
I l e Timor. impunément l’ardeur du soleil, puisqu’on les voit souvent, tête nue,
De l’Homme courir les champs à toutes les heures du jour,
individu. La duree moyenne de la vie à Timor, varie de 50 à 70 ans. L’oncle
Durée de la vie. de M. le secrétaire Tielman, qui n’avoit que 6 3 ans, étoit déjà considéré
Age de puberté.
Duré e
de
l’allaitement.
comme un vieillard fort caduc. Nous avons v u , il est v rai, à Dillé, le
raja de Vénilalé âgé de po ans ; mais on citoit cette longévité comme
une exception. Il paroît, au reste, que les exemples de ce genre sont
moins rares dans l’intérieur de l’île que près des côtes, où l’air est en
général moins salubre. -
Dans ces climats, comme dans toute la zone torride, les enfans
deviennent adultes de fort bonne heure. Péron (1) cite des exemples de
filles déjà nubiles à 9 et même 8 ans : ce n’est pas cependant le plus grand
nombre, et nous croyons qu’on, peut fixer l’époque moyenne dont il
s’agit, de 12 à 13 ans pour les filles, et jusqu’à quinze pour les garçons.
« C’est à un an que les mères timoriennes ont coutume de borner la
durée de l’allaitement; mais il n’est pas rare de leur voir présenter le sein
à leurs nourrissons jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de deux ans, et
même davantage, pour peu qu’ils s’y complaisent. Les femmes métis
européennes allaitent aussi elles-mêmes leurs enfans, quand leur santé,
habituellement foible et délicate, le leur permet. » [M .' GaimardA
Les exemples de stérilité sont ici fort rares, et le nombre des enfans
qui naissent dans une famille est ordinairement de 4 ou 5, quoique les
accouchemens difficiles donnent lieu à d’assez fréquens accidens. Lorsque
ces cas arrivent, les mères succombent presque toujours, ainsi que leurs
enfans. Sans doute il est superflu de dire que, quoiqu’il y ait quelques
sages-femmes dans le pays, nous les avons constamment trouvées dépourvues
de toute espèce d’instruction.
Les maladies qu’on peut appeler dominantes à Coupang et à Dillé
sont les fièvres intermittentes, la variole, la gale, les dartres, les fleg-
masies des membranes muqueuses, la diarrhée , la dysenterie , l’hépatite,
l’asthme, la syphilis, la lèpre, la phthisie pulmonaire et les ulcères
vénériens, lépreux et atoniques.
Fièvres. — « En 1 8 16 , dit M. Quoy, une fièvre pernicieuse ravagea
( i ) Voy. aux Terr. austr. Historiq.
Fécondité.
Maladies.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 5 9 3
Coupang et ses environs. Les malades mouroient en trois ou quatre jours.
C’est dans ces sortes de maladies, dont la cure est le triomphe de la médecine,
qu’une personne de l’art pourroit soustraire bien des Victimes a la
mort; mais il n’existe personne à Timor qui soit digne du titre de medeçin.
» La situation de la ville, au bas d’une colline, dans un enfoncement
qu’arrose une rivière, est avantageuse sous le rapport de la fraîcheur et
de la fertilité ; mais on est porté à croire que les eaux de cette riviere,
et celles que des particuliers réunissent en petits étangs sur ses bords,
doivent entretenir une humidité peu favorable à la pureté de lair. L humidité
naturelle à ces régions est déjà bien assez grande poufi être nuisible,
sans que des causes locales viennent encore en augmenter 1 intensité.
» On éprouve le matin une chaleur suffocante, que des vents légers et
réguliers qui soufflent du large, rendent, il est vrai, plus supportable le
reste de la journée : quoi qu’il en soit, il ne seroit pas prudent à un
Européen de s’exposer en plein midi à l’ardeur du soleil, et d’y faire de
longues courses; bientôt il deviendrôit victime de son imprévoyance.
» Peut-être doit-on attribuer les fièvres intermittentes et pernicieuses
qu’on voit régner trop souvent à Coupang, aux marais du pourtour de
la baie, qui, quoique assez éloignés, n’y répandent pas moins leurs
miasmes délétères, à l’aide des brises dont je viens de parler. Ainsi les vents
de N . E . , en passant sur les marais de Babao, emportent avec eux et disséminent
au loin le germe de ces fièvres meurtrières, déplorables fléaux de
ces contrées, i
» Au premier aspect, on ne jugeroit pas la ville de Coupang malsaine,
car les alentours en sont secs et élevés : c’est en y séjournant quelques
jours que l’on parvient à connoître à quel point le voisinage de la rivière
est nuisible , sur-tout aux Européens qui sont forcés de demeurer longtemps
à proximité de ses bords. »
A Dillé, les marécages qui entourent la ville sont des foyers, tout aussi
directs et non moins actifs, d’émanations morbifères. II n’en est pas de
même vers l’intérieur de l’île, dont les habitans s’accordent à vanter la
salubrité ; suivant eux, les régions littorales sont seules exposées à ces
pernicieuses influences : aussi, dès que les colons européens éprouvent
quelque indisposition grave , ils se hâtent de s’éloigner des rivages, et
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De l’homme
comme
individu.