
Rio de Janeiro, détails pour faire connoître toutes les localités où le peu de déclivité du
Description. terrain et sa nature particulière se prêtent à la stagnation des eaux. Un
des marais les plus remarquables, quoiqu’il ne soit pas a beaucoup près
le plus spacieux, avoisine dans l’Est la ville de Rio de Janeiro; il n’est
même qu’une extension du sol, ordinairement fort humide, où la plus
grande partie de cette ville est bâtie.
§. I I I .
Iles, Ports et Rades.
j[es L’île la plus considérable de la province de Rio de Janeiro, Ilha-Grande,
ports et rades. justj£e par ses dimensions le nom qu’elle porte : elle n’a pas, en effet,
moins de quatorze milles de longueur de I Est à 1 Ouest, sur une largeur
de sept milles du Nord au Sud ; sa surface est montueuse. Séparée de
la cote du continent par un intervalle qui varie de deux à sept milles,
elle forme avec elle une enceinte vaste et passablement abritée, ou les
vaisseaux peuvent avoir accès et meme trouver d assez bons mouillages.
Cet enfoncement, connu sous le nom de baie de Cdiruçu, est situé à
l’extrémité occidentale de la province.
Plus loin, du côté de l’Est, et immédiatement après Ilha-Grande, se
distingue l’île de Marambaya, de vingt-six milles de longueur sur une
largeur qui parfois a tout au plus un demi-mille. Basse et sablonneuse,
excepté à sa partie occidentale, où domine une montagne assez élevée,
cette île n’est séparée du continent que par un canal fort étroit dans lequel
peuvent à peine s’engager les embarcations les plus légères. Du côté de
l’Ouest, la passe , beaucoup plus large , n’a pas moins de six milles et
conduit dans un havre spacieux nommé baie de Marambaya. Diverses
petites îles sont disséminées dans cette baie et dans celle de Caïruçu.
On y trouve aussi des anses bien fermées et des rades commodes poulies
navires : celles d’Angra dos Reis et de Paraît sont les plus remarquables
sur la grande terre, et les anses H abraham, da Estrella, et das
Palmas, sur -Ilha-Grande.
Plusieurs autres petites îles hautes et escarpées, placées en dehors et
en face de la baie de Rio de Janeiro, ne méritent d’être citées qu’en ce
qu’elles offrent aux navigateurs d’utiles points de remarque quand ils
font route la nuit pour se rapprocher de l’ouverture dé cette baie : nos
planches :i et 2 en font connoître avec exactitude la nomenclature et
¡apposition.
On pénètre dans la baie de Rio de Janeiro par une passe de trois
quarts de mille environ de largeur, comprise entre le fort Santa-Cruz
et le fort San-Jose, espace que rétrécit encore la petite île Lage, qui en
occupe à-peu-près le milieu. Après avoir dépassé cet îlot, on se trouve
dans le vaste enfoncement que nouswenons de désigner. La forme en est
irrégulièrement triangulaire ; la ligne selon laquelle il se développe vers
son extrémité septentrionale, n’a pas moins de cinq lieues; celle qui, à
partir de l’île Lage, se dirige du Sud au Nord , a quatre lieues environ.
Des îlots et des îles sans nombre, sont répandus dans cet espace ; celle
qui porte le nom d’île do Governador a deux lieues de longueur ; c’est la
plus étendue : {’île de Paqueta , qui en est voisine,' se fait distinguer par
son aspect pittoresque et par l’affabilité -de ses habitans. Les petites
îles Villegagnon et das Cobras, qui défendent l’entrée de la rade proprement
dite (voyez pl. 2 ) , méritent aussi par cette raison une mention
particulière.
Plusieurs enfoncemens se dessinent sur le pourtour de la baie; tous
peuvent recevoir de petites embarcations , et quelques-uns aussi des
navires d’un fort tonnage : cependant, à l’exception de la praia Grande
et des anses qui se rattachent à la ville de Rio de Janeiro, aucun n’est
habituellement fréquenté, si ce n’est par des pirogues et des bateaux.
Si nous sortons du havre immense qui nous occupe et que nous nous
avancions à l’Ouest jusqu’au cap Frio , nous y verrons une île plus-
importante par sa position que par son étendue : on la nomme île da
Tromba. C’est là que viennent fort souvent attérir les navires européens
qui font voile pour Rio de Janeiro. Plus au Nord sont les îles das
Cavallas et quelques autres plus petites , dont l'île d’Ancora, dans le
voisinage de la pointe Buzios, est la plus extérieure.
Divers mouillages et même de fort bons abris existent entre toutes
ces îles : toutefois , à moins de cas fortuit, ils ne sauraient convenir qu’à
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