
R io de Janeiro, en opposition avec le voeu général ; les moyens les plus actifs furent
Esquisse histor. ioy(is pour ]a ramener à l’unité brésilienne. Vainement arriva-t-il
du Portugal des troupes pour la soutenir, des émissaires pour la porter
à une vigoureuse défense ; ces efforts, les tentatives mêmes d’attaque que
fit la ville contre les troupes impériales, ne servirent qu’à montrer sa
foiblesse et son impuissance. Une escadre armée, partie de Rio de
Janeiro, alla enfin la"bloquer par mer; et comme déjà elle étoit cernee
par terre, elle fut bientôt obligée de capituler. Par-ia se trouvèrent rétablies
l’intégrité du territoire et la tranquillité du Brésil.
Je ne parlerai que succinctement des événemens postérieurs, dont je
n’ai été instruit que d’une manière indirecte, mais dont les journaux
1825. ont plusieurs fois fait retentir l’Europe. Le projet d’une charte politique
pour le Brésil ; la déclaration de guerre contre Buenos-Ayres ; les fer-
mens d’insurrection heureusement étouffés dans la province de Rio-
1826. Grande de San-Pedro; la reconnoissance de l’empire du Brésil par les
principales puissances européennes (1) ; la mort du roi D. Jean VI ;
l’abdication par D. Pedro, de la couronne de Portugal, qu’il transporte
sur la tête de sa fille aînée la jeune princesse D.a Maria da
Gloria (2) ; enfin l’ouverture des chambres représentatives à Rio de
Janeiro, sont des objets trop présens à l’esprit du lecteur pour que je
doive en faire ici la matière de plus long détails.
(.) La reconnoissance de l’empire du Brésil parle Portugal, traitée d’abord par plénipotentiaires,
fut ratifié^à Lisbonne le 15 novembre 1825. I ‘t Q
(2) D .3 Maria da Gloria Jeanne-Charlotte-Léopoldine, née princesse da Beira, le 4avnl 18 19 ,
aujourd’hui reine de Portugal, sous le nom de Dona A I aria I I *
CHA P IT R E VI.
Description géographique et physique de la province de Rio
de Janeiro.
On comprend généralement sous le nom de Brésil la portion du
continent américain qui s’étend, à l’Est du Pérou, entre 4 ° Nord et
3 5 0 Sud de latitude, et entre 37° et 74° de longitude à l’Ouest du
méridien de Paris (1). Cette immense contrée, dont la plus grande partie
est encore exclusivement occupée par des nations sauvages et farouches,
fut primitivement divisée, ainsi qu’on l’a vu précédemment, en neuf
capitaineries; elle est partagée maintenant en vingt-trois provinces, y
compris la province Cisplatine, qui a pour limites , au Sud, le Rio de
la Plata, e t, à l’Ouest, le fleuve Uruguay.
Rio de Janeiro, dont la description géographique et physique forme
l’objet spécial de ce chapitre, est une des provinces les plus méridionales
et les plus intéressantes de l’empire brésilien ; nous allons l’examiner
successivement sous ses diverses faces, dans une série de paragraphes
distincts.
§. 1.“
Limites, dimensions, montagnes.
Placée presque exactement sur la limite des régions équatoriales et de
la zone tempérée, la province qui nous occupe (voye^pl. 1 ) est bornée,
au Nord-Est, par la province de Espirito-Santo, dont elle est séparée
par la rivière Cabapuana ; au Nord, par la province de Minas-Geraes :
la serra ou montagne de Mantequeira, les rivières Preto, Parahybuna,
et une partie du Rio Parahyba, sont ici la ligne de démarcation des deux
provinces ; à l’Ouest se trouve la province de San-Paulo ; au Sud et à
l’E st, l’Océan. Ses limites extrêmes sont, en latitude, les parallèles de
(1) A moins que je n’en prévienne expressément, toutes les longitudes dont il sera fait mention
dans cet ouvrage seront comptées du méridien de Paris.
Voyage de VUranie. — Historique.
Limites.