
Colonie portug.
M. Ciéra, fils du précédent, qui a évalué la valeur du degré du méridien
terrestre à 50 505 brasses portugaises; et puisqu’on sait que ce degré
vaut également 5 1 3 0 740 toises françaises, ou 10 00,0 000 de mètres, il
a été facile de déterminer la relation de toutes les mesures linéaires de
Portugal avec celles de France, ayant les unes et les autres des rapports
connus.
La legoa, de 18 au degré; la legoa maritima, de 20 , et la milha
maritima, de 60 au degré, ont été calculées directement de la longueur
connue du quart du méridien terrestre. Ceux du fathom, du yard et du
foot anglais ont été extraits des tableaux de comparaison des mesures
anglaises avec les mesures françaises, tableaux calculés avec beaucoup
de soin et qui paroîtront dans une autre partie de cet ouvrage.
Les mesures de longueur qu’on emploie à Rio de Janeiro sont les
mêmes que celles de Lisbonne. Pour les grandes distances, on se sert, de
la legoa, qui est la lieue de Portugal; de la.legoa maritima et de la milha
maritima pour la marine. La braça [brasse terrestre ],se divise en: 2 varas
ou 10 palmos.; la vara [verge, ou aune du commerce] vaut 5 palmos; le
covado [coudée, autre espèce d’aune] vaut 3 palmos ; le pa/mo [palme]
se'divise en 8 pollegadas ; le p é [ pied ] en 12 pollegùdas ; la pollegada
[ pouce ] en 12 linh‘as [ lignes ].
La vara sert pour mesurer les toiles, rubans, galons, & c ., et elle se
subdivise en 1/2 ,, 1/3, 1/4, 1/6, 1/8, 1/ 12 , 1 / 16.
Le covado s’emploie pour la mesure des draps, des étoffes de laine,
ainsi que pour les lainages, quelques toiles et autres marchandises de
fabrication étrangère ; ses subdivisions sont les mêmes que celles de la
vara. En 1760 ,„dit-on, quelques mesurés anglaises ont été introduites
dans la marine portugaise; ce sont le fathom [ brasse ], qui vaut 6 pieds
anglais ou 2 yards; le yard [ verge ] de 3 pieds anglais, enfin le foot
[pied].
Suivant M. Verdier, le p é et ses subdivisions auraient été apportés
en Portugal, en 16 4 0 , par des ingénieurs français. A Rio de Janeiro, 011
se sert de préférence du palmo et du pied anglais.
Mesures agraires ou de surface; — Pour mesurer la superficie du sol,
on emploie au Brésil la braça quadrada [brasse terrestre carrée], qui
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vaut 1 0 0 palmos quadrados [ 1 0 0 palmes carrés.],; les surfaces de
très-grande étendue, se mesurent par la legoa quadrada \. lieue carrée de
1 8 au degré].
Mesures de capacité et de solidité. —■ Lés mesures de capacité sont aussi
variées au Brésil qu’il y. a de provinces .ou même de municipalités, et
ces mesures diffèrent encore de celles du même nom employées à
Lisbonne ( 1 ) .
) :j gt Pour les .matières sèches. — Le nioy.o est une mesure idéale qu on em -
ploie à Rio de Janeiro pour les Igrains et pour la chaux ; elle se subdivise
en 1 2 sacs-1 / 2 de 2 alqueires chacun.
L ’alqueire est lui- même une . mesure idéale. On sè sert du demi-
alqueire [meio alqueire], qui est plus maniable et se compose ordinairement
d’une caisse quadrangulaire en bois garnie de deux anses.
J ’ai déterminé avec beaucoup de soin à Rio de Janeiro les dimensions
d’un demi - alqueire : chacun de ses. côtés avoit om" ,3 4 4 4 ; sa hauteur
ou profondeur omi‘, 1 666 ; d’où j’ai conclu que sa capacité en litres étdit
t f , rj6o6. M. Requin, ayant de son côté mesuré un autre demi-al-
queire , trouva qu’il avoit 12^; 1 1 11 de côté, sur 5“ de hauteur,
ce qui donne en litres, 2 1 1, 22p6 de capacité ; quantité qui ne diffère
guère de la précédente, puisqu’il ne s’agit pas ici d’une exactitude scrupuleuse.
J ’ai cru devoir, en conséquence, adopter en nombre rond 20
litres pour la valeur du demi - alqueire, quantité, qui est à - peu - près,
comme on voit, la moyenne des deux résultats que nous avons obtenus :
4 o litres sera donc la valeur de l’alqueire. Ses multiples et ses subdivisions
ont été obtenus à l’aide des. considérations précédentes et de
celles qui vont suivre,
Le demi-alqueire se subdivise en deux parties qu’on nomme quartas,
et chaque quarta en deux meias quartas. Il y a encore des subdivisions
en usage chez les détaiilans ; mais elles sont fort arbitraires, et se règlent
plutôt sur lè prix qu’ils veulent retirer de leur marchandise que sur aucun
(1) 11 ne résulte, pour le Portugal, aucun inconvénient de cette diversité de mesiires,
puisque toutes les marchandises qui proviennent du Brésil,, et même les bois de teinture, se
liquident, en Portugal, par le poids. A l’égard des bois de construction, on les évalue d’après
leur mesure cubique, ou à la pièce, suivant le cas.
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