
R iodeJaneiro. rien. Les plafonds sont en bois; les toits, couverts en tuiles qui ont
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Colonieportug. 2 P s e to n g> 7 a ° pouces de large et 6 lignes d’épaisseur, et scellées
lourdement avec du mortier, sont ainsi surchargés d’un poids énorme.
Lorsqu’il pleut, il est rare que l’eau ne pénètre pas de tout côté, parce
que les tuiles sont mal jointes,.brisées çà et là par l’incurie des couvreurs
, et que les conduits destinés à recevoir les eaux du faîte, n’ont
pas assez de pente, ou sont construits en mauvais matériaux ; car
presque jamais on ne se sert de plomb laminé pour cet usage. ■
Les portes sont grossièrement travaillées, mal ajustées ; les serrures
mauvaises, sans loquets ni verroux. Actuellement les fenêtres ont presque
par-tout des vitres; mais quelquefois ce sont encore des châssis à claire-
voie grillés, ainsi que le représente notre dessin ( pl. p ).
et ustensHes. L ’ameublement et le décor des maisons se rapprochent beaucoup des
modes européennes : ils consistent en meubles, rideaux, corniches, &c. &c.,
en peintures de mauvais goût, en dorures, mais en petite quantité ; on
n y voit point de chambranles de cheminée; rarement des tentures, à
moins qu’elles ne soient en papier, dont on a commencé à faire usage
depuis que la France en envoie à bas prix. Quoiqu’on ait ici beaucoup
de nos meubles, la plupart y sont cependant encore inconnus. Presque
tous les gens du commun se servent d’une espèce de canapé appelée1
marquera [marquise}: les pauvres la recouvrent en bois ou en cuir; les
gens aisés, en rotin ou en maroquin : c’est un siège le jour, et un lit la
nuit. On a peu de fauteuils et de tapis, mais beaucoup de lits de camp,
des nattes, sur lesquelles les femmes des classes inférieures s’asseyent,
et des tabourets assez élevés appelés mochos.
Quelques personnes couchent comme nous dans des lits ; d’autres
n’ont qu’une natte et un oreiller placés sur une marquise, sans matelas
ni draps.
On se sert peu darmoires; on a , pour serrer le linge,' des commodes
, des coffres, des malles, et quelques paniers qu’on nomme
gougas. -
Presque tous les meubles que fabriquent les menuisiers du pays
consistent en chaises, tables, lits et commodes; celles-ci sont presque
toujours marquetées et de très-mauvais goût. Le bois le plus en usage
LIVRE I.er — D e F r a n c e a u B r é s i l in c l u s iv e m e n t i 8 1
est le jacaranda gabiuna pour lits, commodes, chaises ; l’oleo pour les
chaises et marquises, et le vinhatico pour les «tables à manger.
Il n’existe aucune différence essentielle entre le lit des jeunes enfans
et celui des personnes adultes, si ce n’est la dimension.
Le goût des glaces, depuis qu’on en apporte de France, semble s’introduire
chez les gens aisés ; il en est de même des meubles élégans, tels
que consoles, pianos, tables à jeu, &c. ; on remarque même, dans des
maisons opulentes, des lustres et des candélabres. En général toutes les
classes d’habitans ont le goût du luxe, goût qui ne peut qu’augmenter
par la vue des objets fabriqués en France, qui leur plaisent beaucoup.
Les personnes du commun préparent leurs alimens dans des vases en
terre cuite, dont la plupart ne sont pas vernissés ; la forme la plus ordinaire
qu’on leur donne est celle d’une sphère un peu aplatie, ouverte aux trois
quarts de sa hauteur, ayant deux simulacres d’anses et un fond arrondi,
qui est cause que la marmite se renverse souvent avec une extrême
facilité; d’autres poteries, qui viennent de Bahia, ont un manche. On
emploie quelques ustensiles en fer blanc, mais peu en cuivre. Les Anglais
envoient beaucoup d’objets de ménage en fer fondu et battu, comme
marmites, bouilloires, casseroles et poêles à frire. Les viandes sont mises
à rôtir plus ordinairement au four qu’à la broche.
On dresse les mets sur de la faïence en terre de pipe, dont les Anglais
apportent d’immenses quantités ; les riches ont aussi de la porcelaine
de Chine. Les boissons et les fruits se servent comme en Europe; les
verres, les bouteilles, &c. viennent sur-tout d’Angleterre. Les autres
ustensiles de table ne diffèrent point des nôtres; mais beaucoup de
Brésiliens trouvent plus commode de manger avec les doigts.
L’éclairage chez le bas peuple se fait au moyen de mauvaises lampes
en fer battu ou en fer blanc, dans lesquelles on brûle de l’huile de baleine,
ou bien avec delà chandelle. Outre ce dernier article de luminaire,
les classes plus relevées consomment aussi de la bougie ; et l’usage des
quinquets apportés de France acquerroit sans doute plus de vogue, si
la difficulté de se procurer de l’huile épurée n’y mettoit obstacle.
Description
Rio de Janeiro,
Colonie portug.