
Colonie portug.
coutume de se munir d’une espèce de patente, appelée portaría, qu’on obtient
assez facilement, et par suite de laquelle les habitans sur la route se
croient obligés à fournir aux voyageur? les bêtes de somme, la nourri-
tuie et le gîte qui leur sont nécessaires, ce que réellement des voyageurs
peu délicats exigent souvent gratis. Mawe trouve commode cette
manière de voyager; Eschewege, au contraire, y voit de graves inconvé-
niens, celui entre autres de ne pouvoir obtenir à point nommé les choses
dont on a besoin. Il est fort naturel en effet que, parmi ses hôtes, on
en rencontre plus d un qui répugne à .donner ainsi sans rétribution ses
services ou ses denrées (1).
Je joins ici, pour en montrer seulement la teneur, le texte et la traduction
de la portaría dont fit usage M. le docteur Quoy dans-son
voyage a la colonie suisse du Nouveau-Fribourg ; cette pièce étoit revêtue
du sceau royal.
Manda d rey nosso senhor a todas as Ordonne le roi notre seigneur à toutes
authondades militars ou civel, aquem esta les autorités militaires ou civiles , auxfôr
aprèsentada e seu conhecimento perten- quelles la présente sera montrée , et à qui
cer, que se naS ponha embaraço algum a il appartiendra, de ne mettre aucun obslivre
jornada de Joaô Quoy, medico e natu- tacle à la libre circulation de Jean Quoy,
ralis ta da curveta de sua mages tade chris- médecin et naturaliste de la corvette de
tianissima, que vai corn permiçaô viajar a sa majesté très-chrétienne, lequel, avec
serra da Estrellare estada de Minas-Ge- notre permission , va voyager dans les
raes, para procurar e collegir productos de montagnes da Estrella et le territoire de
historia natural; levando em sua companhia Minas-Géraes , à dessein de chercher et
hum caçador francei, por nome Baptista de recueillir des productions d’histoire
Roland, e hum criado por nome JoZe. naturelle; menant avec lui un chasseur
Palacio do Rio de Janeiro, em 12 de français nommé Baptiste Roland, et un
julho de 1820. - domestique du nom de Joseph.
Signé de ia main du ministre : Palais de Rio de Janeiro, le 12 juillet
Thomas-Antonio DA V lL LANO VA ' 1 8 2 0 .
P o r t u g a l ,
Transports par eau. — Les transports par eau sont beaucoup plus faciles
et moins coûteux que ceux qui se font par terre. Sur la rade de Rio de
Janeiro, on se sert de deux espèces de pirogues: les unes, qui sont très-petites
(1) Voy. John Mawe, Voyage au Brésil; et Eschewege, Journal von Braiilien.
LIVRE I.cr — De F r a n c e a u B r é s i l in c l u s iv e m e n t 247
et vont à la pagaie, naviguent seulement dans l’intérieur de la baie; les Rio de Janeiro,
autres, qu’on emploie sur-tout à la pêche, peuvent sortir de la barre et description,
même longer assez loin la côte. Ces dernières pirogues ont le bord plus
élevé que les précédentes, et vont indifféremment à la rame ou à la voile.
On fait aussi usage d’une sorte de grand canot, plus particulièrement
destiné à faire des promenades en rade, et à la traversée de Rio de Ja neiro
à Praïa-Grande et réciproquement. *
On a également de grands bateaux à fond plat, de diverses dimensions,
appelés saveiros, qu’on manoeuvre à l’aide soit de deux rames fort
lourdes, soit d’une voile quadrangulaire : les plus petits sont des bateaux
de passage ; les autres servent au transport du bois, des briques et des
tuiles. Pour les bois de construction et de charpente d’un volume considérable,
qu’on amène des confins de la baie jusqu’à la ville, on emploie
de grandes pirogues à voiles carrées, de chaque côté desquelles est
attaché un radeau : le tout réuni forme ainsi, comme on voit, une espèce
de train.
Indépendamment des barques destinées au passage des hommes et des
bestiaux, les transports sur les rivières ont lieu soit avec des pirogues,
soit avec de petits navires de différens tonnages, selon la profondeur de
l’eau et la nature des objets qui circulent par cette voie.
Le service d’exportation par mer, à de petites distances, se fait à l’aide
de semaques ou d’autres petits navires ; il y en a toujours plusieurs qui
mouillent devant la ville. Le prix du fret est d’un vintem [ 2 .sous H par
lieue pour cent livres pesant ; les voyageurs paient le même prix pour
traverser la rade.
On pourra, dans les tableaux ci-après, dont je dois les élémens à
M. Balbi, prendre une idée du nombre de vaisseaux, soit étrangers,
soit nationaux, qui naviguent dans les mers du Brésil.