
Grêle.
Pendule.
Magnétisme.
météore fut aperçu d’abord au quartier de Elacq; il avoit la forme d’un
énorme cylindre opaque, semblable à une colonne de fumée; il sembloit
qu en dedans il y eût des flammes,. Cette colonne avoit un mouvement
rapide de rotation sur son axe, et un autre non moins v if de translation ;
elle enlevoit tout ce qui se trouvoit sur son passage, plantes, arbres,
maisons; et souvent on pouvoit apercevoir des fragmens de ces diffé-
rens objets tenus en suspension dans son intérieur même. Au rapport des
h^bitans,-cette trombe commença ses effets destructeurs à la pointe aux
Pimens ; puis, après avoir parcouru un des grands diamètres de l’île ,
elle s échappa en mer, du côté de Flacq, laissant par-tout sur sa route des
traces de sa fatale puissance.
On ne citoit, en 18 1 7 , qu’un seul cas de grêle tombée à l’Ile-de-
France ; il avoit été observé le 10 novembre 1 jp g , aux plaines de
Wiihems et au quartier de Moka; on en eut un nouvel exemple, en 1824.
pendant un coup de vent très-remarquable.
Le pendule, qui, dans le vide, ramené au bord de la mer, et à -t- 20^
de température centigrade, donnoit à Paris 86 4oo oscillations en vingt-
quatre heures solaires moyennes, donnoit, dans les mêmes circonstances
et le même temps, 8 6 3 1 o°“ ,o86 au Port-Louis de l’Ile-de-France,
par 2o° 9' 59" de latitude méridionale.
Nous avons eu pour déclinaison de l’aiguille aimantée 1 2 0 46' 2 5",7
Nord-Ouest, et pour son inclinaison, 55° 6 ' 45", la pointe élevée de
l’aiguille étant la pointe Nord.
M. Lislet-Geoflroy avoit trouvé que la déclinaison de la boussole étoit,
En 178 3 , de................................. 1 2 “ 4y'
En 1785, de................................. 12. 40.
En 1786, de............................. J . . 12. 36.
Et en 1787^ de............................. 12. 38.
Bemier, dans le voyage de Baudin aux Terres-Australes en 1801 ,
observa 13 ° 15 ' Nord-Ouest;
Flinders, en 180 5, trouva, à un mille Nord-Est de la ville, 1 1 ° 42' 3 0"
Nord-Ouest ;
EtKing.en 18 2 1 , 12° o' Nord-Ouest.
Ces deux derniers résultats sont, à ce qu’il semble, un peu foibles;
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 3 7 3
mais il paroît certain que ces navigateurs, non plus que MM. Lislet et
Bernier eux-mêmes, n’auront pas corrigé, par le retournement, la
déviation de l’axe magnétique de leur boussole.
Une assez longue série d’expériences faites par nous à l’entrée du
Trou-Fanfaron, fixe t établissement des marées sur ce point à 1 11 1 3 ’. Le
plus grand marnage de la mer, ou la plus grande différence de niveau
entre une haute-mer et la basse-mer consécutives, a été de om, 768 , et
le plus petit marnage de om ,037.
Je dois à l’obligeance de M. Delisse les détails qui vont suivre, sur un
genre intéressant de'recherches qui ont fait l’objet particulier de ses
études. Cependant cet habile chimiste ayant perdu, lors de l’incendie
du Port-Louis, les notes qui contenoient l’analyse des eaux de plusieurs
rivières de l’île qui nous occupe, il n’a pu me remettre qu’un simple aperçu
de son travail : je le transcris textuellement ici.
« Les eaux des rivières de i’IIe-de-France diffèrent en général très-peu
des eaux potables des aYitres pays; presque toutes coulent dans des ravins
plus ou moins profonds, sur un sol rocailleux, on entre d’énormes rochers
de basalte, formant de fréquentes cascades. Tous ces courans d’eau
ont leur origine dans les forêts qui couvrent les montagnes, et sont
battus dans leur course en tombant de cascade en cascade. En général,
ces eaux sont agréables au goût : un caractère particulier qui les distingue,
c est le carbonate de magnésie, qu’on y trouve en plus ou moins grande
quantité. Toutes les rivières de l’île sont peu considérables ; il y en a
peu qui puissent donner plus de trois mille pouces d’eau; il en est beaucoup
qui n’en donnent pas cinq cents.
» L’eau qui descend de la montagne du Poucé est celle qui contient le
plus de carbonate de magnésie : on le retrouve plus ou moins aussi dans
les autres; ici, néanmoins, il est plus coloré, à cause de la présence du
carbonate de fer. Cette eau contient aussi un peu de muriate de soude ;
évaporée à siccité, elle laisse un résidu deux fois plus considérable que ne
le fait l’eau de la Grande-Rivière.
»Celle-ci, l’une des plus abondantes de l’île, est conduite en grande
partie à la ville par un aqueduc : elle est le produit de deux rivières qui
viennent du quartier de Moka , et d un troisième courant qui a sa source
Marées.
Analyse
des eaux.