
graves avaries; i’un de ceshâtimens, qui sombra au mouillage, eut son
capitaine et presque tout son équipage noyés. Heureusement les plus fortes
rafales île soufflèrent point pendant que les vents étoient dans la direction
même de l’entrée du port ; sans cela tous les navires qui y étoient et leurs
équipages eiîssent infailliblement péri !.....
» Dans 1 intérieur de l’île, quantité de personnes, tanf propriétaires
quesclaves, furent écrasées sous les débris des maisons quelles habitaient.
Les champs forent ravagés, les récoltes détruites, et quantité de
familles ruinées. Les effets, déjà si déplorables, des ouragans de i ? 6 i
et 178b, ne peuvent être comparés aux désastres de celui de 1818; les
faits suivans donneront une idée de son étonnante énergie. La salfo de
spectacle du Port-Louis est un fort grand édifice : sa forme est celle
dun T, dont la tête se compose d’un avant-corps considérable, puisque
la partie postérieure formant la queue du T , a seule cinquante - trois
pieds de largeur sur quatre-vingt-deux de longueur. Si cet édifice eût été
brisé par la tempête , on auroit pu attribuer cet événement à la manière
dont il etoitconstruit; mais, ce qui est à peine croyable, cet immense
arrière-corps de trente-quatre pieds de hauteur, surmonté d’un comble
en charpente, et lié en outre avec l’avant-corps qui forme la façade,
glissa de près de cinq pieds sur son soubassement!....
. » Dans une batterie voisine de la grande rivière, deux pièces de canon
de gros calibre, montées sur des affûts de marine, furent tournées, par
le vent, en sens contraire de la direction quelles avoient la veille.
» Une maison, bâtie en pierres depuis long-temps, assise sur une
base considérable et n ayant qu’un rez-de-chaussée, sembloit devoir être
1 asile le plus sûr qu on pût choisir pour se mettre à l’abri de tout malheur;
elle avoit résisté, sans éprouver le plus petit dommage,'à tous
les ouragans depuis 1786, époque de sa construction. Celui-ci la renversa
: une famille intéressante fot comme enfouie sous les débris de
cette vaste maison , au moment où, effrayée, elle cherchpit à en sortir ;
le’père et la mère, cruellement blessés, eurent la douleur de voir un d¡
leurs fils écrasé à leurs yeux! Telles sont les scènes d’effroi dont le souvenir
attestera long-temps, dans la colonie, la violence de la tempête qui
les a produites !
LIVRE II. — Du B r é s i l à . T im o r i n c l u s i v e m e n t . 3 7 1
» On observa, le lendemain de ce coup de vent, que les eaux avoient
par-tout un goût saumâtre ; la pluie elle-même, pendant sa durée, âvoit
aussi une saveur salée. » ( AT. Quoy. }
Je terminerai la relation succinte d’un aussi triste événement, par le
tableau des variations qu’éprouvèrent les instrumens météorologiques et
les vents, pendant sa durée.
T a b l eAU des Observations météorologiques faites au Port-Louis de
l ’Ile-de-France, lors de l ’ouragan de 18 18 .
DATES. HEURES.
É T A T DES INSTRUMENS
MÉTÉOROLOGIQUES.
V E N T S , É T A T DU CIEL
THERMOMÈTRE
centigrade.
BAROMETRE
métrique (1).
HYGROMÈTRE
de Saussure.
ET REMARQUES.
1818. -
28 Février.
r.cr Mais.
7 h 0' matin.
6. 0. soir.. .
Minuit............
ëjgg 0' matin.
26^ r 2 .
2 9 ,2 .
a
a7 »5 •
759mm ,0 6 .
754 .57
745 ,5*
748 ,68
738 ,76
733 .34
n
n
a
Le matin, les vents variables de i'Est au Sud-
E st; temps couvert dans, cette partie.
Dans l’après-midi', vents par rafales, ciel
couvert; orage dans le Sud-Ouest; à quatre
heures et demie) pluie; le vent fraîchit ensuite.
Orage et pluie.
L ’intensité du vent augmente; forte pluie.
3- M .......... a a Vents violens du Sud au Sud-Sud-Est.
7z6 >57-
7 18 ¿ ,68.
rapprochent de l’Est.
6. $ .............. 27 >;• 7} S ■. j r f
7^o ,¿5.
744 ,«2-
7 J î ,it).
754 , 55-
96 ,0. Passent ensuite au Nord-Est, puis au Nord ;
le baromètre tend alors à remonter.
Les vents passent au Nord—Ouest, et diminuent
de force ; pluie par grains.
Vents au Nord-Ouest, joli frais.
6. 0. soir.. . a n Le beau temps est revenu.
(1) Les hauteurs barométriques consignées ic i, et qui sont dues comme îe reste de ces observations
à M. Lisiet-Geoffroy, ont été rapportées, par des comparaisons soignées, aux indications d’un excellent
baromètre à siphon, de Gay-Lussac, que nous avions à bord de VUranie.
Les trombes sont rares à l’Ile-de-France, mais ne sont pas sans exemple :
on en vit une lors de l’ouragan dont nous venons de rendre dompte. Ce
T rombes.