
Rio dé Janeiro, formes ont parfois l’empreinte du despotisme. Un aviso, c'est-à-dire, un
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Colonieportu slmPle ordi'e du roi ou de la reine, peut, étant transmis par la bouche d’un
chambellan de service ou d’un ministre, avoir forcede ioi. Cet ordre,
quand il doit parvenir à un tribunal ou à une personne de haut rang, est
ordinairement communiqué par écrit, et conçu ainsi : Le roi mon maître
vous ordonne de faire telle chose. Au surplus, rien n’oblige ie roi à signer
ces actes d autorité. S il arrive que les avisos de ia reine contrarient ceux
que son époux a envoyés souvent en même temps et sur une même
affaire, les avisos du souverain ont la préférence.
On voit donc que ia puissance du roi et ceiie de ia reine sont pour
ainsi dire illimitées; tout ce qui leur passe par la tête, peut, de cette
maniéré, acquérir force de loi, au mepx'is même des coutumes écrites
et en vigueur. Ii n’y a d’exception que pour ce qui tient à ia succession
au trône, et aux autres bases fondamentales de ia monarchie.
II peut ariver que ie souverain consente à modifier ses résolutions
en déférant aux avis de ses ministres et des autres personnes qui travaillent
avec lui; mais sa volonté est toujours prédominante.
On sait que ia couronne de Portugal est héréditaire, et passe aux filles
et même aux fils naturels, à défaut d’enfans mâles iégitimes.
Noblesse. — C’est ie roi qui doit veiller à l’entretien des princes et des
princesses du sang, et fixer le taux de leur apanage ainsi quii ie juge
convenable.
« On distingue au Brésil, dit M. Requin, deux sortes de noblesses:
i ancienne, et celle qui a été créée par le roi à son arrivée à Rio de Janeiro.
L’ancienne noblesse dédaigne iaf nouvelle, composée de riches Brésiliens,
qui se vengent de cette morgue injurieuse en étalant un très-grand iuxe
que leurs rivaux ne peuvent pas toujours égaler. »
Les; titres en usage sont, ceux de duc, marquis, comte, vicomte et
baron. On compte peu de personnes qui soient revêtues de celui de duc.
Tous sont conférés par ie roi, qui peut les ôter selon son bon plaisir,
car iis ne sont pas héréditaires, quoique ia noblesse le soit.
Tous les nobles et leurs fils aînés, jusqu’aux comtes inclusivement,
reçoivent ia qualification à!excellence ; on l’accorde aussi à quelques
vicomtes, mais jamais à un baron. Par courtoisie, on traite de même
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d’excellence' la fille aînée d’un homme de qualité. Au reste, une politesse
obséquieuse fait volontiers prodiguer ce titre à des. gens qui n’y ont
aucun droit. Les nobles indistinctement peuvent seuls s’attribuer ie titre
de dom ; celui de dona est accordé à toutes les femmes qui sont au-dessus
de la basse classé.
Pour peu qu’on soit en faveur à ia cour du Brésil, il est facile d’obtenir
de sa majesté, non-seulement des pensions et des places lucratives, mais
encore des rations de comestibles en nature, que ne dédaignent pas les
personnes même les plus riches. On m’a assuré qu’en 18 1 8 il ne se
consommoit pas moins de six cent vingt volailles par jour au palais du
ro i, tant pour sa maison que pour les rations qu’ii accordoit à ses courtisans.
Ces rations sont de deux sortes, ià petite et ia grande ; ceiie-ci peut
être évaluée à 500 francs par mois. Voici de quoi étoit composée ia
grande ration que recevoit tous les jours ia gouvernante de i’infant
D. SebastiaÔ :
Trois poules; Deux bouteilles de vin;
Dix livres, de boeuf;. Une livre de bougie;
Demi-livre de jambon; Une livre de sucre;
Deux saucissons; Du cafe;
Six livres de porc; De la pâtisserie;
Cinq livres de pain; Des fruits;
Demi-livre de beurre (il est à Des légumes potagers;
remarquer que le beurre est De l’huile et autres assaisonnefort
rare à Rio de' Janeiro); mens à proportion.
Ministres du roi. — Les ministres du roi sont ordinairement au nombre
de quatre et on les qualifie de ministres et secrétaires d'état; ia dénomination
respectueuse Á’excellence leur appartient de droit, de même qu’aux
conseillers d’état, de quelque classe de ia société qu'ils soient tirés.
Le premier département est celui des affaires du royaume, auquel
ressortit tout ce qui en France compose les attributions du ministère
de l’intérieur et en partie de celui de ia justice ; les finances viennent
ensuite; puis les affaires étrangères et ia guerre réunies; le quatrième
département enfin est celui de ia marine et des colonies. Ii seroit difficile
de donner une idée exacte du pouvoir de ces ministres; mais on peut
Colonie portug.