
Product. végét.
Au premier rang des plantes textiles se place naturellement ie coton.
Il y en a sept variétés : celui de MaranhaS ( Maragnan ) rend ie plus,
c’est-à-dire que, sur trois livres de coques, on a une iivre de duvet;
ies autres ne donnent qu’une iivre sur quatre. On le cultive peu cependant
à Rio de Janerio, parce qu’ii y réussit mai.
La culture de ia ouate est également fort négligée ; ceile du fin i’est
pius encore, quoique l’expérience ait prouvé que cette plante pouvoit
fort bien se développer dans ie district de Parahyba-Nova.
On extrait de i’écorce du sapucaia, arbre dont nous avons parié plusieurs
fois, une filasse propre à faire des câbles pour ies navires ; ceile
du biriba fournit une sorte d’étoupe qui est d’un usage universel ici pour
ie calfatage des navires. Le cotonnier donne également une substance
propre à faire des cordes , de i’étoupe, &c. ; mais comme , en écorchant
ainsi l’arbre, on ie fait mourir, et que ies cordes ont eiies-mêmes assez
peu de force, on s’en procure rarement par ce procédé.
L ’huiie extraite de l’oleo de capahuba, citée déjà pour ses propriétés
curatives, n’est pas employée avec moins de succès dans ia peinture.
L’analyse chimique a fait connoître que ies semences de coton se composent
(1) d’une fécule muciiagineuse et d’une huile particulière , dans
des proportions qui ne sont pas toujours ies mêmes , mais qu’on peut fixer
approximativement à une partie d’huile et huit de fécule. Cette huile,
très-bonne à brider, donne une lumière claire, avec peu de fumée et de
charbon. L’expérience, il est vrai, n’a été faite jusqu’ici qu’en petit, ia
fabrication en grand paraissant offrir des difficultés ; mais au Brésil on
préfère avec raison i’huiie de palma-christi, qui est beaucoup pius facile
à préparer et plus abondante.
On obtient aussi de i’huiie du fruit d’un arbre nommé batiputa dans ie
pays, et en outre de deux espèces de mandobim, huile qui est agréable
pour ia table. Le cocotier et plusieurs espèces de palmiers en donnent
encore avec abondance. Ceiie depichy-y est bonne à manger et fort recherchée
par les habitans de l’intérieur ; elle s’extrait de ia pulpe du fruit :
i’amende fournit un excellent suif. L ’huiie de gergelim est excellente. On
en retire enfin de l’oiticica et des fruits de quelques autres plantes.
(1) Voyez le journal portugais 0 Patriota,
Fourrages. Il ne nous reste plus, pour achever ce paragraphe-, qu’à Rio de Janeiro,
dire un mot des fourrages. On en distingue de trois espèces principales. DescnPtIon-
Et dabord nous citerons i’herbe de Guinée, plante dont ie nom indique ^ro^ucr' ''finassez
l’origine, et qui sert de base à la nourriture des grands bestiaux; on
n a reconnu à ce fourrage aucun inconvénient.
Le capim da colonia, ou simplement ie capim (1), apporté, de Colonia
del San-Sacramento, sur les bords de Rio de ia Plata, fournit également
un bon fourrage, quoique moins estimé que ie précédent; il est, par cette
raison, peu cuitivé depuis l’introduction de l’herbe de Guinée.
Il existe en outre une sorte de graminée à feuilles iarges, trop courte
pour servir de fourrage, mais propre à former de très-bons pâtis.
Les plaines de Campos contiennent beaucoup de pâturages : ies plus
recherchés, au rapport de M. Eschewege, se trouvent sur ia lisière des
forêts récemment coupées ; ies mulets aiment, en effet, à brouter les
jeunes pousses des arbres, d’autant pius de leur goût que la feuille est
plus tendre et pius petite.
Nous devons mettre encore au nombre, des bons fourrages les graines
de maïs, ies cannes à sucre et les troncs de bananiers, quoique rarement
de telles substances soient employées à cet usage, si ce n’est à bord des
navires.
S. V III.
Productions animales.
Une énumération complète des animaux qui peuplent ies champs,
ies forêts et les eaux de ia province de Rio de Janeiro, ne saurait entrer
dans le cadre de cette relation historique; nous nous-bornerons donc,
comme nous venons de ie faire pour ies productions végétales, à parier
plutôt des animaux utiles ou nuisibles à l’homme, que de ceux qui ne
sauroient intéresser que par leur rareté ou par ia nouveauté de quelques
caractères scientifiques.
Mammifères. En générai les boeufs (2) sont en petit nombre , et ne
( i ) II y a en plusieurs variétés.
(2 ) Les boeufs, les chevaux, mulets, moutons, chèvres, et les chiens eux-mêmes, ont été
introduits au Brésil par les Européens.