
Rivières.
hauteur .très-cpnsidérable, hauteur qu’il nous est cependant impossible
d’apprécier géométriquement,
Quoique les terres soient très-élevées dans le Sud-Ouest de Timor,
on y rencontre plus souvent des plaines que dans la partie du Nord-Est,
dont la surface est plus particulièrement inégale et montueuse.
Le sol de l’île est médiocrement arrosé par un nombre assez multiplié
de rivières, dont aucune toutefois n’a assez de profondeur pour
être navigable un peu-:loin au-dessus de son embouchure. La rivière
Nominey (i), la plus avantageuse sous ce rapport, . est située au Sud de
lile , vers la partie orientale des possessions hollandaises, dans le voisinage
d Amanoubang : quoiqu’elle soit peu profonde et contienne un
grand nombre de bancs de sable, les pirogues et les embarcations d’un
foible tonnage peuvent la remonter à une assez grande distance. On
voit fréquemment des parcelles d’or dans-ses eaux.
La rivière de Coupang est moins digne d’attention par son étendue que
par son importance; elle prend sa source.à cinq lieues de la ville, dans
le royaume de Bacanassi, et roule parfois aussi de'petites paillettes d’or.
Son lit, jusqu’à son embouchure, se.compose. de roches alumineuses, dont
la pente rapide ne permet pas à la'mer de s’avancer, pendant le flot, au-
delà d’une ou deux encablures du rivage. Son cours est resserré entre
deux bancs de roches madréporiques, taillés à p ic, et recouverts d’une
immense quantité d’arbres de diverses sortes.
Arrivée à Coupang, elle coule:sur un mélange de sable, de cailloux
et de vase, et forme, avant de se jeter à la mer, un bassin de 700 pieds
environ de longueur, capable de recevoir et de mettre à l’abri, dans
toutes les saisons, des bâtimens de. 100 à 1 5 o .tonneaux. Le seul inconvénient
qu’of&e ce petit port, c’est qu’on ne peut y entrer de mer basse ,
et qu’on est forcé d’y échouer pendant le jusant. Qn pourroit, en creusant
un peu le banc qui est à son ouverture, en permettre l’accès aux
bâtimens de zoo à 300 tonneaux.
Lorsqu on vient se ravitailler à Coupang, on peut faire aiguade à
cette rivière. Pour cette opération, il convient de choisir l’instant où la
mer est presque basse, attendu que plutôt on courroit risque d’avoir de
(i)- Voyez pL 15, par 12 2 ° 14 ' de longitude.
LIVRE II. — Du B r é s i l À T im o r i n c l u s i v e m e n t . 54p
l’eau saumâtre. L ’endroit le plus convenable pour remplir les futailles,
est à une demi-encablure: plus loin, au-dessus du second pont ; mais une
attention qui est indispensable, c’est de faire remonter les canots jusqu’au
point indiquéy quelques heures avant le bas de l’eau; car, à la
fin du jusant, la plus petite embarcation ne pourroit ! même: pas atteindre
le premier pont.. L eau, en générai, en est;:ciaire et limpide;
cependant elle ne ,se conservé guère à la mer ; elle n’est pas non plus très-
salubre, ainsi que nous le montrerons en parlant de. l’analyse des eaux.
Dans la saison des pluies, les ;plus petits ruisseaux, et même les ravins,
qui restent à sec pendant une partie de l’année,'deviennent des torrens
impétueux, dont le débordement ¡cause de.grandes inondations r les
eaux étant alors très-bourbeuses, on est obligé de. boire celles, que fournissent
les fontaines et les puits. Cette: coutume, de creuser des puits
paroît répandue dans toute l’île : nous en avons vu plusieurs à Coupang;
à Dillé § on n’a pas d’autre moyen de; se procurer de l’eau potable.
Parmi les cours d’eau aurifères, on.dcite encore la rivière- Chatnoro,
dans la partie Nord-Est de l’île , et celle que les Hollandais appellent
Amakonos Kaysser. J ’ignore précisément , où se trouve cette dernière , dont
le gisement paroît entouré à dessein de quelque mystère; je suppose cependant
qu’elle n’est pas fort éloignée .de Coupang.'
Il y a fréquemment à Timor des marais à l’embouchure des rivières.
Les plus considérables sont dans.le fond de la baie de Coupang,
près de Babao, où les terres sont basses et noyées. Dillé-elle-même
est bâtie sur un sol marécageux : ce sont les seuls points que nous
ayons visités; Mais Dampier, qui aborda, en 1 dp <5 près de la baie des’
Bancs-aux-Perles. (r), trouva cette partie de la côte fort basse, marécageuse
.et couverte de manglièrs.::A l’époque des grandes pluies; où les
inondations sont fréquentes’, plusieurs terrains qui, près des rivages,
restent à sec la plus grande partie de l’année, deviennent alors aussi des
marais impraticables.
Il ne paroît pas que les lacs soient fort multipliés à Timor, à moins
qu’on ne veuille appeler ainsi les nappes d’eau que forment les habitans
M arais.
Lacs.
( 1 ) Voyez ph 15.