
Rio de Janeiro, se bornent uniquement à ia chasse, à la culture d’un petit nombré de
Habitans plantes usuelles , à ia fabrication de leurs arcs , de leurs flèches , et
indigènes* . . , .. , .
actuels. de quelques poteries grossières; cest-a-dire que leur mamere de vivre
et leurs inclinations n’ont rien perdu de la rudesse de celles de leurs
ancêtres.
Deux autres aidées d’indiens dont la civilisation n’est pas plus avancée,
sont établies près du confluent des rivières Parahyba et Parahybuna : ce
sont Nossa Senhora da Conceiçaô et Valença. Leur population est un
mélange d’indigènes issus de diverses races, qui pour la plupart ont été
initiés à la foi chrétienne, mais parmi lesquels il se trouve quelques
païens (i).
Nous placerons dans la même catégorie les aidées de San-José de
Leonissa, de San-SebastiaÔ et de San-Gonçalo ( de Cantagallo ), situées
sur la rive méridionale du Parahyba, et habitées par des Coroados. II
est probable que les usages et les moeurs qui les distinguent, diffèrent,
peu de ceux des Indiens de la rive opposée, qui ont la même origine et
paroissent être soumis au même régime politique. Voici ce qu’Esche-
wege (2) nous apprend de ces derniers :
« Les formes extérieures des Coroados sont peu agréables; leur taille
varie de la petite à la moyenne ; leurs cheveux flottent dans toute leur
longueur, qui n’est pas d’ailleurs considérable; leurs joues sont proémi-'
nentes, leur nez recourbé; leurs yeux noirs, très-petits, mais pleins de
feu; la coupe presque triangulaire de leur figure a la plus grande analogie
avec celle des juifs.
» Leur goût presque invincible est de rester couchés dans leurs
hamacs tant qu’ils ont de quoi manger. Toujours on trouve dans leurs,
cabanes une grande marmite sur le feu, remplie de maïs, de calebasses
et d’autres végétaux, cuits sans aucun assaisonnement ; chacun y
puise à mesure que la faim le presse.
« Les enfans et les femmes âgées vont nus ; les hommes portent un
simple caleçon en toile de coton et les jeunes femmes un jupon court
de même étoffe. Tous aiment beaucoup à fumer le tabac, à se peindre
( i ) Corografia Brazilica.
(2) Journal von Brazilien.
LIVRE I.er — De F r a n c e a u B r é s i l i n c l u s i v e m e n t . 3 25»
des ronds sur les joues et des figures de quadrupèdes, d’oiseaux et Rio de Janeiro,
d’autres objets sur diverses parties du corps. Mais ce qui fait leurs ^¿^¿an"ss
délices, c’est de se réunir pour boire le caouin, espèce de liqueur spiri- actuels,
tueuse qu’ils savent faire : ces sortes de galas, animés par le jeu et la
danse, durent aussi long-temps qu’il y a de quoi boire. L’eau-de-vie, que
les Portugais leur vendent malgré les défenses formelles du gouvernement
, a pour eux sur-tout un attrait inexprimable,
De grands désordres naissent souvent de ces orgies. Au reste , tout s’y
passe comme nous l'avons décrit, chapitre V I I , en parlant des anciens
habitans.
« Lorsque ces Indiens n’ont plus rien à manger, ils abandonnent leurs
aidées et vont à la chasse dans les forêts avec leur famille. Les femmes
portent leurs plus jeunes enfans dans une espèce de filet attache sur le
front et pendant derrière le dos; elles sont en outre chargées des marmites,
des hamacs, des diverses provisions de bouche que l’on se pro
cure, et font en un mot l’office de bêtes de somme. Les hommes 11e
portent que leurs armes, c’est-à-dire , un arc et des flèches de plusieurs
grandeurs. Pendant ces excursions, ils ont toujours du feu avec eux; sans
le feu, ils ne dorment ni dans leurs cabanes, ni en plein air.
. » Les maladies les plus communes chez les Coroados sont la diarrhée,
la jaunisse et la phthisie. Ils ne font usage d’aucun remède intérieur,
pas même de l’ipécacuanha; des saignées , des bains froids, tels sont surtout
les moyens curatifs qu’ils opposent à une partie des affections morbides
dont ils sont atteints. Ainsi, pour la rougeole et les fièvres, c’est
en plongeant le malade dans l’eau froide qu’ils s’imaginent le rendre à
la santé : or, on conçoit qu’un traitement pareil a it, au contraire, communément
une issue funes'te. Ils ont beaucoup de plantes auxquelles ils
attribuent des propriétés efficaces pour la guérison des ulcères et des
plaies.:
» La salive est, selon eux, un topique excellent contre les douleurs ; à
cet effet, plusieurs personnes excrètent la leur sur la partie malade, et 1 on
fait ensuite des frictions avec ce liniment.
» Pour la saignée, ils se servent d’une flèche dont la pointe très-aiguë
est en cristal de roche : les femmes sur-tout se font ainsi tirer du sang