
lever les portions de la côte Nord de cette île que le contre-amiral d’En-
trecasteaux n’avoit pu voir qu’en passant; ses travaux fourniront aussi des
cartes détaillées de Manouaran, de Rawak et de quelques portions des
îles Ayou.
C’est, toutefois, aux îles Mariannes, l’un des principaux points de
relâche, qu’a été exécuté le travail hydrographique le plus complet de la
campagne. L’île Guam, par exemple, qui en est le chef-lieu, a été visitée
avec le plus grand détail dans tout son ’contour, par des canots : il
en est de même de l’île Rota, et d’une partie considérable de Tinian.
Lorsqu’on réunit les travaux de la Pérouse à ceux des officiers de
/'Uranie, il ne reste que l’îlot le plus septentrional qui n’ait pas été déterminé
de position par des navigateurs français : or, comme, cet îlot a
été visité par Malespina, il en résulte que nous possédons maintenant
tous les élémens d’une excellente carte de l’important archipel des Mariannes.
Les opérations hydrographiques de l’expédition dans l’archipel des îles
Sandwich nous auront procuré les cartes de plusieurs parties de.côtes
assez étendues, ainsi que les plans de différens ports et mouillages.
Dans la traversée des îles Sandwich au Port-Jackson, M. de Freycinet
a découvert, à l’Est de l’archipel des Navigateurs, une petite île qui a reçu
le nom d’île Rose : la position de. plusieurs îles peu étendues et très-éloi-
gnées des grandes masses de terre a été déterminée pendant le même
voyage. Ces îles seront désormais des points de reconnoissance où des
vaisseaux, ayant à traverser le grand Océan, pourront aller, comme par
échelons, vérifier leurs longitudes.
En revenant de la Nouvelle-Hollande dans l’Océan atlantique méridional
, par le Sud de la Nouvelle-Zélande, M. de Freycinet a vérifié
d’abord la position de l’île Campbell, et ensuite celle de plusieurs petites
îles situées à l’extrémité australe du nouveau continent, telles que Sant-
Ildefonso, Diego-Ramirez, Barneveldt, Evouts, &c..L’atIas renferme aussi
les cartes de plusieurs portions de côtes de la Terre-de-Feu.
Le fâcheux événement qui, aux Malouines, mit fin à la navigation de
la corvette /’Uranie, n’interrompit point les travaux hydrographiques de
l’expédition : ces travaux nous auront procuré des cartes de la côte Nord
et de la côte Nord-Est de la plus orientale des Malouines, ainsi que les
plans de trois ports qui y sont situés.
Tel est l’exposé sommaire des immenses opérations hydrographiques
qui ont été faites pendant la campagne de /'Uranie. La plupart des dessins
sont déjà terminés ; nous les avons eus sous les yeux, ainsi que les cahiers
des données qui leur ont servi de base : tout nous autorise à penser que
ce travail, dont la publication exigera trente ou trente-quatre planches ,
pourra être mis en parallèle avec lés meilleurs ouvrages de ce genre.
Nous ne devons pas oublier de faire remarquer, en terminant cet article
, que la presque totalité du beau travail hydrographique dont nous
venons d’entretenir l’Académie, a été faite par M. Duperrey. Sur quelques
points, cet habile officier a été secondé par MM. Labiche et Bérard : ce
dernier, enfin, a aussi levé de son côté , aux Mariannes , par exemple,
plusieurs pians particuliers.
Météorologie.
On ne peut guère espérer, dans nos climats y d’arriver à quelque résultat
général sur l’ensemble des phénomènes météorologiques qu’à l’aide
des moyennes convenablement combinées d’une longue suite d’observations.
A l’équateur, au contraire , les perturbations sont si rares et si
foibles, qu’il suffit presque d’une semaine , non-seulement pour apercevoir,
mais encore pour mesurer les effets des causes constantes; en deux
fois vingt-quatre heures, par exemple, on reconnoît la période diurne
barométrique, et cinq ou six jours, pris au hasard, en font apprécier
l’étendue. A Paris, les moyennes d’un mois ne rendent pas toujours cette
période manifeste, et il est très-douteux que les effets fortuits des causes
accidentelles se soient complètement balancés dans les moyennes de deux
ou trois années d’observations. On pouvoit donc espérer que les séjours
de peu de durée que M. de Freycinet devoit faire dans chacun de ses
points de relâche, seroient cependant suffisans pour résoudre plusieurs
importantes questions relatives à la météorologie des régions équinoxiales.
Nos connoissances sur cet objet sè sont' considérablement accrues depuis
quelques années; et on le doit, en grande partie, aux travaux de
deux membres de cette Académie. Il restoit toutefois à déterminer, par