
Météorologie.
encore quand ils ont pris naissance dans les montagnes dos Orgaôs mêmes
et par un vent de Nord, ce qui du reste est très-rare. Quelquefois ils
avortent, à cause de la brise de mer, qui les retient à une lieue de la ville.
On a des exemples d’orages d’une extrême violence. Le 1 2. janvier
1 8 1 7 , il y en eut un qui ne dura que vingt minutes, mais si intense et
arrivé tellement à l’improviste, qu’il fut cause des plus grands malheurs.
On estime à deux cent vingt le nombre des personnes qui périrent en
rade dans de petites embarcations, par la force du vent. D’autres fois ,
les pluies énormes qui accompagnent ces orages les rendent désastreux.
M. Eschewege rapporte qu’au commencement de 18 1 o , on en ressentit
un de ce genre, qui emporta des portions de terrains couverts de forêts,
et des masses de rochers énormes, sur l’île de Taquariuça, dans la baie-
de Marambaya (voye.1 pl. 1 ).
M. Dorta, que nous avons déjà cité, ayant eu la facilité d’observer,
pendant long-temps, les vents à Rio de Janeiro, donne le tableau ci-après
du nombre de fois où les principaux vents ont soufflé pendant l’année
1 787; on y voit que ceux de Sud-Est et de Nord-Ouest ont été les plus
fréquens, et les vents d’Est au contraire les plus rares.
T a b l e a u de la direction des vents et du nojlfbre de fo is qu’ils ont soufflé
■pendant l ’année 1787.%
( Les observations ont/eu lieu huit fois en vingt-quatre heures. )
V E N T S / "
JAN V IER .
<
w
■ ■
MARS, <¡
A v r i l .
>
G3
JU IL L E T ,.
AOÛT.
SEPTEMBRE.
OO
H
O
NOVEMBRE. ,
o tur
iM
%M **-
TO T A U X /
N o rd .......................... a * 1 1 . D - 2 0 . 1 2 . 2 4 . 1 9 . 2 0 . r S . 16 . È . 9 - 16ß foi s.-
N o rd - E s t ................ 2 . 12 . 1 4 . 1 1 . • 9 * 2 1 . 1 6 . & 2 0 . - L.3. 2 9 . 17 6 .
N o rd -O u e s t----- 5 8 . ¿ 9* 57-
M
, 00
5 8 . 6 7 . 7 0 . 7 l - 5 4 - S S - É g J 7f 7 3 8 .
S u d .............................. *7 - 1 4 . S - 19. 4 0 . 31 • 16. 3 2 . 1 4 . IO. 3 2 . 16. 24 6 .
S u d - E s t ..................... 6 6 . 7 6 . 9 2 . 6 9 . 3 9 . 5 6 . ¡Il 6 ï .
0K0
9 7 - p 7 7 - 8 ; y .
S u d -O u e s t . . . . *7 - 9- 3X- 3 2 . S S - 6 . 2 9 . 8 . 2 7 . S S - 4 2 . 4 4 . 3 1 ? -
E s t ................................. 1 0 . 0 . 7 - 6 . 1 . 2 . g g 1 4 . 2 . 4 * 0 . 2 . I I -
O u e s t .............. 12 . 2 5 . 2 5 . 34* 33; 4 1 . »5- 1 8 . 9 - I l 4 . 24 6.
P L U I E , H U M I D I T É .
La ville de Rio de Janeiro est, par sa position, sujette à-la-fois à une
forte température et à une très-grande humidité.
On a vu, -en 1 8 1 1 , après un été très-chaud, les pluies commencer
dans le mois de février et durer pendant cent jours consécutifs. L ’eau
tomboit avec une telle abondance , qu’oii ne pouvoit distinguer les objets
à trois pas; il se formoit des torrens par-tout, et les montagnes, malgré
la rapidité de leur pente, étoient en quelque sorte couvertes d’une nappe
d’eau.
On ne saurait ici assigner une époque fixe à la saison des pluies ;
tantôt elles sont plus fréquentes en été qu’en hiver, tantôt elles le sont
plus en hiver qu’en été. Il paraîtrait cependant que mars, avril et mai
doivent être regardés comme les mois où il pleut davantage, tandis que
juin, juillet et août sont en général aussi ceux où il pleut le moins : mais
je le répète, il est fort difficile de se former à cet égard une opinion
certaine.
En 1 8 1 4 . la pluie dura deux fois, en février et en mars, pendant
onze heures .consécutives, avec la violence des plus grands orages : l’eau,
dans le rez de chaussée des maisons, s’éleva par-dessus les tables; les
mulets furent à la nage dans les écuries, et l’on eût dit enfin que la ville
entière étoit au milieu d’un lac.
La fréquence de ces copieuse? averses, la nature du sol qui se refuse
souvent à l’infiltration des eaux, les marécages qui en résultent, doivent
.avoir et ont en effet une influence fâcheuse sur la salubrité du pays. Nous
n’approfondirons point maintenant cet important sujet, nous réservant
d’y revenir plus tard, lorsque nous parlerons des^maladies propres à ces
climats. Nous compléterons donc ce qui nous reste à dire sur ietat
hygrométrique de Rio de Janeiro, par le résumé de quelques observations
faites sur ce point, en 1 7 8 6 et 1787, par M. Dorta(1); nous avons
mis dans des colonnes spéciales le nombre de jours de pluie pour chaque
mois de 1 année, ainsi que la quantité d’eau tombée, mesurée en pouces
et lignes, et celle qui s’est évaporée naturellement.
(1) ybfez Mémoires cités.
N *
Météorologie.