
sur les résultats de l’unique série d’observations du pendule que M. de
Freycinet nous rapporte des Malouines?
Durant sa longue navigation, /'Uranie s’est presque constamment maintenue
au Sud de l’équateur; ses seules relâches dans notre hémisphère
ont été celles des Mariannes et des îles Sandwich. A Guam, la principale
des Mariannes, M. de Freycinet a observé les quatre pendules ; à Mowi,
le pendule n.° i seulement.
J 1 nous reste, pour terminer cet article du rapport, à faire connoître
les officiers qui ont participé aux observations du pendule : M. de Freycinet
a constamment dirigé en personne le travail, -et s’est aussi toujours chargé
lui-même de placer et de rectifier les appareils. Nous avons, en outre,
remarqué avec plaisir, puisque c’est une garantie de leur exactitude, qu’jl
n’y a pas eu, dans tout le voyage, une seule série d’observations de ce
genre à laquelle il n’ait pris la plus grande part. Nous citerons ensuite
M. Lamarche, commandant en second et officier d’un rare mérite; M. Du-
perrey, dont le nom figurera honorablement dans plusieurs autres paragraphes
de ce rapport; M. Fabré, élève de la marine de première.classe ;
M. Labiche, que nous devrions peut-être nous abstenir de nommer, pour
ne pas réveiller les regrets que sa mort prématurée a inspirés à tous ses
compagnons; M. Bérard, frère de l’habile chimiste que l’Académie a couronné
pour la seconde fois dans sa dernière séance publique; M. Guérin,
élève de la marine ; M. Laborde, le premier officier qui ait succombé aux
fatigues de la campagne ; M. Peliion, qui a enrichi lé porte-feuille de
l’expédition d’un grand nombre de jolis dessins; et MM. les élèves de
première classe Railliard, Ferrand et Dubaut.
Magnétisme.
Après les observations relatives à la détermination de la figure du
globe, rien ne pouvoit intéresser davantage les physiciens que la recherche
des lois des phénomènes magnétiques : malheureusement cette
question paroît être extrêmement compliquée.
On sait, sans qu’on en connoisse la cause, que la déclinaison et l’inclinaison
de l’aiguille aimantée éprouvent, dans chaque lieu de la terre,
des altérations annuelles très-sensibles, et dont l’étude est d’autant plus
importante, qu’il seroit impossible sans cela de réduire à une époque commune
et de rendre comparables les mesures faites dans différentes années :
les nombreuses observations recueillies par l’expédition fourniront aux
géomètres qui s’occuperont de ces recherches, des données très-précieuses.
Il sera bon, toutefois, d'établir ici deux classes distinctes dans le travail
de M. de Freycinet : la première renfermera les observations des
lieux de relâche ; dans la seconde seront comprises les observations faites
à la voile.
Les premières-, et sur-tout les mesures tres-délicates d inclinaison, nous
paroissent pouvoir être placées sur la ligne de tout ce qui a été publie dé
plus parfait, non - seulement par les navigateurs , mais encore par les
physiciens sédentaires qui ont pu choisir le temps et les circonstances les
plus favorables à leurs observations. Nous transcrirons ici, comme preuve
de cette assertion, les inclinaisons mesurées à la petite île Rawak avec
cinq aiguilles différentes : on verra que les discordances extrêmes s’élèvent
à peine à 7 .
Aiguille n.° o de Lenoir, inclinaison = 1 4-° 3° >
Aiguille n.* 1 de Lenoir, inclinaison = i 4° 23' ;
Aiguille n.° 2 de Bréguet, inclinaison = i 4° 26';
Aiguille n.’ 3 de Bréguet, inclinaison = i 4° 29 ';
Aiguille n.° 4 de Richer, inclinaison = i 4° 2 9 '.
Nos navigateurs ont mesuré à terre les déclinaisons de l’aiguille aimantée
, avec de bons instrumens et d’après les meilleures méthodes. Les
observations azimutales, destinées à faire connoître le gisement de la
mire, ont été faites sur plusieurs points avec le théodolite, dans d’autres
avec les cercles répétiteurs astronomiques ou à réflexion ; quelquefois par
le concours de ces trois méthodes à-la-fois. A Rawak , par exemple, on
ne trouve pas moins de quarante - quatre séries distinctes d’observations
azimutales.
Malgré tous ces soins, les déclinaisons pourroient être affectées d’une
erreur constante, dépendant du défaut de parallélisme entre l’axe optique
de la lunette et la ligne marquée Nord-Sud sur le cercle gradué. M. de
Freycinet, qui, pendant le voyage, et par un oubli de l’artiste, n’avoit
pour cet objet aucun moyen de rectification, a fait, depuis son retour,