
Colonie portug.
Population.
Le nombre des alambics destinés à la fabrication des eaux-de-vie
n’est nulle autre part plus grand dans la province ; aussi le commerce
y est-il considérable.
San-JoaS de Marcôs. A peirte y a*t-il cent maisons dans ce bourg,
qui cependant est le chef-lieu du district de Parahyba-Nova. Les communications
entre ce point et le bourg de Rezende sont difficiles, à
cause des montagnes et du mauvais état des chemins.
Registo do Parahyba. On a établi au petit village de ce nom un poste
militaire, chargé de visiter les passe-ports et de prévenir la contrebande
de l’or et des diamans qui proviennent de Minas-Geraes. Là se trouve
aussi un bac pour traverser le fleuve : douze mulets chargés peuvent,
dit-ôn, y passer à-la-fois,
San-Pedro de Cantagallo. Par édit du mois de mars 1 8 1 4 , la paroisse
du Santissimo-Sacramento fut érigée en bourg sous le nom de
San-Pedro de Cantagallo, et devint le siège d’une administration judiciaire.
Les habitans et tous ceux dû voisinage préfèrent l’agriculture à
l’exploitation des mines, à laquelle ils se livroient anciennement.
Le Nouveau-Fribourg (ï) étoit, en 18 2 0 , composé d’une centaine
de jolies maisons bien alignées, chacune avec un jardin attenant.
L’architecture en étoit modeste et simple, comme il convient à un
établissement naissant; des charpentes revêtues d’une argile blanchie
composoient les murs, et les toits étoient couverts en tuiles.
Alde'es des Indiens, Nous ne nous occuperons pas maintenant des
villages indiens : les détails en seroient d’ailleurs bornés et très-uniformes ;
mais devant parler, dans notre IX .* chapitre, de ce qui se rapporte
aujourd’hui à cette classe spéciale de Brésiliens, nous nous bornerons
à y renvoyer le lecteur.
Nombre des individus. Il n’y a jamais eu de recensement complet et
exact des habitans de la province de Rio de Janeiro ; aussi les ré“
sultats que nous allons rapprocher, quoique puisés aux sources les
plus respectables, ne doivent-ils être admis qu’avec discrétion et con-
(1) Nou? présenterons de plus grands détails sur cette colonie suisse lors de notre seconde
relâche à Kio de Janeiro, époque à laquelle elle fut visitée par notre chirurgien-major, M. le
docteur Quoy.
sidérés plutôt comme des données approximatives que comme des ren- Rio de Janeiro.
. , r . • w . \ • Description. seignemens qui ne laissent rien a desirer, , r
’ r \ > • ' \ n • ' ï t • Colonie portug. oouthey rapporte (ï) quen 1749 on comptoit a Rio de Janeiro
2435)7 communians ; en 175)2 , George Staunton (2) donnoit à cette
ville 4 30 0 0 habitans, parmi lesquels 4 ° 000 nègres et seulement
3 ooo blancs. D’autres documens également fournis par Southey nous
apprennent qu’en cette même année on y eut 1552. morts, dont 282
moururent dans les hôpitaux; de ce nombre, 706 étoient des esclaves
ou des pauvres qui furent enterrés par la Casa da Misericordia. Il y
eut aussi 1 648 naissances. Au commencement de 18 0 8 , la ville de
Rio de Janeiro avoit environ 60 000 ames; mais depuis cette époque,
qui fut celle de l’arrivée du roi, la population a beaucoup augmenté.
D’après les recherches faites sur les lieux par M. d’Almeida (3), elle
n’étoit pas au-dessous de 13 0 000 ames (4) au commencement de 18 18 .
Un mémoire dont je dois la communication aux bontés de M. Sumter,
ministre des Etats-Unis d’Amériqiie à la cour du Brésil, établit qu’il y
avoit alors dans la province entière, 2 5 5 opo personnes libres et 12 0 000
esclaves, formant un total de 373 000 ames : à quoi il faudrait ajouter
encore un petit nombre d’indiens non civilisés ; peut-être seroit-çe beaucoup
que d’estimer ces derniers à 1 500 ou 2000 individus.
Nous avons trouvé encore, dans le mémoire cité de M. Sumter,
un tableau général delà population du Brésil (5) en 18 1 8; cette pièce,
(1) Historia o f Brazil.
(2) Relation de l’ambassade du lord Macartney en Chine.
(3) Petit-fils du célèbre vice-roi du Brésil, marquis de Lavradio. Son instruction et son obligeance
extrême nous ont été bien souvent utiles dans nos recherches sur Rio de Janeiro, ainsi
que nous aurons plusieurs fois encore occasion de le rappeler.
(4) James Henderson, dans la relation de son voyage au Brésil , publiée en 18 2 1 , estime
que la population de Rio de Janeiro est de 250 000 ames; évaluation évidemment exagérée,
si on la rapporte à la ville toute seule. Schaeffer, en 18 2 3, la portoit au taux exorbitant de
2 10 000; MM. Spix etMartius, dans la note manuscrite qu’ils ont fournie à M. A. Balbi, et
que ce dernier a bien voulu me comrçiuniquer, ne comptent cette population qu’à 120000 ames,
ce qui est beaucoup plus près de la vérité. Ces mêmes savans pensent également que la province
entière a 42°o o o habitans; et M. Balbi lui-même donne à la ville, à la fin de 1826,
140000 individus.
(5) Ce mémoire m’a été remis en 1820; et comme l’auteur cite l’Histoire du Brésil de
M. de Beauchamp, publiée en 18 15 , j’ai cru ne pas m’écarter beaucoup de la vérité en fixant
à l’année 1818 l’époque du dénombrement dont il s’agit.