
De l’homme
en Famille.
aucune observation qui lui ^soit propre, révoque en doute la perforation
de ia dent, et pense qu’on peut obtenir plus simplement ie même
résultat, en introduisant les goupilles entre cette dent et les deux latérales.
Témoignages d’amitié. — Une des plus grandes marques d’amitié.qu’une
•femme puisse donner à celui qu’elle affectionne-^ c’est de détacher soit
la guirlande de fleurs odorantes qui orne ses cheveux, soit le collier ou
l’écharpe de même nature dont elle a paré- son sein, et de lui en faire
présent.
Péron (i) a retrouvé ici l’usage de changer de nom, qui.est en vogue
dans un si grand nombre d’îles du grand Océan.
Non plus que dans les autres parties de l’archipel d’Asie, le baiser, tel
que nous le donnons en Europe, n’est point usité à Timor ; le témoignage
d’affection équivalent consiste à s’appliquer nez contre nez, en aspirant
avec force, ce qui revient, en quelque)sorte, à se flairer mutuellement.
Bétel. — Mais le penchant le plus irrésistible et le plus répandu ,
que les habitans passent une grande partie de leur vie à satisfaire, c’est
celui de chiquer ie bétel. Hommes, femmes et enfans savourent avec
délices ce singulier mélange, qu’ils regardent comme un préservatif contre
les maux de dents, quoiqu’il paroisse , en réalité , produire un, effet tout
opposé. Ce masticatoire se compose de feuilles de bétel;, de noix
d’arec, de tabac, depuis l’époque où cette plante a été introduite
dans l’archipel d’Asie, de chaux vive et de gamber. Les proportions
approximatives de i oo parties de ce mélange sont, d’après M. Gaudi-
chaud, ainsi qu’il suit :
Tabac................................... jo.
Noix d’arec.. . . . . . . . . . . . . 25..
Poivre -bétel 2 0 . *
Chaux............................... 3 ,
Gamber................. . . . 2.
tço.
formule qui se modifie nécessairement suivant le goût et les habitudes de
chaque individu.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 62,7
^ Le masticatoire de même nom, dont on fait usage a Dilie , ne différé
de celui de Coupang qu’en ce qu’ici on se sert des feuilles du poivrier-
bétel , tandis qu’à Dillé on préfère ses fruits encore verts.
« Ce composé bizarre est tellement astringent, dit M. Quoy, que je
ne pouvois le supporter qu’avec peine dans ma bouche; il colore la salive
et les ièvress en un rouge de, sang, noircit les dents d abord, et finit
par les détruire tout-à-fait. » Le très-petit nombre de Timoriens qui
ne chiquent pas ie bétel ont les -dents fort belles ; quelques jeunes filles,
entre autres, paraissent être persuadées que des lèvres colorées par la
simple nature sont un attrait plus piquant qu’une bouche sanguinolente
et qui exhale une' odeur infecte.
Par suite de l’habitude dont il s’agit, chacun porte ou fait porter par
les, gens de sa suite, soit le sac à bétel, soit la cassette où sont contenus
les divers ingrédiens qui entrent dans cette préparation. Les tou-
mougoms ou premiers officiers des rajas, et les esclaves des riches, sont
chargés, de cette fonction.
Cigares. — Les cigares que quelques hommes fument à Dillé, car nous
n’avons pas remarqué que cet-usage fût encore introduit à Coupang,
sont faites de tabac pur, entouré d’un morceau de feuille de bananier;
le bon genre veut que l’esclave allume ia cigare, et qu’il en fume deux
ou trois gorgées avant de la présenter à son maître.
§. VII.
De l ’homme réuni en société.
Si l’on excepte un nombre peu considérable de maisons de campagne
bâties dans le voisinage des villes, et presque toutes occupées aujourd’hui
par les colons, européens, on ne voit guère à Timor d’habitations isolées:
presque toutes sont groupées en villes et en villages, ainsi que
l’exige,, dans ce pays à demi civilisé, le besoin de se prêter un mutuel
secours contre l’invasion subite d’un parti ennemi.
Ces habitations agglomérées conservent entre elles de larges espaces,
et sont disposées sans aucune symétrie; presque toujours elles sont enlie
Timor.
De l’homme
en famille.
Villes
et villages.