis la prise de 1 île; Population
d’Européens de toutes les nations, de plusieurs Anglo-Américains et de
créoles.
2.0 La seconde classe renferme les gens de couleur libres, c’est-à-dire,
les noirs et les mulâtres nés libres ou affranchis depuis plus ou moins
long-temps, des Indiens et un petit nombre de Chinois.
- 3 .0 Enfin la population esclave, qui s’élève à un peu plus de soixante-
trois mille ames : celle-ci est un mélange de noirs d’Afrique, de Madagascar
, de l’Inde, et de créoles de ces diverses races. Les Africains sont,
sinon les plus intelligens, du moins les meilleurs comme les plus nombreux.
Le tableau suivant donnera une idée plus exacte de cette population,
et de la manière dont elle étoit distribuée peu avant 1 epoque ou nous
arrivâmes dans la colonie : on doit compter sur I exactitude de ce
document.