
De l’homme
en famille.
Les pagnes noires, entourées de larges bordures de couleurs vives,
ordinairement rouges, nous ont paru être plus particulièrement affectées
aux guerriers. Une autre pagne-, d’environ 4 pieds ’de largeur, dont les
extrémités sont également cousues, forme la seconde pièce du costume
timorien: les hommes s’ en drapent de diverses manières, selon qu’ils ont
chaud ou froid, ou qu’ils veulent se garantir de la pluie; on la voit ainsi
tantôt jetée éiégament en écharpe, tantôt développée en guise de manteau,
ou bien encore relevée au-dessus de la tête. Quelques-uns, au lieu
du sarung, ont adopté une sorte de caleçon, à l’instar peut-être des Européens
, mais dont les plus longs ne descendent que jusqu’aux genoux.
( Voyez pl. 2 1 L e s enfans vont nus jusqu’à l’âge de 9 ou i o ans.
Presque tous les hommes se suspendent à l’épaule gauche un mouchoir
en forme de sac, dont les quatre bouts réunis sont liés ensemble, et
décorés, soit avec des anneaux d’écaille de tortue, soit avec d’autres
bijoux plus ou moins riches (i), suivant le goût ou les facultés de chacun.
C’est là que l’on serre les diverses substances propres à la préparation
du bétel.
Des quantités plus ou moins grandes d’anneaux d’ivoire, de cuivre,
d’argént et même d’or, aux bras et au bas des jambes, sont un ornement
commun aux deux sexes. ( Voy. pi. 1 8 et 20. j Mais ce sont les hommes
seulement qui ont à la ceinture l’espèce de poignard nommé kris, ou
du moins le couteau à gaine qui en tient la placé : cet usage est: général.
La plupart relèvent leurs cheveux en touffes bizarrement ébouriffées,
et les maintiennent avec un peigne en bambou et un mouchoir, ou bien
avec un ligament léger en feuille de palmier : ceux qui sont mahométans
préfèrent le premier moyen, qui figure le turban. ( Voyez pi. 18 , 2 1 , 22
et 28.) Les Timoriens qui vont à la guerre, ou qui sont exposés à rester
long-temps au soleil, ont coutume de se coiffer de bonnets tissés en
feuilles de palmier, d’une forme variable. (Voy. pl. 1 6 et 2 3.) |
Les femmes portent aussi, comme les hommes, une seconde pagne,
dont la pose varie à leur gré, mais qui, pour l’ordinaire, leur entoure
le corps au-dessus‘ de la gorge, de manière à laisser les épaules et les
bras entièrement nus. ( Voy. pl. 16 , 1 8, 20 et 2 1 . ) Cette seconde pagne !
( i ) Sur la pl. 18 , on voit un sac.de ce genre suspendu à la?'muraille.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c lu s i v e m e n t . 6 1 7
se fixe absolument comme le sarung. A la maison, les femmes restent Jle
habituellement le sein découvert, à moins qu un étranger ne soit présent : De
leurs cheveux, quelles aiment à orner de fleurs odoriférantes, releves et
tournés en spirale derrière la tête, sont assujettis avec un peigne en corne
ou en écaille ; elles vont toujours nu-tête. Les esclaves des riches métis
ajoutent, les jours de cérémonie, à leurs vêtemens ordinaires, une sorte
de camisole dont notre planche 19 offre le modèle; mais les mâles seulement
portent avec cela un pantalon; Le gouverneur de Dille avoit affecte
aux siens le costume qu’on peut voir planche 3 1 .
Le vêtement habituel dés rajas n’a pas une forme distincte de celui
des gens du peuple; dans les occasions d’apparat, ils mettent en outre
une camisole blanche, une ceinture noire rayée de rouge, et par-dessus
le tout, une grande robe d’indienne à fleurs. Près de Dilié, on en voit
qui ont adopté le costume portugais , ou au moins .quelques-unes de ses
parties , telles que le pantalon et le chapeau, objets qui coûtent cher
parmi eux, et qui par conséquent sont fort recherchés. (,Voy. pl. 17
et 3q. ) Les rajas de l’intérieur s’ornent le front d’une sorte de diadème
en nacre de perle et en lames.d’or, artistement travaillé ; d’autres ont des
eroissans aussi en or, de 12 à 15 pouces d’ouverture, placés sur un des
côtés de la tête, ou bien encore des plaques circulaires de la même matière,
mais de 8 à 10 pouces de diamètre seulement, qui leur pendent sur la
poitrine ; enfin, il en est qui portent en guise d’écharpe des serpens d’or
en filigrane, d’un travail remarquable pour ces contrées.
L’usage d’aller nu-pieds est général pour les deux sexes parmi toutes
les classes d’habitans ; cependant les personnes qui sont obligées de faire
de longues routes par des chemins pierreux, se tressent des espèces de
sandales en feuilles de latanier, qu’elles attachent avec des lanières de
même substance.
Vêtemens des Chinois. — Le costume des Chinois timoriens se compose
de pantalons et de longues jacquettes en coton, presque toujours blanches,
car le blanc, dans toutes les îles d’Asie, est leur couleur favorite, ( voyez
pl. 2 1 )■■: il y en a qüi ont aussi des vestes noires , fermées, soit à l’aide de
cordons, soit avec de petits boutons, qui sont en or pour les riches
(voy. pl. 20). Leur tête est rasée, et il y reste seulement au sommet une
l’homme
famille.