
Rio de Janeiro, bec de bécasse. Le mulet, se trouve en grande abondance; les grands
Description. , r _ &
Prod anim les SUr" tOUt S° exce**ens : '** en est de même du lingoado, espèce de pieuronecte,
du sous-genre des soles, qui est assez rare.
La chair des poissons de la seconde sorte, sans ' être précisément aussi
malsaine que quelques personnes l’ont annoncé, est uniquement, comme
nous l’avons di t , d’une digestion laborieuse. Tels sont le melro, très-gros
poisson , d’un goût médiocre ici , quoiqu’il soit excellent à Bahia ; la
cavalla ( espèce de maquereau ), grand poisson d’une chair compacte, ressemblant
un peu à celle du thon pour le goût ; l’olhete; le marimla et l’olhos
de caxoro, deux espèces de rougets délicieux; plusieurs espèces de squales
et de raies (la rhinobate sur-tout) fort bonnes à manger; des anguilles,
beaucoup de sardines, et quelques espèces de la famille des salmones,
telles que curimates, hydrocins, saurus, &c.Il s’y trouve encore'beaucoup
de labres, trichiures, gais, pimélodes, murènes, serans, percis, &c *
On n a pas remarque qu il y eût de saisons où certaines espècJPlse
montrassent d’une manière plus particulière, ou qu’il existât des poissons
vénéneux; mais il est d’expérience que, lorsque les vents soufflent
du Nord, avec chaleur et apparence d’orage, la pêche dans la baie de
Rio de Janeiro est extraordinairement abondante, sur-tout en corvinas.
Les lacs voisins de la côte contiennent aussi beaucoup de poissons
de différentes sortes, qui sont pour les riverains l’objet d’une exploitation
considérable et avantageuse. II y en a aussi dans la plupart des rivières ,
et notamment dans le Parahyba, le Pequequera, le Rio-Negro, le Ma-
cahé ( i ) , &c. &c. La petite rivière das Bengalas, assure-t-on, n’en contient
presque pas; doit-on attribuer leur rareté à la présence des loutres
qu’on y rencontre ?
Coquillages et crustacés. II existe peu de variétés de coquillages à
Rio de Janeiro : les huîtres et les moules, à la vérité-, s’y trouvent en abondance
, mais les premières sont petites, fades, et par conséquent peu
estimées. Il n’en est pas de même des langoustes, des crabes, et autres
crustacés qu’on pêche dans la baie, et qui sont de fort bon goût. Sur
quelques points on rencontre aussi des tourlourous oti crabes de terre.
Insectes. Nul pays peut-être n’offre une plus grande variété d’insectes
( i ) Voyez pl. i .
LIVRE I.cr — De F r a n c e a u B r é s i l in c lu s i v e m e n t . i 4 i
que celui qui nous occupe. Quelle multiplicité de formes ! quels reflets !
quelle bigarrure de couleurs ! La nombreuse classe des papillons semble
devoir, à elle seule, en épuiser les combinaisons brillantes.
Mais les autres familles d’insectes, plus nombreuses encore, ne le leur
cèdent point pour l’élégance et l’éclat des teintes. «A peine en effet, dit
M. Quoy, y a-t-il un arbre, un buisson qui ne soit animé par des charançons
du plus riche aspect, des capricornes, ou d’énormes sauterelles aux ailes
rouges, qu’on prendroit de loin pour des oiseaux. Le plus grand nombre
de ces êtres éphémères fuient l’obscurité des forêts et recherchent le
soleil, pendant, que d’autres ne se plaisent que dans l’ombre. A cet égard,
je signalerai une petite mouche à deux ailes, très - malfaisante, qu’on
trouve principalement sur les • montagnes humides, et qu’en brésilien
on nomme bourachoude ; elle s’attache particulièrement aux mains ; sa
trompe, presque imperceptible, a tant de force, qu’elle fait promptement
veûir le sang, qui s’extravase autour de la piqûre; plus de dix jours après
on en conserve les marques,- qui ressemblent à des grains de moutarde
dont la peau serait parsemée ; une démangeaison longue et insupportable
l’accompagne toujours. » Les moustiques , insectes ressemblant beaucoup
aux cousins de notre Europe, mais beaucoup plus gros, sont un fléau non
moins incommode (i) ; elles se montrent dans le voisinage des lieux
humides, et la nuit sur-tout; on se garantit de leurs blessures en recouvrant
les lits d’une enveloppe de gaze bien close nommée moustiquière.
On donne ici le nom de bicho à un insecte presque microscopique,
mieux connu dans nos colonies de la Guiane et des Antilles sous celui
de chique. «C ’est, dit M. Gaimard, le pulexpenetrans de Linnée. Latreille
présume que ce doit plutôt être un acare, et que dès-lors il appartient à la
famille des tiques. Quoi qu’il en soit, son attaque est fort désagréable ; il
pénètre dans le tissu de la peau, à la plante des pieds, et quelquefois, mais
plus rarement, aux mains et aux autres parties du corps, s’y nourrit et
y dépose ses oeufs. Son introduction a lieu sans aucune sensation doulou-
( i ) « Ces petits mouchillons, dit Jean de Léry ( ouvrage cité,, pag. 1 7 0 ) , piquent si viue-
» ment, voire à trauers les légers habillemens, qu’on diroit que ce sont pointes d’esguilles.
»Partant vous pouuez penser quel passe-temps c’ est de voir nos sauuages tous nuds en estre
»poursuiuis* : car claquans des mains sur leurs fesses, cuisses, espaules, bras et sur tout leur
» corps, vous diriez lors que sont chartiers singlans les cheuaux auec leurs fouëts. »
Prod. animales.