
¿30 VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Ile Timor. La ville de Coupang contient 2 750 habitans, classés ainsi qu’il
De l’homme suit :
en société.
Métis d’Européens et Malais chrétiens V. 550.
Malais musulmans ou idolâtres.................................. 5 00.
Chinois. pM ......................... .................................. 2 0 0 .
I * Esclaves, pour la plupart idolâtres........................... 1 500.
2 .7 5 0 .
et celle de Babao, 1 500 ames seulement, savoir:
Malais ou Timoriens libres............................................... 00 0.
Esclaves. . . . ..........’. . . . . . . . . . .■$ joo.
1 500.
Nous ne savons rien de précis sur la population de Dillé, si ce n’est
qu’il s’y trouve quelques habitans blancs, tandis que nous n’avons vu
sur les autres points de Timor que ,des gens de couleur.
On assure que la population est plus considérable et les individus
doués d’une constitution plus robuste dans les montagnes que près des
bords de la mer. On attribue cet avantage au bon air qu’on y respire
et à la pureté des eaux.
Classification des habitans.'^0 - La population générale de l’île peut
se partager en deux classes principales : les partisans de la maison'de
Louka et ceux de la maison de Véalé (1). Les premiers ont tant de
vénération pour les rois de la famille antique de, Louka, qu’ils conserveraient
précieusement un fauteuil ou un banc sur lequel un des rois
de cette race se serait assis; les autres révèrent, et adorent en quelque
sorte comme des dieux, les rois de la famille de Véalé. Cette division,
purement morale, indique un état politique de l’île qui n’existe plus
aujourd’hui.
carrées), on aura pour sa population déduite de celle de Java, 49 927 individus; le nombre total
des guerriers de ses dix-sept royaumes sera = , 5 642. J ’avois conclu (pag. 557) qu’il s’y
entrouvoit 1 6 1 5 0 seulement; d’où l’on voit en définitive qu’au lieu de supposer que les trois
royaumes de Boïkay, Denkadale et Lobe, peuvent armer 2850 hommes, c’est probablement
3 3Í 2 T 3 b eut febu dire, ou 492 hommes de plus : par-là nos deux calculs sur la population
de Timor eussent été d’accord.
( 1) Voyez ci-dessus pag. 533.
En revenant à l’état actuel des choses, nous partagerons la population
en quatre classes de personnes. Dans la première sont les datos,
comprenant les rajas ou rois, etles toumougoms (1), parmi lesquels ces souverains
choisissent leurs ministres, ainsi que les chefs de villes et de villages
: tous les datos, dans les royaumes soumis aux Portugais, prennent
le titre de dom.
La deuxième classe est celle du peuple : elle fournit les soldats, soit
des ïégimens Hu ro i, soit de la milice ou des auxiliaires; ces derniers
ne marchent que quand le souverain ou leur colonel immédiat le leur
ordônne; mais, à cet égard, le roi prend toujours préalablement conseil
des datos, des toumougoms et des'anciens du peuple (2). Les- hommes
de .cette catégorie paient le tribut ou les impôts.
La troisième- classe comprend les étrangers et les habitans qui sont
d’une origine étrangère., tels que Malais (3),' Chinois, Portugais,
Hollandais et les personnes venues des îles voisines. Les gens de cette
classe ne sont pas obligés de payer le tribut ; mais ils doivent défendre le
roi en cas d’attaque. Des kapitans ou capitaines spéciaux sont les chefs
immédiats de ces divers fragmens de la population.
La quatrième classe est celle des esclaves. Ceux-ci peuvent, étant
affranchis, passer -«oit dans la deuxième, soit dans la troisième classe.
A l’égard des datos et des toumougoms, quand ils sont faits prisonniers
à la guerre, ils deviennent esclaves ; et s’ils recouvrent ensuite leur
liberté, il ne leur est plus possible de rentrer dans leur caste primitive;
ils redescendent dans la deuxième classe, c’est-à-dire, dans celle du
peuple ou des soldats payant tribut.
Indépendamment du malais, qui n’est parié que stir quelques points
des côtes par les étrangers, on distingue'à Timor deux langues principales
: celle des Belios, dans la partie Nord-Est de l’île, et celle des
Vaïkenos , dans le Sud-Ouest; mais il y a une multitude de dialectes, et
( i ) En malais touinânggôung et toumânggong,
(2) Je pense que ce sont ces anciens du peuple qui portent le titre de labo. ( Voyez ci-dessus
pag. 541.) •
(3) II existe des Malais à Coupang, à Okoussé, à Manoutoutou, et probablement aussi sur
un petit nombre d’autres points de la côte Nord-Ouest de Timor : il n’y en a pas à celle du Sud,
ainsi que nous l’avons annoncé plus haut, pag. 590.
Voyage de V Uranie. — Historique. i_.ll I
IIe,Tinior.
De l ’homme
en société.
Diversité
des langues.