
De l’homme
en société.
naturels emploient-nos caiicots et nos cambrics de coton blancs, mais
ifs les peignent de ieurs couleurs et de leurs dessins de prédilection.
Cette branche de commerce, entièrement nouvelle encore, pourra
plus tard prendre un développement considérable. Les madapolams
[perkale très-fine et très-serrée], et sut -tout les toiles de coton de
Glascow, sont des objets très - recherchés sur le marché de' Java : les
Chinois, dont la couleur favorite et nationale est le blanc, en font
principalement usage.
» Un article dont les demandes vont toujours croissant parmi les
insulaires indiens, ce.sont les étoffes de laine. Ce seroit une erreur
grossière d’imaginer que les tissus de ce genre ne sont point appropriés
au climat et aux habitudes des peuples de ces contrées. Et ce qui étonnera
peut-être, c’est qu’elles satisfont plus encore aux besoins des naturels qui
vivent sous l’équateur ou dans son voisinage, que de ceux qui habitent
près des tropiques : chez ces derniers, en effet, la moitié de l’année
appartient à un hiver doux, pendant lequel les vêtemens de laine peuvent
être un objet agréable, tandis que l’autre moitié se compose d’un été étouffant,
qui les rend intolérables ; sous i’équateur, au contraire, ils conviennent
en tout temps, à cause de la fréquence des pluies, du retour
périodique et régulier des brises de terre et de mer, et du voisinage des
terres élevées qui rafraîchissent l’air. » gg
Après les étoffes, le fer et les objets de quincaillerie tiennent sans
contredit' le premier rang; puis les armes et la poudre de guerre , et
quelques munitions navales assorties aux besoins des naturels. Le thé (i),
le sucre candi, et-la porcelaine commune, sont principalement im portés
par les Chinois. Mais ces détails et quelques autres seront plus
( i ) ce Le thé a été introduit dans l’archipel d’Asie depuis l’époque la plus reculée de ses
relations avec la Chine; l’importation annuelle én est très-considérable : mais le thé noir
est presque le seul qu’on y consomme, et seulement celui des qualités inférieures.
33 Dans les premières périodes du commerce du thé avec, les Européens, tout celui qu’ils
cônsommoient leurvenoit par l’intermédiaire des îles indiennes. ^Les Hollandais , qui paroissent
avoir pris des Chinois de Bantam l’usage de cette boisson, furent les premiersvà l’introduire.
Les Anglais sont aujourd’hui les plus grands consommateurs de cette denrée.
33 On consomme annuellement aujourd’hui en Europe environ 27 000 000 de livres pesant
[ 11 332 863 kilogrammes] de the; l’Europe et l’Amérique, ou la race européenne toute entière,
32 000 000 de livres [ 14 506067 kilogrammes ]î Quand~nous parlojis de la consommation
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 6 9 7
convenablement placés dans le tableau suivant, qui complétera en
même temps ce que nous avons à dire sur le commerce d importation
dans ces contrées.
De l’homme
en société.
T a b l e a u des marchandises qui pourroient être importées avec avantage sur l île Timor.
NOMS
DE S O B JE T S
d’importation.
REMARQÜE-S.
Ancres.
Bassines en fer.
Bijoux...........
Canons.........
Clous...........
Cordages........
Cristaux........
Etoffes en coton
Etoffes de laine.
Fer.. ! . . . .
Fusils........
Hameçons.
Houes........
Elles doivent être propres à des navires de petite dimension,
et du poids de (S à 12 quintaux ; mais en petit nombre, à
cause du peu de débit qu’il y auroit à en foire. Desgrapins
d’un poids équivalent pourroient remplir le même objet.
Ce sont les Chinois qui, depuis un temps immémorial, sont
en possession de-fou rnir aux Timoriens ces utiles ustensiles,
connus des Chinois sous le nom de hvalç, et à Coupang;
sous celui de tatchou ; il est probable que les Européens
n’entreroient qu’avec désavantage en concurrence avec eux.
Des chaînes en or, des pendans d’oreille, des bracelets et
dés bagues pour les femmes, seroient sans contredit bien
accueillis.
En cas de guerre, un petit nombre de canons de campagne
pourroient être reçus avec empressement par les naturels.
Il foudroit plutôt un choix de gros clous propres à la construction
navale- et aux charpentes, que des clous de trop
petite dimension. ' -
L’industrie manufacturière des Timoriens n’étant pas encore
fort avancée, quelques-cordages pour d risse s, am u res et
écoutes de petites embarcations ., comme aussi pour, le
grément de navires de^tp à 56 tonneaux, seroient vus
avec intérêt.
J’entends par—là des verres, des caraffes, et autres verreries
taillées ; l’usage commence à s’en introduire à Timor chez,
les personnes les plus riches 5 mais ce sont les Anglais qui,
jusqu’ici, ont fait ces spéculations.
On a vu plus haut ce qu’on pouvoit attendre du commerce
de ces étoffes, et quels-étdient les-couleurs et les dessins
capables d’en assurer le débit.
le plus
ige est, jusqu’ici, en ce genre, ce qui paroit etre
11 goût des habitans.
Les barres de fer, depuis 2 jusqu’à 3 pouces 1/2 de largeur,
et pas au-delà de 2 pouces 1/2 d’épaisseur, sont celles
qui conviennent le mieux aux besoins des insulaires indiens.
Les armes à'feu seront toujours fort recherchées des rajas
timoriens.
Un assortiment d’hameçons de grosseurs variées, sans être
trop, petitsj pourrait fort bien se placer.
On en fait, ainsi que nous l’aVbns dit ailleurs, un usage assez
borné pour la culture du riz et celle des jardins.
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NOMS
D E S O B JE T S
d’importation. -
KÏ:m arques.
>4 Lunettes d’approche.
Un petit nombre de ces instrumens, d’un prix modéré, mais
bons cependant et bien 'construits, sc vendraient facilement.
Miroirs.......... Il foudroit quelques miroirs de petite et de moyenne dimension,
mais d’une fabrication soignée, pour soutenir la
concurrence que présenteraient les produits anglais. •
1 6 Porcelaine commune.
Probablement il - seroit diffìcile aux Européens de donner les
porcelaines à un aussi bas prix que le font les Chinois , et
de connoîtrc aussi bien qu’eux les "formes et les dimensions
qui conviennent aux habitudes et aux besoins des naturels.
' j 7 Poudre
de guerre.
C’est un des objets le plus vivement demandés par les rajas
de Timor, et que les colons européens leur accordent avec
le plus de répugnance.
; 18 Quincaiiierie. Il.'fiudroit sur-tout quelques outils de charpentier, deme-
-.nuisier et de forgeron ; delà coutellerie fine et grossière;
quelques serrures, charnières, vis assorties, &c.
19 Résine........... -Le brai sec convenable au calfotage des navires auroit probablement
Un assez bon débit.
20 Sabres. . . . . . Si la construction' des lames et des poignées de sabre se
rapprochait de ce qui est depuis long-temps en usage dans
l’archipel indien, peut-être la vente en seroit-elle plus
assurée. ( Voye^, pour ces modèles, theHistory ofJava, by
Siamford Raffles, tom..IL )
2 i Savon............ Quelques Timoriens et Chinois de Coupang ont accueilli
avec empressement le savon que nous leur avons donné, et
dont ils comprenoient bien l’usage.
2 2 Soie brute.... La consommation de cet objet à Titnor est peu considérable ;
les Chinois, d’ailleurs, sont depuis fort long-temps en
possession de le fournir.
a 3 Sucre candi... Les personnes riches seulement en font usage pour le thé.
2'4 T h é . . . ........ Les colons européens et les Chinois sont les seuls qui emploient.
cette denrée, dont le trafic par conséquent est
assez limité.
*5 Verroteries... Les perles de verre, de couleurs assorties, tant compactes que
soufflées, plaisent beaucoup aux naturels, qui en font des
colliers et des pendans d’oreille.
N B Je n’ai pas porté Y o p iu m sur cette liste, parce que les Timoriens, contrairement
aux autres peuples de l’archipel d’Asie, n’en font aucun usage. La connoissance
de cette drogue a
dans ces contrées.
été introduite par les Arabes, lors de leurs premiers voyages
de l’Europe , la Grande-Bretagne est le pays qu’il faut considérer principalement, parcequ elle
consomme, à elle seule, 22 000 000 de livres [ 9 972 919 kilogrammes] de tous les thés vendus
en Europe, et les (ou à-peu-près les f ) de tout çelui qui est employé par la race européenne.
>3 ( Crawfurd, op. cit. t. III. )
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