
IleT in to , Les lettrés ont aussi un culte spécial pour leur maître; le premier saensoc,"
r Cnfice 'îui eut Iieu en son b w w t date de deux siècles avant l’ère chrétienne
: ils adorent encore soixante-douze de ses disciples*-- Le culte des
morts, plus moderne, ne lut établi qu’en i 1Ù8.
Ils reverent en outre un esprit tutélaire et régulateur du lieu qu’ils
habitent; cet esprit est ordinairement celui d’un personnage que ses services
ont tellement élevé, qu’on l’honore comme le protecteur et le maître
du pays. Quelquefois cependant c’est un homme fameux par son impiété,
ou biefh quelque animal, des arbres mêmes, ou d’autres objets inanimés
, auxquels se rattache, le souvenir d’un événement extraordi-
naire. Ainsi l’on voit des villes qui adorent l’esprit d’un tigre,; ,cest pourquoi,
quelques jours avant le sacrifice, on fait enlever secrètement un
pauvre, que l’on tue ensuite au jour fixé, pour offrir sa chair à l’esprit,
parce que les tigres tuent, déchirent et dévorent les hommes : affleure
c’est l’esprit d’un chien qui jouit de cet honneur, &c. Enfin il n’est pas
rare que l’esprit tutélaire soit celui de quelque femme ou fille qui 's’est
rendue célèbre.
Les artisans et les marchands, qui ne forment qu’une seule corporation
en Chine, adressent des voeux communs à l’inventeur du commerce et
en particulier à celui-qui le.premier exerça leur profession : l’image de
l’un et de l’autre est conservée, peinte sur du papier, sous la figure d’un
vieillard.
Les femmes ont une vénération particulière pour un esprit nommé
roi de la cuisine, représenté, selon leur croyance, par les trois pierres
» le savant de Maistre, cet ange des Perses, cet ange des G re c sc e t ange des Juifs , Vanne
» des petits enfans qui en prend la défense..!; l’ange des eaux, l’ange du feu , & c „ je re-
» contrats dans ces paroles une espèce de médiation des saints anges : je vois même le fon,
» ement qui peut avoir donné occasion aux païens de distribuer leurs divinités dans les élé-
» mens et dans les royaumes pour y présider;; car toute-erreur est fondée sur une vérité dont on
abuse, et dont elle n’est qu’ une vicieuse imitation. ..............
»On s’en apercevra sur-tout en méditant sur le paganisme, qui étincelle de vérités, mais-
» toutes aiterees et déplacée^ de manière que je suis entièrement de Tavis de ce théosophe qui
v a dit, de nos jours, que ttidolâtrie étoit une putréfaction.
» Quant à ceux qui s’obstineraient à voir, ici comme ailleurs, des imitations raisonnées/il
» n y a plus nen a leur dire : attendons le réveil! (J. de Maistre, Éclaircissement sur les sacri-
, Jicts. ) -- ,
ou briques qui soutiennent la marmite où se préparent les alimens.
Elles lui présentent une offrande, le premier jour de chaque année, et
lui demandent son assistance pour la cuisson et la préparation des mets
de toute la famille.
Elles adorent encore des esprits en differens lieux où s’élèvent, soit un
monticule , soit un arbre extraordinaire par sa forme ou ses dimensions.
En passant devant le premier, elles l’invoquent sous le nom de maître de
la petite montagne ; et lui promettent une offrande pour obtenir qu’il leur
fasse faire des marchés avantageux ; promesse quelles effectuent à leur
retour, en déposant sur cette éminence une motte de terre et quelques
cahiers de papier doré ou argenté. Si c’est un arbre, qu’elles croient animé
par un esprit féminin, elles lui demandent protection pour leurs affaires
ou leur salut, suspendent des couronnes de fleurs à ses rameaux, et
laissent à sa base des cahiers de papier doré ou argenté, des vases, des
baguettes de parfum, &c.
En Chine, il n’existe qu’un temple- qui soit dédié à l’esprit du ciel.
L’empereur et un petit nombre des premières personnes de sa cour sont
les seuls qui puissent y entrer, et qui soient jugés dignes d’y offrir des
sacrifices (1). Ce prince sacrifie aussi à la terre dans un temple particulier;
et, par l’entremise des ministres et des plus grands dignitaires
de l’empire, aux montagnes et aux fleuŸes, aux quatrë saisons de l’année,
au froid et à la chaleur, au vent, à la pluie, & c ., ou plutôt aux
divers esprits qui y président, et dans leurs temples differens.
Ceux des esprits tutélaires qui occupent le rang le plus distingué ont
un temple particulier; Ie§ autres n’en ont point, mais se plaisent dans
un endroit commun qui leur est assigné.
Chaque ville ou bourgade offre aux esprits protecteurs et maîtres du
pays , au moins trois fois par an , un sacrifice qui s’accomplit les premiers
jours dë l’année, et que l’on nomme offrande des prémices. Dans le
onzième mois, l’offrande prend le nom de prière du bonheur, et on la
considère comme un, acte de reconnoissance pour les bienfaits reçus dans
{1) Cependant Tempereur n’est pas le seul qui sacrifie au ciel; ses sujets le font eux-mêmes
une fois l’an; seulement, le lieu du sacrifice est par-tout où il leur plaît, mais jamais dans
un temple.
D e ,l’homme
en société.