
De l’homme
en famille.
Ustensiles
de ménage.
canapés que ceux-la se font dresser des lits, qui consistent en une simple
natte, ou en un mince coussin de ouate, toujours également recouvert
d’une natte pour intercepter la chaleur qu’il feroit éprouver : de petits
traversins ou oreillers, que chacun dispose à sa convenance, complètent
la garniture de la couche où le riche va goûter les douceurs du sommeil.
L’usage des moustiquaires en mousseline n’est pas non plus étranger à
plusieurs. *
On peut diviser en cinq espèces les ustensiles domestiques qu’emploient
les habitans de Timor :
1.° Ustensiles propres à la cuisson des mets. — De ce nombre sont les
poteries grpssières qu’on fabrique dans le pays. Elles ont la forme d’une
bombe dont l’ouverture ou la lumière seroit extrêmement agrandie, et
par cette raison elles ne peuvent s’employer devant le feu qu’en les
posant sur trois pierres disposées en trépied ; quand on les destine à
d’autres usages, comme à mettre du miel, du sirop, & c ., il faut qu’elles
aient été préalablement et convenablement garnies en rotin ou en feuilles
de latanier. ( Voy. pl. 18.) On se sert aussi, pour cuire les mets, principalement
près des bords de la mer, d’une sorte de bassine à deux
anses, en fer extrêmement mince, apportée de Chine, et nommée tatchouy
à Coupang; elle tient lieu à-ia-fois de nos poêles et de nos casseroles.
On peut en voir la forme sur notre planche 20.
2.0 Ustensiles où l’on sert les alimens. — Quelques soucoupes ou bols
en porcelaine, également de Chine ; des vases en bois et en coco ; dès
plateaux de diverses formes, tissés en feuilles de latanier; des cuillers
faites en corne de buffle, en écaiës de coco et en coquillages : tels sont
les objets qu’emploient les Timoriens pour servir leurs alimens.
3.0 Vases destinés à conserver l’eau. — De petites jarres en terre cuite,
des tronçons de bambou, des vases d’une capacité parfois assez grande,
faits avec une seule feuille de latanier, artistement pliée et assujettie
(voy. pl. 18 , 21 et 2 2 ); des baquets cylindriques creusés dans un seul
morceau de bois, les valves gigantesques du coquillage nomme bénitier,
sont les ustensiles où se conserve la provision d’eau nécessaire aux besoins
domestiques.
4 .0 Ustensiles pour l’éclairage. — Chez les personnes riches, la bougie
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 623
est le principal moyen déclairage ; celles dune fortune plus modeste
brûlent de l’huile de coco dans une fraction de la noix ellè-même, ou
dans des -espèces de lampes en» fer introduites par les Portugais ; les
mèches sont faites avec l’écorce intérieure d’une espèce d’arbre (1),
écorce qu’on emploie aussr pour le calfatage des navires. Mais le vulgaire
se procure généralement de la clarté■ la nuit dans ses habitations,
en brûlant des éciisses de bambou entourées de coton trempé dans
la substance huileuse du damar (2) et du koussambi / ces éciisses, d’environ
un pied de longueur, peuvent durer une demi-heure ; mais il faut
les moucher souvent. Cette .pratique rappelle la simplicité des sociétés
primitives , et l’on reporte involontairement sa pensée sur un expédient
encore plus simple employé, de temps immémorial, par nos
montagnards de quelques contrées de France : « La chaumière, dit un
» -auteur moderne (3), étoit éclairée par la flamme des morceaux de
« sapin qu’une vieille faisoit brûler dans une petite niche creusée dans
» le mur, et dont elle rejetoit ensuite les charbons sur le foyer voisin. »
On conçoit qu’un tel luminaire est loin de donner une clarté très légale
et très-intense. Les Timoriens., lorsqu’ils sont en marche la nuit, s’éclairent
avec des torches composées des feuilles sèches du latanier.
; 5.0 Ustensiles divers. — Les mortiers et les pilons en bois, destinés à
dépouiller le riz de sa baie ou glume, sont, dans tous les ménages, un
ustensile de première nécessité : il en est de même des plateaux qui servent
à le vanner, et des sacs en vacois où on le recueille après -cette opération.
La planché 20 de notre atlas fera connoître la forme de ces objets;
et l’on verra, sur la planche 22,- le moulin grossier, mais simple, qui
sert à moudre le maïs.
La feuille de vacois et celle de latanier, colorées de diverses façons,
ou conservées à leur état naturel, servent à tisser une multitude de nattes ,
de chapeaux, de bonnets, de boîtes, de coffrets-, de paniers, de sachets, de
plateaux, do.nt on trouvera une énumération détaillée et de nombreux
( i ) Peut-être i’écorçe du- mélaleuca ou du kayoii-pouti.
(2) Ou pèut-être du damar-indêj dans ce cas, ce seroit le pahna-christi ou ricin. (Voy. les
Tableaux, p. 581, au moti?id/7.)
(3) Marchangy, dans Tristan luvoyageur, t. V I, p. 338: -
Voyage de V Uranie. — Historique. K l c k k .
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