
Rio de Janeiro, du système de fortification de Rio de Janeiro, loin d’avoir été améliorée
Description. j epUjs J L1 Guay-Trouin, a au contraire déchu ; car l’amiral français assure
o ome portuD. a v o j r t r0U Y é d a n s {es deux premiers forts quarante pièces de gros calibre
et seize dans le troisième.
» A l’extérieur de la rade, il y a encore d’autres ouvrages, garnis de
plusieurs pièces de canon, et destinés à protéger les gorges de montagnes
qui y aboutissent. Voilà en quoi consistent les fortifications qui défendent
l’approche de la baie.
» Après avoir dépassé l’île Lage, on découvre d’abord le fort Villega-
gnon, construit, comme nous l’avons dit plus haut, par un officier
français ainsi nommé, et qui est également sur une île. Il est quadran-
gulaire et a huit canons du côté de l’Est, dix-sept au Sud et seize
au Nord; quoique la face de l’Ouest n’ait point d’artillerie, elle pourrait
en recevoir. C’est de ce côté-ci qu’est la porte d’entrée du fort. Un
fossé peu profond et toujours à sec, sur lequel est jeté un pont-levis, isole
ce bâtiment du reste de l’île.
» Vis-à-vis, dans l’Est, et sur une presqu’île très-pittoresque, il exis-
toit autrefois une fortification ; il n’y a plus aujourd’hui qu’une chapelle
dédiée à Notre-Dame de Bon-Voyage. ( Voy. pl. 4 - )
» A i’opposite, au Nord-Ouest de Villegagnon, on voit, sur la pointe
do Calhabouço , un bastion en ruine où il reste encore cinq pièces d’artillerie
: l’enceinte sert de dépôt pour les boulets et les canons.
» A partir de là, on ne trouve plus du côté de la ville d’autres points
fortifiés que file das Cobras. Les moyens de défense élevés sur celle-ci
consistent en un système de courtines liées les unes aux autres, au Sud
et à l’E s t , par des bastions et des redens, et au Nord par des redens
seulement : le côté de l’Ouest, qui fait face à la ville, n’est pas fortifié.
Presque tous ces ouvrages d’ailleurs sont désarmés ; il n’y reste plus qu’une
vingtaine de pièces d’artillerie destinées à rendre les saluts aux bâtimens
de guerre qui mouillent sur la rade.
» Enfin les feux de deux batteries dans l’Est de l’île das Cobras,
peuvent croiser ceux de cette île : la première contient dix canons; je ne
sais pas s’il y en a de montés dans la deuxième, qui est à la pointe Sud
de Praia-Grande. Quant aux autres fortifications dont parle du Guay-
LIVRE I.er — D e F r a n c e a u B r é s i l i n c l u s i v e m e n t . 323
Trouin dans ses Mémoires, elles n’existent plus ou sont désarmées : tels
sont entre autres le fort da Conceiçaô, et le château qui domine la ville
à l’Ouest de la pointe do Calhabouço. » ( Voy. pl. 3. )
Forces navales. — L’état des forces maritimes, à l’époque de notre séjour
à Rio de Janeiro, se réduisoit à un ou deux vaisseaux armés sur la rade,
quelques autres en mauvais état dans le port, et un petit nombre de
bâtimens légers.
L’arsenal de la marine, situé, comme nous l’avons dit, à l’Ouest de
l’île das Cobras , n’avoit pas non plus un grand développement. La
direction en appartenoit à un intendant, ayant sous ses ordres un inspecteur
qui étoit en même temps capitaine de port, et à un surintendant.
Il n’y avoit ni cale de construction , ni bassin pour les radoubs, quoique
la nature ait tout fait pour faciliter ces établissemens utiles ; mais, en
1 824, on installa un chantier de construction dans l’Est du couvent de
San-Bento, et l’on commença, à la partie Nord-Ouest de l’île das Cobras,
vme forme ou bassin pour le radoub des vaisseaux de guerre. ( Voy. pl. 3. )
Parmi les bâtimens affectés au service de fa marine, on remarque
quelques bureaux pour l’administration et pour le commandant du port ;
trois hangars destinés à mettre à couvert les canots du roi ; trois autres
où sont déposées les vieilles mâtures et où l’on en confectionne de nouvelles
; enfin un atelier de forge contenant huit feux. Plus loin, dans
le Nord-Nord-Ouest de la ville et près d’un quai du commerce, il y a
un magasin où sont réunis les chanvres bruts : au rez-de-chaussée, on
les espade et on les peigne ; à l’une des extrémités est une goudronnerie
pour les fils de caret. On serre dans l’étage au-dessus les filins neufs et
le chanvre non encore travaillé. Les fils de caret et les cordages sont filés
et commis en plein air ; il n’y a pas d’autre corderie.
On fait aussi, à Rio de Janeiro, quelques cordages avec des lanières
de cuir, qu’on emploie de préférence pour amarrer les canots : ces
cordages pourraient, ainsi que le pense M. Lamarche , être utilement
employés pour drosses de gouvernail.
Colonie portug.