
Description.
[ 6 f ,25e] par jour.» Mawe ne le fixe quà une piastre [5^,43°]- Mais
les navires qui restent en grande rade ne paient rien, avantage dont
jouissent aussi les bâtimens de guerre.
En sus des droits de péage dont il vient d’être fait mention, l’administration
perçoit aux registos (bureaux de visite et d’enregistrement) de
Paratî et de Parahybuna, diverses taxes sur les marchandises et sur les
voyageurs eux-mêmes. Selon Eschewêge, ceux qui viennent de Minas-
Geraes à Rio de Janeiro sont visités au passage du Parahybuna avec la
plus grande sévérité; et lorsqu’on trouve sur eux de la poudre d’or ou
des diamans, ils sont sévèrement punis. Mais il est rare que les contrebandiers
se laissent prendre de la sorte. Chacun sait que les mesures
adoptées pour prévenir la fraude sont insuffisantes ; il est même de notoriété
que chaque paquebot qui sort de la rade, et chaque vaisseau qui
va aux Indes, emporte une asseç grande quantité de ce précieux métal
qu’ils se àont procurée par cette voie illicite.
Après avoir été visités, les lingots d’or introduits sans fraude sont
dirigés vers l’hôtel des monnoies ; .et le propriétaire reçoit à cet effet un
sauf-conduit qu’il est obligé de rapporter ensuite au registo, revêtu d’une
quittance de recette signée des préposés de la monnoie : sans cette formalité
il passeroit pour un contrebandier. Ceux de ces lingots qu’on
destine au commerce reçoivent une estampille particulière les autres
sont frappés en espèces pour le compte de la personne à qui l’or appartient
; et celle-ci n’est tenue qu’au paiement d’un- droit de monnoie
dont le gouvernement tire un profit annuel.
Les caisses de finance des provinces brésiliennes et celles des colonies
d’Afrique et de l’Inde envoient au trésor l’excédant de leurs recettes ; et
quoique cette partie du budget soit nécessairement très-variable, elle
n’en forme pas moins une branche essentielle des revenus publics.
Recettes extraordinaires.— Nous plaçons dans cette catégorie les fonds
qui proviennent de la compagnie du Haut-Douro ( 1 ), dont l’objet est
d’examiner la qualité des vins de cette province portugaise, d’empêcher
qu’ils ne soient falsifiés, d’en taxer le prix, et de diriger la vente qui en
(1) Companhia gérai de agricultura das vinhas do Alto-Douro, c’est-à-dire, compagnie générale
d’agriculture des vignes du Haut-Douro.
L IV R E H — De F ran c e au B r é s il inclusivement. 295
est faite aux étrangers ; la caisse des défunts et des absens, chargée de
recevoir le produit de la vente des biens des personnes qui meurent loin de
leur famille, et qu’on remet ensuite à leurs héritiers légitimes; les’ saisies
faites aux registos ; les ventes -éventuelles de diamans ; les dépôts de fonds
dans les -caisses publiques; les dons gratuits (1); les emprunts, &c. & c .,
enfin le gouvernement compte encore au nombre de ses bénéfices extraordinaires
l’estampillage des piastres espagnoles, qui augmente leur valeur
nominale , et la fabrication des monnoies provinciales ou de bas aloi. Ces
manipulations étranges, dont le seul but est 1 obtention d un produit imaginaire,
jettent la plus grande confusion dans le système monétaire de
ce pays.
Impôts secondaires. — Beaucoup d impôts secondaires sont leves au
profit de la police et du senado da camara [ hôtel de ville ] ; ils ne
figurent point sur les budgets, et ne servent qu’à l’entretien des établis-
semens d’un intérêt loca l, tels que l’hôpital des lepreux, 1 éclairage de
la ville, &c. &c.
Dette publique..— Aucune donnée numérique sur ce sujet n a pu nous
parvenir pendant notre séjour à Rio de Janeiro ; cependant nous avons
ouï dire que la dette passive du Brésil étoit considérable. Des documens
présentés aux chambres législatives, et publiés par les feuilles publiques,
montrent qu’en janvier 1827 cette dette ne seievoit pas -à moins
de 3 1 22 2 593 0 16 reis [ 1 9 5 1 4 1 2 0 ^ , 3 5 ° ] .
Budgets du royaume du Brésil. — II étoit intéressant de joindre aux
aperçus généraux qui précèdent, des détails plus circonstanciés sur les
dépenses et sur les recettes. Pendant mon voyage, je n’avois pu me
procurer ces pièces essentielles; mais M. A. Balbi, étant possesseur de ces
précieux documens, a bien voulu me les communiquer et permettre que
j’en enrichisse cet ouvrage: ils se rapportent aux années 1808, 1809,
1810, 1 811, 1812, 1813, 1814, 1815, 1816 , 1817, 1818, 1819 et
1820. La première est celle où le gouvernement portugais vint s’établir
à Rio de Janeiro ; et la dernière correspond à l’époque où notre expédition
quitta le Brésil pour la dernière fois.
Rio de Janeiro.
Colonie portug.
Description.
(2) Nous avons dit (chàp. V, p a§'' fy ) que, lors de la révolté de Pernambuco, les seuls ha-
bitans de la capitale firent au roi un don gratuit de 4 à 5 millions de francs, &c.