
Rio de Janeiro, a i " 1 6 ' et 2 3 0 23' Sud; et en longitude, les méridiens de 43° 17 ' et
Description. ^ r 0 u e ç t d e P a r i s .
Dimensions. La ligne tirée de l’embouchure de la rivière Cabapuana au Nord-Est,
jusqu’à la pointe Tapetinga, à l’extrémité la plus méridionale de la
province, n’a pas moins de quatre-vingt-cinq lieues marines (1); et celle
qui trace sa largeur, à partir de l’entrée de la baie de Rio de Janeiro
jusqu’au Rio Parahybuna, vers le Nord , a dix-neuf lieues.
Montagnes. A l’exception de la partie la plus orientale du district de Goytacazes,
qui est basse et même souvent marécageuse, la surface de la province
de Rio de Janeiro est par-tout hérissée d’un assez grand nombre de
montagnes. La chaîne principale, dirigée presque parallèlement à la
cote, divise naturellement la province en deux parties : celle du Nord
est connue sous le nom de Serra-Acima (supérieure); Iautre sous celui
de Beira - M ar ( maritime ). La grande chaîne dont il s’agit ne porte
pas le même nom par-tout : dans l’Ouest, on la nomme Serra do Matto-
Grosso; plus loin, en allant vers l’E st, Serra da Manga-Larga, Serra dos
Orgaos, Serra de Goytacazes, et, au Nord du Parahyba, montagnes de
Sapateito. Plusieurs rameaux secondaires, qu’il seroit aussi long que fastidieux
d’énumérer ici, se rattachent a cette branche; nous nous bornerons
à faire remarquer la Serra-Grande ou Serra de AFacacu, qui, reunie
à celle do Sambi, forme la ligne de séparation des eaux qui coulent
à l’Ouest dans la baie de Rio dë Janeiro, de celles qui coulent à l’Est
du côté du cap Frio. Nous renvoyons, pour l’indication du reste des
montagnes, à notre carte n.°T , où sont consignés avec soin tous les
renseignemens que nous avons pu recueillir a cet égard (2).
Les montagnes dos Orgaos [des Orgues] tirent leur nom de la forme
(1) La lieue marine, comme on sait, est d’un quart plus grande qqe la lieue moyenne de
F rance, de 25 au degré; et le mille marin , dont nous ferons usage quelquefois, est égal au
, tiers de la lieue marine. Ainsi, 12 milles font exactement 5 lieues moyennes de France. Quand
nous ne dirons pas l'espèce de lieue dont nous ferons usage , ce sera toujours la lieue marine
qu’ il faudra entendre.
(2) Les documens nous ont manqué pour mettre en place quelques-unes des montagnes
dont abonde le district de Cantagallo; nous avons préféré laisser quelques lacunes sur ce point,
que de donner des indications incertaines ou fautives. J ai du faire ici cette remarque, afin
d’éviter qu’on ne prît un district éminèmment montueux, pour un pays de plaines, comme la
carte semble parfois l’indiquer.
LIVRE I.er — D e F r a n c e a u B r é s i l in c l u s i v e m e n t 75
bizarre de quelques-unes de leurs parties,. qui, vues de loin et sous un
certain aspect, figurent assez bien d’immenses tuyaux d’orgue. Elles sont
composées , en effet, de mamelons pyramidaux, séparés par des vallées
profondes, tortueuses et étroites, au travers desquelles sont frayés les
chemins qui servent pour se rendre , sans monter considérablement, de la
partie de Beira-Mar à celle de Serra-Acima. M. Eschewege, habile ingénieur
des mines au Brésil , a mesuré avec le baromètre la hauteur du
point le plus élevé de ces montagnes singulières, et l’a trouvée de
3607 pieds anglais, c’est-à-dire, en mesures françaises, de iop<? mètres
[564 toises].
Il existe çà et là divers pitons qui, moins par leur volume que par
l’aspect qu’ils présentent ou l’utilité dont ils peuvent être aux navigateurs,
méritent une mention particulière. Celui qui se nomme os très Picos, dans
la chaîne de Goytacazes , est remarquable par ses trois aiguilles de granit,
qui se font apercevoir au loin, et par les mines d’or renfermées dans les
flancs du terrain qu’il couronne. Plus au Sud , la montagne isolée appelée
Frade peut offrir aux marins, comme la précédente, un très-bon point
de reconnoissance. Il en est de même de la Gabia, montagne pittoresque
située un peu à l’Ouest de l’entrée du havre de Rio de Janeiro, près des
petites îles de Tijucas, et enfin du Pain de Sucre [ Pao de Assucar\ ,
bien connu de tous ceux qui entrent dans le vaste enfoncement que
nous venons de désigner.
Cette dernière éminence, dont le nom fait parfaitement connoître la
forme, n’a pas plus, dit-on, de 1 8p mètres [9 7 toises] de hauteur;
tandis que le Corcovado, montagne voisine, d où part 1 aqueduc qui
conduit les eaux à la ville capitale, a, d’après les mesures que nous
avons faites nous-mêmes, 7 ^6 mètres [38 3 toises] d’élévation.
:§. 11.
Rivières, lacs et marais.
Un grand nombre de rivières, de largeur variée et dont le cours est
plus ou moins long, arrosent la province de Rio de Janeiro. Le Parahyba,