
Ile Timor. venoit des malades demander mon secours. J ’eus la satisfaction de guérir
De l’homme ceux qui n’avoient que des fièvres intermittentes, et de donner des conseils
comme / rV . ,
individu. et des médicamens aux personnes dont les affections morbides n’étoient
pas de nature à obtenir une guérison aussi prompte. »
On croit que la petite vérole a été introduite par les Arabes dans
l’archipel d’A sie, où elle exerce d’affreux ravages. Une variole épidémique,
nous a-t-on assuré, occasionna, vers la fin du dernier siècle, une
grande mortalité à Coupang.
Syphilis. — « Pigafetta raconte que les compagnons de Magellan,
lorsqu’ils firent la découverte de Timor, trouvèrent que beaucoup d’ha-
bitans étoient affectés du mal de Saint-Job : est-ce la syphilis qu’il a entendu
désigner par cette expression ou bien la lèpre? Ce qui est certain,
c’est que la maladie vénérienne est fort répandue sur cette île , où, comme
on le pense bien, elle n’est soumise à aucun traitement éclairé et suivi.
Catarrhes. — « L’air chaud excite une transpiration abondante ; l’air
froid et humide des nuits fermé les pores de la peau : il en résulte que
les humeurs, ne pouvant trouver leur issue par l’organe cutané, se portent
sur les parties les moins résistantes; de là naissent les catarrhes, la
phthisie pulmonaire, la diarrhée, la dysenterie et autres infirmités plus
ou moins graves.’ » ( Gaimard. )
Maladies des enfans. — Selon Péron (i) , les enfans de Coupang
sont souvent attaqués de scrofules et du carreau, dont presque toujours
ils deviennent les victimes,
Crawfùrd affirme, au contraire (2), que le vice scrofuleux est rare dans
l’archipel d’Asie; il attribue les maladies les plus fréquentes et les plus
dangereuses des enfans dans ces parages , à des vers intestinaux, dont la
production est due à un trop grand et trop constant usage de végétaux
et de fruits crus.
Dysenterie. —• « Notre séjour à Coupang, dit M. Gaimard, quoique
de courte durée, a été funeste à l’équipage de l’Uranie. Quelque temps
après notre départ de cette station, nous avions à bord douze hommes
affectés de la dysenterie : chez six d’entre eux elle s’étoit déclarée pen-
( i ) Voy. aux Terr. austr. Historiq.
(2) Hist. o f the Ind. archip. 1 . 1.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 5 9 7
dant la relâche, et chez trois autres , deux ou trois jours après que
nous eûmes remis en mer. Heureusement cette cruelle affection ne prit
pas un caractère contagieux.
» On ne peut disconvenir que la dysenterie de Timor, qui attaque
en peu de.temps une si grande quantité d’individus, ne soit, pour les
Européens particulièrement, un fléau aussi funeste que le typhus et la
fièvre jaune.
« Cependant Péron (1), ayant remarqué que les naturels du pays sont
rarement en proie à cette maladie, a cherché à se rendre compte des
moyens à l’aide desquels ils s’en préservent ( 2 ). Cet observateur a cru
reconnoître que la méthode prophylactique des Timoriens consistoit à se
frotter le corps avec l’huile de coco et à faire usage du bétel. Les frictions
huileuses, en effet, ont l’avantage d’empècher les transpirations excessives ,
qui affoiblissent promptement les habitans des contrées équatoriales,
tandis que le bétel, excitant puissamment les organes salivaires et gastriques,
ainsi que tout le tube intestinal, les préserve de cette dangereuse
atonie, cause essentielle d’une nutrition imparfaite. Péron conseille
De l’homme
comme
individu.
l’emploi du même régime, aux étrangers. Parmi ces derniers, ceux qui
viennent fixer leur séjour dans cette île feroient peut-être bien d imiter
ces peuples; mais l’Européen quune -courte relâche appelle à Timor,
pourra-t-il facilement se résoudre à adopter l’huile de coco et le bétel,
ce dernier sur-tout, qui rend si dégoûtant l’aspect des Timoriens?.........
Des conseils plus faciles à suivre et non moins utiles seroient de ne
pas imprudemment s’exposer à l’ardeur du soleil et à la fraîcheur des
( i ) Loc. cit.
(2) Les réflexions suivantes de Crawfùrd porteront peut-être quelque lumière sur l’objet qui
nous occupe. « Ce qui doit le plus frappeç les Européens, dit-il, c’est le peu de disposition du
peuple (de l’archipel d’Asie) pour les maladies inflammatoires, pour cette longue suite de
maux si fréquens et si funestes dans ce qu’il nous plaît d’appeler climats tempérés : ils en sont
préservés par la flexibilité de leurs fibres. La différence de leur! constitution et de la nôtre est
frappante, lorsqu’on remarque les effets produits sur les uns et sur les autres par des accidens
violens ou des opérations chirurgicales, lis se rétablissent parfaitement d’affections aiguës, sous
lesquelles un Européen eût succombé; mais si le même accident, tel, par exemple, qu’une
opération chirurgicale, arrive aux deux lorsqu’ils sont affoiblis par la maladie et que la
féndance-inflammatoire n’est plus à craindre pour l’Européen, alors la vigueur de constitution
de ce dernier lui permettra souvent de supporter une blessure qui, certainement, eût été fatale
au naturel d’un climat si chaud, m [Hist. o f the Indian archip. t. I .)