
Géographie, au moyen de barrages construits en travers des rivières, pour avoir plus
de facilité à prendre des bains. On parle cependant d’un lac salé, situé
près des bords de la mer, à quelque distance dans l’Est de Dillé.
Dampier aussi a remarqué sur la côte septentrionale de la baie de
Coupang, ainsi que dans une petite anse à l’Est du cap Binino ( i ),
quelques mares d’une eau-douce assez médiocre, où l’on pouvoit, à la
rigueur, faire aiguade.
Ports et rades. A 1 exception du bassin qui est à l’entrée de la rivière de Coupang, où,
comme nous venons de le dire, de petits navires peuvent avoir une parfaite
sûreté, il n’existe point de ports proprement dits à Timor; mais il y a
plusieurs baracHois (2). I l en existe un très - important au Nord de la
baie de Coupang, entre la petite île Ticous et un autre îlot plus à
l’E s t , nommé Bourou, ou plutôt Bourong. Les côtes de la grande terre le
circonscrivent au Nord, et il se termine au Sud par un récif de corail
qui joint entre elles les deux petites îles dont il vient d’être question. La
passe qui donne accès dans ce bassin est située à l’Ouest et tout auprès
de l’île Bourong : on y trouve 3 brasses d’eau, et en dedans un fond
régulier de 2 à 3 brasses, tandis qu’en dehors du récif, et presque à
toucher les roches , la sonde ne rapporte pas moins de 1 o à 12 brasses.
Au Sud de ce barachois, se développe une rade spacieuse, où la
tenue est par-tout excellente; le fond y est de vase molle, et le brassiage
variable de 3 à 30 brasses, selon la distance où l’on est de terre, et surtout
de l’extrémité orientale de la baie.
Lorsque régnent les vents les plus violens de la mousson du Nord-
Ouest , le mouillage en face et auprès du barachois de Dampier, par 19
et jusqu’à 2 o brasses d’eau, est parfaitement sûr. On est là , en effet, abrité
par la cote depuis l’E - S. O. jusqu’à l’E. N. E. : les autres vents ne
soufflent point ici avec violence ; mais, s’ils le faisoient, on seroit si
bien ferme par les terres, qu’on ne sauroit jamais y être incommodé par
la mer.
Maigre ces avantages, les navires européens préfèrent, pendant la
mousson orageuse, aller chercher un abri au Sud de la pointe orientale
( 1) Voyez pl. 15.
(2) Enceinte formée par des récifs, où les navires peuvent se mettre à fabri de la mer.
LIVRE II. — Du B r é s i l X T im o r i n c l u s i v e m e n t . 5 51
de Simao. Pour atteindre le mouillage de Dampier, dans la baie de Coupang
, il faut passer au Norfl de Iiéra, et ranger cette île de plus près
que les terres opposées de Timor. Ce mouillage, il faut le dire, a le
grave inconvénient d’être fort éloigné de l’établissement hollandais, où
l’on pourrait, au besoin, trouver de si importantes ressources.
Depuis mars jusqu’en octobre, saison des vents du Sud-Est et de
la sécheresse, la rade, devant le fort Concordia, doit avoir la prefe-
rence.. Elle est couverte par la-terre depuis le Nord jusqu’à l’Ouest, par
l’Est et le Sud, et la tenue y est excellente : on mouille-ordinairement à un
mille au plus de terre, dans le Nord de l’établissement hollandais , par
1.7| 20 ou 25 brasses, sur un fond de vase grise ou de sable vaseux.
Le mouillage est praticable aussi, dit-on , dans la baie Bolérata, dans
celle qui gît à l’Est du cap Binino , dans les anses de Sétérana, d’Okoussé,
de Ména, & c ., et probablement encore dans toutes les anses ou baies
sablonneuses qui se dessinent sur la côte septentrionale de Timor : mais
en général, ü faut mouiller très-près de terre, quelquefois même à moins
d’un demi-mille, et rarement au-delà du double de cette distance.
Léfao a un assez bon ancrage, depuis 20 jusqu’à 30 brasses d’eau,
fond de vase molle; cependant, sur toutè cette côte, çelui^de Batou-
guédé est le plus favorable; il est hanté de préférence par les marins qui
font la pêche de la baleine dans ces parages : le motif qui les détermine
à ce choix, c’est 1 excellence des eaux qu’on y trouve, bien préférables
à celles de Coupang et de Dillé.
Cette dernière station offre une rade sûre quand les vents soufflent de
terre, et un barachois médiocre, formé par une chaîne de récifs sous-marins,
où sont deux passes ¡ celle de l’Ouest sert d’issue aux petits navires qui
veulent se mettre à l’abri de la houle du large ; l’autre n’est praticable
que pour les pirogues. En dehors, le fond est d’une vase molle dont la
couche paroît être profonde. Le brassiage y vari? de 1 1 à 27 brasses.
Quelques mouillages passables se remarquent encore sur la côte à l’Est de
Dillé : celui de Fataro est par 4 ,5 et 6 brasses ; à Saro, on en trouve 2 5,
fond de vase. Sur tous les rivages de Timor, il sera prudent de faire usage
de câbles en fer, à cause des coraux que la sonde n’indique pas toujours.
Près de la côte .méridionale, les mouillages paraissent encore moins
multipliés et moins favorables. Les rivages furent jugés par Dampier y
être en général d’un abord difficile. Ce célèbre navigateur mit à l’ancre
Voyage de l’Uranie. — Historique. A R â â