
De l’homme
en société.
Chasse.
Pêche.
tique seroit pèu propre à piquer ia curiosité. Des détails sur la culture
du café offriroient sans doute plus'd’intérêt, mais les circonstances ne nous
ont pas permis de l’étudier. Nous nous bornerons donc à'rappeler que les
premiers plants de ce précieux arbuste, introduits à Timor en 17 9 5 , y
furent déposés en-terre par les mains de dona Francisca Varquem, épouse
du major Joaô-Baptista Varquem, alors gouverneur portugais de Timor;
ils provenoient de Rio de Janeiro, et existent encore très-grands et très-
vigoureux , à Dillé, dans le jardin du gouvernement.
Education des bestiaux. — Il seroit peut-être exact de dire que la
nature se charge ici de tous les frais et-de tous les soins qu’une telle
industrie comporte. A Coupang comme à Dillé, l’incurie des habitans
est, à cet égard, complète. Les abeilles mêmes, dont le produit est si
important et si utile, vivent à l’état sauvage et nichent dans les bois. Aussi
la récolte n’exige-t-elle des habitans que la peine d’aller chercher le miel
et la çire qui y . abondent.
Le buffle (1) et le cochon sauvage, le cerf, et peut-être aussi le
babi-roussa , sont les animaux à la chasse desquels les Timoriens se
livrent le plus ordinairement : des lances et des gourdins d’un bois très-
dur, sont les armes qu’ils emploient sur-tout à cet effet. La chasse des
singes et celle des oiseaux se font avec ia sarbacane et les flèches de bambou,
dont les habitans se servent avec beaucoup d’adresse. Ils tuent aussi
de grandes chauves-souris en les frappant avec dès bâtons, dans les retraites
où elles se réfugient la nuit : cette dernière chasse se'fait aux
flambeaux.
En général, les habitans de Timor ne sont pas réputés être de fort
habiles pêcheurs. Quelques hommes cependant, venus dè Solor et de
Macassar, sont des marins assez expérimentés, et se livrent à la pêche
avec plus de succès ; il n’est pas rare même de les voir attaquer la
( 1 ) Dans le quatrième volume du Voyage aux Terres australes, Péron a décrit la manière
dont les Timoriens chassent le büfHe. Trente ou quarante hommes se mettent en campagne à-
Ia-fois; chacun est armé de plusieurs bâtons gros et courts, avec lesquels ils assomment l’animal
qu’ils attendent dans une embuscade; étourdi de tant de coups, il tombe, et ce moment est saisi
pour lui percer les naseaux, et y fixer une corde,double iort longue, qui, attachée aussi aux
cornes, sert aux chasseurs à se rendre facilement maîtres de lui, quoiqu’il devienne furieux
aussitôt qu’il a repris ses sens.
baleine, genre d’industrie que leur disputent., avec une activité si grande
et si soutenue, les Anglais et les Anglo-Américains. Le moyen grossier
qu’ils emploient pour l’extraction de l’huile doit nécessairement entraîner
la perte d’une grande quantité de cette substance : il consiste à couper le
cétacé par morceaux, que l’on suspend ensuite au soleil à des arbres ; des
vases placés en-dessous reçoivent la partie fluide qui en dégoutte.
La pêche des tripangs leur fournit un résultat plus avantageux et plus
certain. Ce sont les Macassarais et les gens de Coupang qui s’en occupent
avec le plus d’assiduité. Cent navires de vingt à cinquante tonneaux quittent
Célèbes toutes les années pour se livrer à cette pêche importante. Dans
ce nombre, vingt font la pêche sur les rivages de; Timor, de Simao,
de-Rottie ,et de quelques îles ou bancs voisins; plus de quarante s’avancent,
pour le même-objet, jusques aux côtes septentrionales de la
Nouvelle-Hollaiidë. Macassar ensuite est le.marché où viennent se réunir
tous les produits de ce genre qui oht été recueillis, et on les exporte de là
presque en totalité en Chine. Un navire de vingt tonneaux, armé de vingt-
cinq hommes d’équipage, est considéré comme ayant fait un bon voyage,
dit Crawfùrd U or ), lorsqu’il rapporte 7 000pounds weight\_j 17 3 kilogrammes]
de tripangs (séchés).
Sur les cotes de Timor,-et par;tout où les localités le permettent, les habitans
ont établi des enceintes ou parcs ( 1 ) pour retenir lepoisson qui y entre
avec, la marée. Ils font usage aussi d’éperviers, sur-tout à l’embouchure
des rivières ou près des plages sablonneuses, de la seine, du filet à deux
bâtons, et enfin du trident, sur les fonds vaseux et peu profonds, où se
prennent les poulpes et les raies. Les hahitans réussissent mal à la pêche
avec la ligne, sans doute parce qu’il leur est difficile d’avoir de bons hameçons.
La plus grande partie du poisson qu’ils pèchent est séché, et
plus rarement salé, seuls moyens qu’ils aient de le conserver pour.l’approvisionnement
de leurs maisons, de leurs navires et de leur commerce.
En général on mange ici peu de poisson frais ; le poisson sec, au con-
(1) « Quelques-uns de ces parcs sont construits en pierres sèches, laissant entre elles de nombreux
interstices; d’autres sont faits avec des pieux, rapprochés lés uns des antres et disposésde
manière que le poisson ait la facilité de pénétrer dans l’enceinte et beaucoup -de peine à en
sortir. » ( M . Lamarche. )
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