
Productions
végétales.
l’arbre, convient beaucoup et s’emploie souvent à la construction desmaisons.
Nous aurons occasion de parier ailleurs du latanier, et de la multitude
d’objets utiles que nos insulaires savent tisser avec ses feuilles ; du
sagoutier, qui fournit aux tribus les plus orientales de l’archipel, une
moelle nutritive qui forme la base de leurs repas; enfin, des divers produits
économiques qu’on retire ou qu’on pourrait retirer, soùs d’autres
rapports , de la classe nombreuse des végétaux de Timor.
J ’ai pensé néanmoins qu’on ne verrait pas ici sans intérêt un catalogue
alphabétique et raisonné de tous ces-végétaux, distribués dans le tableau
qui suit en diverses catégories , dont la première embrassera les plantes
alimentaires; la seconde, les plantes médicinales; la troisième, les bois
de construction et de charpente ; la quatrième, les plantes propres aux
manufactures et aux arts; la cinquième, celles qui sont de pur agrément;
la dernière enfin, celles qui conviennent plus particulièrement à la nourriture
des bestiaux.
Les élémens qui m’ont servi à composer ces tableaux ont été tirés des
journaux de MM. Gaudichaud, Quoy, Gaimard, Lamarche, et de ceux
qui me sont propres. Du reste, j’ai cherché à citer exactement les auteurs
étrangers dont les remarques m’ont paru devoir rentrer dans le cadre
que je m’étois tracé.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s i v e m e n t . 577
TABLEAU des principales productions végétales de Timor propres à des usages économiques.
N . ° I . — P L A N T E S A L IM E N T A IR E S .
NOMS
DES VÉGÉTAUX.
Ail.
Ananas.
Angélique .
Anis.
Anone.
Arbre à pain..
REMARQUES.
Cette plante est fort commune à Coupang et à Dillé ; nous
pensons qu’elle'èst indigène à Timor.
Ce fruit, qu’on rencontre à l’état sauvage, est originaire d’A—
apporté par leshPortugais ; nulle part
lus safn qu’à Dillé. Les Anglais le
Aréquier.,
Arrow* rout.
mérique, d’où il
il n’est meilleur ni
nomment pine-appli
Plante cultivée dans quelques jardins; on croit qu’elle est
exotique.
Se trouve aussi, en petite quantité, dans les jardins de Coupang
: les Chinois en font usage.
Il existe de nombreuses espèces de ce genre de plantes. Nous
nous bornerons à-citer Yanona squamosa et Y an on a mûri ca ta,
dont le fruit, connu dans nos colonies sous le nom d atte,
de coeur-dé-baufi et par les Anglais sous celui de custaid-
apple, est rempli d’une crème sucrée délicieuse.
On distingue ici deux variétés de cet arbre, nommé par les
naturalistes artocarpus incisa, et soukone par les habitans
de Coupang. Le fruit de l’une contient la semence de
l’arbre ; celui de l’autre n’en contient point : ce dernier est
le véritable fruit à pain, ou rima, moins estimé que celui
qui se trouvé chez' les insulaires du grand Océan. L ’arbre
qui le produit est assez multiplié à Timor,oùi’on en voit
qui n’ont pas moins de 60 pieds de hauteur et même au-delà.
Le chou que fournit cet arbre est une des substances alimentaires
les plus estimées. Chou-palmiste, n.° 29. )
II est.fort probable que cette plante, nommée maranta arun-
dinacea par les botanistes, et qui scst répandue dans un
grand nombre d’îles voisines, se trouve aussi à Timor; mais
nous n’en avons pas la preuve directe. On saitqu’on en extrait
une fécule nutritive fort estimée.
Arum de Rum- Voyez Mahé, n.* 62.
phîus.
A tte .. . .
Badamier..
Bananier.. .
Bayam . .
Bérengèn
Voyez Anone, n.° 5.
A Coupang, on nomme cet arbre katapan; il fournit une
amande assez recherchée pour sa saveur.
II yen a ici de plusieurs variétés: la meilleure donne un fruit
long de 7 à 8 pouces, dont la peau est rougeâtre, et qu’on
nomme pisang à Coupang ; c’est ie nom malais : près de
Laga, dans l’est de Dillé, on l’appelle mohou ; les Anglais le
connoissent sous les noms de plantain et d'indian fig. La banane
, comme on sait, est un fruit très-nourrissant et très-
salubre ; on en fait un très—grand usage à‘Timor, soit cru,
soit accommodé de diverses manières. La tige herbacée de
l’arbre sc donne en fourrage aux bestiaux. ( Voyez n,° 24-4- )
On trouve aussi, sur la même île, une ou plusieurs espèces
de bananiers sauvages,.dont le fruit n’est pas bon à manger;
nous en parlerons plus tard à l’occasion des plantes propres
aux manufactures.
C’est ainsi qu’on appelle à Coupang une plante potagère herbacée
qui s'y cultive et qu’on mange en brides ( voyez ce mot
n.° 18). Les naturalistes la connoissent.sous le nom dV-
maranthus oleraceus.
Elle est cultivée dans les jardins de Coupang.
c30
P L A N T E S A L IM E N T A I R E S . '
D
o"
O .
NOMS
DES VÉGÉTAUX.
REMARQUES.
I* Bilimbi.. . . . . Sorte de carambolier, nommé averrhoa bilimbi par les botanistes.
Cet arbre fournit un fruit anguleux et acide, d’une saveur
assez peu agréable.
1 6 B l é . . . ............ Gramen qui paroît avoir été introduit par les Portugais à
Timor; il y est peu cultivé, quoiqu’il réussisse, dit-on^ assez
bien dans les" parties montueuscs de 1 île.
n
Blé de Turquie Voyez Maïs, n.° 63.
Ü Brèdes............. A Timor, on retrouve l’usage des végétaux herbacés cuits à
l’eau, et simplement assaisonnés de sel et de piment, à
l’exemple des brides, si généralement usitées dans nos
colonies. Mais au lieu de brèdes proprement dites ( solarium
nigrum ) , degombo (hybiscus esculentus), d’oseille de
Guinée ('hibiscus sabdariffa ) , de corcttc ( corchorus olito-
rius ) , de papangay ( cucumis acutangulus) , & c ., ils emploient
les feuilles tendres et les jeunes bourgeons foliacés
et rosés du nounou , le bayam, le dan-poucoutang, \edan-
• donc, le kayou-kika, un melilotus et une espèce de sinapis
( voyez ces mots ), dont les feuilles, qui se développent singulièrement
par la culture, ressemblent assez à celles de la
laitue romaine, et se mangent comme elles en salade.
Le nounou est abondamment répandu dans tout l’établissement
de Coupang, où il forme des arbres gigantesques ;
les autres plantes sont cultivées dans les jardins, à l’instar
de l’oseille, des épinards ,& c . , dans les nôtres.
<19 Cacaotier........ Arbuste exotique rare , et que-.l’on trouve seulement dans
quelques jardins.
; 20 Cafier.............. Plante exotique introduite par les Hollandais à Coupang, où
on ne la cultive que fort peu, et par les Portugais à Dillé,
où l’on paroît vouloir en faire un objet de spéculation ; elle
y réussit fort bien.
2 I Calyptranthes. , Espèce d’eugenia ou de jambier , donnant un fruit de la
forme d’une olive.
Cannelle . . . . C’est le laurus cinnamomum des botanistes, arbre qui croît ici à
l’état sauvage, quoique en assez petite quantité: la cannelle
qu’il produit et qui est peu exportée, est de bonne qualité ;
on la dit inférieure à celle de Ceylan, mais supérieure à
celle du Malabar ; on pourrait l’améliorer par ia culture.
Le gouverneur de Dillé, José Pinto, en a fait faire quelques
plantations dont on attend d’heureux résultats.
23 Câprier........... On trouve par-tout, à Timor, deux espèces de ce bel arbrisseau,
dont il serait possible de tirer parti dans un pays où les
condimens connus sous le nom d’achars sont ou peuvent
devenir une branche de commerce.
24 Carambolier.. Ou averrhoa carambola ; arbre qui, ainsi que le bilimbi,
porte -un fruit anguleux et acide, plus gros, mais d’un .
goût analogue au premier, et comme lui peu estimé. On ie
nomme karamela à Coupang.
2 5 Cédra.............. 11 se trouve aux environs de Dillé, où peut-être il a été introduit
par les Portugais.
. z 6 Céleri.. . . . . . Cultivé dans quelques jardins à Coupang, et je crois aussi à
Dillé.
27 Cerfeuil.......... Même remarque que ci—dessus.
28 Champadak. . Voyez Jacquier, n.° 54.
29 Chou-palmiste On appelle ainsi le bourgeon terminal ou la sommité non
développée et mangeable de tous les palmiers. Il fournit
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