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trouvés (1) ; on y apprend aux garçons un métier et ensuite on les établit:
à l’égard des filles, on les marie aussi et on leur donne une dot; 2.° un
recolhimento (2) pour les orphelins abandonnés, des deux sexes, nés dans le
mariage et de parens blancs ; on les établit et on les dote de même que les
enfans trouvés : 3 ° un hôpital pour les pauvres, comme les autres confréries.
Les membres de la confrérie s’imposent le pieux devoir dé faire enterrer
les pauvres, à quelque race d’habitans qu’ils appartiennent ; ils s’occupent
aussi de l'amélioration du sort des prisonniers, et procurent des secours pécuniaires
et autres aux plus nécessiteux. « Aussitôt qu’un criminel est
» condamné à la mort, dit Murphy (op. cit.), iis ne l’abandonnent plus ;
» ils le consolent, l’encouragent, et l’accompagnent au lieu de lexécu-
» tion, où ils l’exhortent au repentir. Leur humanité ne s’arrête pas à
» ces soins, elle s’étend jusqu’au tombeau et même par-delà, car ils re-
» cueillent le corps de ia victime, qu’ils ensevelissent avec décence, et
» ils font dire un certain nombre de messes pour le repos de son ame.
» Ils se comportent de même envers les personnes qui meurent dans
» l’indigence. » On peut dire ainsi que le malheureux, depuis sa naissance
jusqu’après sa mort, est l’objet des soins de ces hommes vraiment
charitables.
« Les fonds de ia Casa da Misericordia, assure M. Requin, sont administrés
par une réunion de personnes nommées chaque année, et
choisies ordinairement parmi celles dont la probité est la mieux reconnue
et qui jouissent de quelque aisance. ® ’
Enterremens. L’habitude assez générale de donner ia sépulture aux
morts dans les églises fait qu’à Rio de Janeiro on ne voit presque pas de
cimetières. On doit cependant remarquer celui de la Casa da Misericordia
(pl. 3), où sont inhumés les malades qui meurent dans l’hôpital
de cet établissement, quelques esclaves et les corps des suppliciés. Ge
cimetière, comme ie fait observer M. Tavares {3), a les graves inconvé-
( 1) Fondé en 1738 ; depuis lors jusqu'en 1792, ou en cinquante ans; cet hospice a reçu
4 7 16 -enfâns; ce qui fait un terme moyenannuel d’environ 87. {Voy. Southey. Hist, ofB ra z . )
(2) Recolhimento, pensionnat ou lieu de refuge destiné aux femmes^ C’est une sorte de
couvent où l’on ne fait pas de voeux , mais où l’on jouit de l’avantage de vivre en comniur
nauté, sp'us une règle déterminée, a laquelle on prend l’engagement de se soumettre.
(3) Dans la thèse plusieurs fois citée.
Colonie portug.
LIVRE I.er — De F r a n c e a u B r é s i l i n c lu s i v e m e n t . 209
niens d’être sur un sol bas et humide, au vent des habitations (i) et Rio de Janeiro,
dans l’intérieur de la ville même (■2), V ■ Description.
t A m n T a n A v t n sr
Un autre petit enclos, appelé cemiterio de N. S. da Saude, assez convenablement
situé au Nord de la ville, sert à enterrer les esclaves. Les
Anglais ont établi aussi, pour ceux de leur religion, un cimetière particulier
dans le voisinage de l’anse ou saco de Gamboa; mais je n’ai pu connoître
assez exactement les positions de ce cimetière et du précédent, pour
les indiquer sur ie pian de ia ville : on en verra facilement la situation
approchée.
« Les enterremens ont presque toujours lieu la nuit, dit M. Gaimard.
Le corps est mis dans une voiture attelée de deux chevaux; un prêtre
l’accompagne. Lorsqu’on est arrivé à l’entrée de l’église, les principaux:
des parens ou amis qui assistent au convoi portent le cercueil dans l’intérieur
et le déposent sur un catafalque entouré d’une quantité de cierges
plus ou moins grande, selon l’opulence de ia famille. Il est inutile de
faire observer qu’il n’est question ici que des obsèques des gens riches ;
car les armadors ou tapissiers chargés de dresser et de décorer l’estrade
funèbre, de couvrir de tentures l’église et la maison du défunt, ont coutume
d’exiger pour cela des sommes exorbitantes. L à , comme chez nous,
ie pauvre est transporté sans éclat et sans pompe à sa dernière demeure. »
Le couvent de Sant-Antonio est ie lieu ordinaire de sépulture des
princes et des princesses (3,). On ne leur érige aucun mausolée ; mais
chaque corps est déposé dans un caveau particulier (4). Au reste, quiconque
peut et veut en faire les frais , a la faculté de jouir de la même
prérogative. Quelquefois , ainsi que M, Eschewege dit l’avoir vu à Angra
dos Reis (5), le corps est inhumé dans de la chaux vive; après quoi on
mure en brique l’ouverture, du caveau qui le renferme.
( i ) Par rapport à la brise dû Iarge^
( 2) Selon Southey \Hist. o f B ra z .) , les corps morts sont entassés les uns sur les autres
dans ce cimetière, tous sans cercueil, et recouverts à peine de quelques pouces de terre; méthode
plus pernicieuse encore que l’ enterrement dans les églises.
(3) Cependant la Reine dè Portugal, mère 'de Jéan V I , a été inhumée dans l’église du
couvent de la Ajuda.
(4) Les princes sont embaumés, mais non pas les princesses; les évêques et quelques autres
grands dignitaires ecclésiastiques le sont également en qualité de princes de l’ église»
(5) Journal von Bïazilien.