
nuits; d’éviter ie moindre écart dans ia manière de vivre, de s’interdire la
jouissance rtiême modérée des plaisirs de i’amour ; de s’abstenir de la
plupart des fruits, des limonades, orangeades, des liqueurs fortes, pris
en trop grande quantité, de l’usage habituel du thé chaud; en un mot,
de fiiir autant qu’il est possible tout ce qui peut débiliter l’appareil
digestif, et donner lieu à ces suppressions de transpiration dont nous
avons plus haut signalé le danger. If faudroit encore joindre à une
nourriture fortifiante et prise en quantité modérée, des 'bains froids et
des soins excessifs de propreté.
» La réunion des causes que j’ai indiquées, et de quelques autres peut-
être que l’imperfection de nos instrumens météorologiques nous empêcha
d’apprécier, cette réunion, dis-je, me paroît nécessaire pour la production
de la dysenterie. On conviendra facilement que la haute température
seule de l'atmosphère ne la détermine pas, puisque, dans l’établissement
portugais de Diiié, on ne connpît presque pas cette redoutable
maladie. II est donc bien important, dans un examen étiologique, de se
défaire de tout esprit de système, de toute manière de voir exclusive,
d’étudier avec soin les localités, et de suivre enfin rigoureusement les
conseils que nous donne l’immortel auteur du Traité de l’air, des eaux
et des lieux. » , " ' *
R E M A R Q U E S E T R É F L E X I O N S
SUR LA DYSENTERIE QUE L’ÉQUIPAGE DE t ’ U R A N IE A CONTRACTÉE
À TIMOR ( i).
« Distraits par l’aspect riant des côtes verdoyantes de Timor , nous
eûmes bientôt perdu le souvenir de la triste baie des Chiens-Marins et
de ses sables. Mais nous n’ignorions pas que, si nous allions trouver des
vivres frais a Coupang, nous avions aussi à nous prémunir contre
les désastreuses maladies qui sont propres à ces contrées. Involontairement,
nous nous rappelions ce qu’avoient souffert de la dysenterie l’expédition
de Baudin et les navires que la nécessité avoit forcés de relâcher
dans cette île; nous nous flattions qu’en n’y demeurant qu’un temps
(i) Par M. le docteur Quo.y.
De l’homme
comme
individu.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s i v e m e n t . 5 9 9
fort court et en prenant des précautions minutieuses, nous pourrions Ile Timor,
tous échapper à ce terrible fléau : vain espoir ! D e l’homme
Insuffisance des avettissemens donnés. — « On ne sait que trop combien individu,
les matelots font peu de cas des avis qu’on leur donne pour la conservation
de leur santé, lorsque, soustraits momentanément à une rigoureuse
discipline, ils ont la liberté de se livrer à la fougue de leurs penchans ; on
sait aussi combien plus encore il est difficile de contenir un équipage
dans un état de modération convenable, sur-tout si des travaux demandent
la présence de plusieurs individus à terre.
Précautions prises. — » Au nombre des précautions qui furent prises,
on eut le soin, autant qu’iLétoit possible, que les grands travaux du bord
cessassent à dix heures du matin et reprissent seulement à quatre heures
du soir. Dans cet intervalle, qui étoit celui de la grande chaleur, le service
des embarcations demeuroit aussi suspendu. Mais les maladies
semblent se jouer de la prévoyance humaine , et sévissent parfois aussi
bien c-ontre l’homme tempérant qui met toute son application à les
éviter, que contre celui qui brave avec témérité leurs atteintes. Cette
désespérante vérité, reconnue des médecins, et dont nous allons encore
fournir des preuves, ne détruit cependant pas le principe d’hygiène,
mais fait que beaucoup de personnes s’abandonnent à une espèce de
fatalisme sur leur santé.
Examen topographique. '■— »Les détails contenus dans les paragraphes
qui précèdent, nous dispensent de revenir ici sur la disposition physique
et topographique de Coupang, et sur les causes d’insalubrité qui y exercent
leur influence. Ajoutons seulement à ce qui a été dit que nos corps
étoient bien plus vivement impressionnés par la chaleur que ne le mar-
quoient les instrumens météorologiques. Nous ne pouvions faire un pas
sans être baignés de sueur, et une soif inextinguible, entretenue par le
défaut de sécrétion des glandes saiivaires , nous tourmentoit continuellement.
Exposés depuis à l’action de températures non moins élevées,
jamais nous n’avons ressenti le malaise insupportable causé par cet état
permanent de sécheresse de la bouche.
Plan de ce mémoire. — » Mon intention n’est point, d’entrer dans des
détails journaliers d’une maladie aussi connue que la dysenterie. Je tra