
Magnétisme.
Marées.
d’alumine en suspension. Un échantillon de cette eau, apporté en France
et soumis à l’analyse par un de nos plus habiles chimistes, M. Bérard ( i ) ,
a montré qu’elle tient également en dissolution une quantité considérable
de matières organiques, os qui doit en rendre l’usage fort insalubre.
Nous reviendrons, dans une autre division de ce Voyage, sur un sujet
que nous ne pouvons maintenant qu’effleurer. '
Les observations magnétiques que nous avons faites à Timor ont
fourni les données suivantes :
DÉSIGNATION DES RÉSULTATS.
RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS MAGNÉTIQUES FAITES
À COUPANff. X DILLE.
Valeur. Remarques. Valeur. Remarques.
Déclinaison de ia boussole.. . . . . .
Inclinaison magnétique de l’aiguille
0» 13 ' 38"
3 2 .3 2 . 3.
Nord-Ouest............
Pointe élevée Nord.
O0 X 6 1 z"
30. O. 21.
Nord-Ouest.
Pointe éievéeNord.
Dampier, en mai 1700, avoit trouvé à Coupang o° .15’ de déclinaison
Nord-Ouest, ce qui semblerait prouver depuis lors une variation
presque nulle dans la direction azimutaie de l’aiguille aimantée. Au reste,
la valeur de cette déclinaison étant fort petite ici, il est difficile d’établir
à cet égard une conclusion positive entre nos observations et celles des
voyageurs qui nous ont précédés.
Pendant notre navigation dans le canal d’Ombai, après sur-tout que
nous eûmes dépassé le méridien de Léfao , nous observâmes que Je vaisseau
étoit régulièrement et fortement soumis à l’influence des marées.
Le courant portoit vers l’Est deux fois par jour, et renversoit ensuite
autant de fois dans le sens opposé. Le flot commençoit à 1 la côte de
Timor, pour se rendre ensuite à celle d’Ombai; mais il avoit, dans ce
sens, bien moins de durée que le jusant. Au renversement de celui-ci,
les eaux, en rebroussant sur elles-mêmes, faisoient un bruit assez fort,
tel que l’eussent pu produire des brisans ou l’agitation de l’eau d’une
rivière rapide. Ce dernier effet étoit sur-tout remarquable au milieu du
canal, où la vitesse des eaux avoit plus d’intensité.
Malgré l’espèce de compensation qui devoit nécessairement résulter Observations
. t . . r . / t , de physique, de cette action alternative, il nous est arrive de nous trouver transportés
vers l’Ouest de 4 i milles en 24 heures. II est vrai que la puissance
du courant n’étoit pas toujours aussi considérable : nous avons trouvé
en 24 jours que son action moyenne étoit de 25 milles dans ce sens, et
de 13 milles dans celui du Nord au Sud.
En rade de Coupang, ce mouvement de la mer étoit très-peu sensible ,
car presque toujours la corvette se, trouvoit évitée,au vent régnant. II
ne paroît pas non plus que les eaux s’y. élèvent au-delà de p pieds dans
les grandes marées ordinaires. M. Bernier, astronome du Voyage de
Baudin aux T erres australes , fixa ïétablissement des marées dans ce
port à 1 1 11 24 . On assure que, dans le détroit de Simao, le courant,
d’ailleurs foible, porte au Nord pendant le flot, et au Sud lors du jusant.
§. III.
Géologie et Minéralogie.
Quelle que soit l’opinion des voyageurs qui, avant nous, ont visité Géologie.
Timor, on ne peut s’empêcher de convenir aujourd’hui que cette île ne
soit en grande partie composée de substances volcaniques. La forme
générale des montagnes, leur grande élévation, l’examen de quelques
roches trouvées sur plusieurs points rapprochés de la côte, sont autant
d’indices qui militent en faveur de cette opinion, que démontre complètement
ensuite l’existence d’un volcan en activité dans la partie Sud-
Est de l’île. Réunissons d’abord les remarques que MM. Quoy et
Gaudichaud ont faites aux environs de Coupang.
Derrière la ville de ce nom, l’élévation des terres commence au bord
de la mer et parvient bientôt à former des collines d’une hauteur assez
remarquable. Leur surface est recouverte de puissans massifs de litho-
phytes du genre astrée, qui encombrent aussi par-tout les rivages de la
baie. Ces animaux, par leurs produits, ont tellement encroûté le terrain
primitif, qu’il est presque toujours fort difficile de le reconnoître. De là
l’idée assez naturelle, mais inexacte, que la montagne toute entière est