
Commerça ns
et commerce.
traites à un taux raisonnable, faisoit àffa-fois et le bien du gouvernement,
et celui des particuliers. Ceux qui lui ont succédé ont altéré le
crédit public en dépréciant eux-mêmes le papier en circulation, et ils
n’ont pas semblé s’apercevoir que tôt ou tard ils seraient eux-mêmes
fort embarrassés pour ie paiement des troupes : en effet, ils vont au jour
le jour; et ce nest qu’avec peine qua l’époque des paiemens ils peuvent
réaliser en espèces les sommes nécessaires. M. Farquhar vouloit qu’il y
eût en réserve permanente au moins ioo ooo piastres en pièces mon-
noyées dans le trésor ; cette disposition entretenoit la confiance, et le
papier se maintenoit à-peu-près au pair de l’argent. Le gouvernement
sera nécessairement oblige de faire venir des monnoies de l’Inde.
II existe approximativement dans l’île i ooo ooo. et quelquefois
i 200 ooo hv.,( valeur de la colonie) en circulation, soit- en papier de
banque, soit en papier du gouvernement. On. ne montre les espèces mon-
noyees, soit piastres, soit pièces d’or ou d’argent, que pour les vendre.
Les marchandises et les immeubles n’ont pas augmenté en proportion
du numéraire; le plus ou le moins de demandes et dë^consommation ,
le plus ou le moins.de tranquillité intérieure, sont les seules, causes des
variations qu’ils'éprouvent.
Il y a à l’Ile-de-France une assez grande quantité de négoeians, parmi
lesquels sont six courtiers-jurésg qui reçoivent 1/2 p. 0/0 du vendeur, et
autant de l’acheteur, et cinq aggns de change, qui ont droit à 1/3 ou
à 1/4 p. 0/0 sur toutes les négociations d’effets et de lettres de change.
Le commerce de commission étoit très-lucratif autrefois, et le deviendrait
encore si I’Ile-de-France<.avoit un port franc. On prend depuis
2 1/2 jusqu’à 5 p. 0/0 de. commission sur la vente- et autant sur l’emploi ;
mais de règle, 2 1/2 sur les achats; 1 p. 0/0 sur les ventes d’espèces, ainsi
que pour l’entrepôt des différentes marchandises.
Les opérations en gros se font par l’intermédiaire des courtiers , qui
savent ou sont les denrées du pays, les offrent aux cosignataires et vendent
sur montre. Il en est de même des marchandises d’Europe : on annonce
la cargaison , les- acquéreurs arrivent avec leurs courtiers ; on la met
en vente paitie par partie ; chacun fait- des offres en fournissant les
sûretés nécessaires, et tout se débite ainsi successivement en annonçant
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 4 2 7
chaque article à haute voix : e’est une sorte d’encan. Avant l’incendie
de Port-Louis, il y avoit dans la colonie dix négoeians qui achetoient en
gros et divisoient ensuite la cargaison par lots aux détaillans : on est oblige
aujourd’hui de suivre une autre marche; car il ne reste que,, bien peu de
Fnaisons à qui un cosignataire voudrait céder une cargaison entiere.
Monopoles. — fte gouvernement afferme la vente des aracks, et le
batelage^pour le chargement et le déchargement des navires, les »fournitures
de lest, & c ., pour:1e Port-Louis seulement; ces deux objets
produisent annuellement de 50000 à -60 000 piastres. II n’existe pas
d’autre monopole.
Intérêt de l'argent. — L ’intérêt ne varie que de 9 à ;i 2 p. 0/0. Les banquiers
prennent à 9 p. 0/0 à huit jours de vue. L’intérêt de la place est
communément a 12 p. o/o. WÈÊ
Crédit. — Avant, l’incendie de Port-.Louis, la place jouissoit dun
grand crédit,ft le méritoit : depuis lors, quelques maisons ont soutenu le
leur; mais la majeure partie l’ont perdu. La, banque, en a un frès-hon et
justement établi; elle estÆien administrée.;A la-s^iite-du fléau "que je
viens de citer, elle chancela,un instant ; mais ie gouverneur Farquhar la
soutint en annonçant que.'son papier passerait dans tous les buieaux
de l ’administration, èt en lui faisant l’offre de tenir 100 000 piastres à sa
disposition en cas de besoin.
Compagnies d’assurance. — On trouve à Port-Louis trois compagnies
d’assurance : une, particulière à l’Ile-de-France, où se font les rembour-
semens ; les deux autres qui servent de succursales aux chambres d assurance
du Bengale : elles remboursent en traites sur Calcutta; ce qui présente
un avantage à l’assuré, qui peut, en-cas de sinistre, gagner 20 et
22 p. 0/0, en négociant les traites sur l’Inde. Les conditions, pour le Bengale
, aller et.retour, sont 7 1/2 à 8 p. 0/0; pour France, 4 p. 0/0, et
7 pour le retour ; pour i’Amérique, de même 4 et 7 ; pour la côte de
Coromandel et celle de Malabar, 2 1/2 et 4 , aller et retour; pour les
Seychelles, 2 et 3 ; pour Londres, 4 et 7 -
Banque. — Cette banque a été créée sous le gouvernement de M. Farquhar.
Ses dividendes, malgré l’incendie, ont été, année commune,
depuis son existence jusqu’en 18 19 et toutes pertes compensées, de
Industrie
commerciale.