
toutes univalves; elles appartiennent plus particulièrement au genre
tiatice de M. de Lamarck, et ont les plus grands rapports avec l’espèce de
natice qui se trouve vivante au pied de ces rochers : elles sont sans doute
pétrifiées depuis bien des siècles, car, outre qu’il est très-difficile de les
retirer intactes du milieu de ces grès, tant leur adhésion avec eux est intime,
on les observe encore à plus de 1 50 pieds au-dessus du niveau
actuel de la mer.
» Quelque régularité que ces bancs puissent affecter dans leur disposition
generale, iis ne sont cependant pas tous homogènes dans leur
substance. il est sur-tout une variété de ces roches plus remarquable par
sa structure : ce sont des galets calcaires agrégés dans une terre sablonneuse
ocracée, qui leur est tellement adhérente, qu’on ne saurait détruire
cette espèce de gangue sans les briser eux-mêmes. Tous ces galets affectent
la forme globuleuse, et se composent d’un grand nomhre de zones
concentriques qui se développent autour d’un noyau central d’un grès
scintillant et brunâtre. Ces diverses couches ont à peine quelques millimètres
, et offrent des nuances agréables, qui varient depuis le rouge
foncé jusqu’au jaune clair. La contexture de cette brèche lui donne'donc
quelques rapports grossiers avec le granit globuleux de l’île de Corse; et,
par ses couches rubanées , concentriques, elle a quelque chose de l’aspect
des agates onyx; elle est d’ailleurs susceptible de poli, et pourrait
servir à divers objets d’agrément ou de luxe.
» Les bancs des grès divers dont je viens de parler, forment, à bien
dire, la masse entière de l’île ; mais sur les roches repose une couche de
sable plus ou moins épaisse, qui se développe sur toute la surface de
iile, se relevant vers ses bords en une espèce de ceinture de dunes très-
mobiles de do à 80 pieds de hauteur. Ce sable, de la même nature que
celui du rivage, est calcaire, et d’un grain très-fin. » ( Voye^ Voyage
aux Terres austr. Hist. tom. 1.)
I II.
Productions.
Toute la partie de.ia terre d’Endracht que nous avons aperçue , soit
avant d aborder à la baie des Chiens-Marins, soit pendant notre séjour
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 477
dans cet enfoncement immense , nous a paru couverte d arbrisseaux
maigres, de petites dimensions , et croissant généralement dans le sable:
la terre végétale se trouve cependant sur quelques points, mais elle y est
rare et toujours fort légère et mélangée. Par-tout, d ailleurs, le sol s est
montré à nous entièrement dépourvu d’eau douce; ce qui tient, d’un
côté, au peu d’élévation des terres, car aucune montagne n’apparoit aux
limites d’un long horizon que dessine une simple ligne bleuâtre, et, dun
autre côté, aux terres sablonneuses, qui absorbent les pluies et les vapeurs
sans les condenser ni les retenir.
Presqu’île Péron. — On ne voit, sur la presqu’île Péron, qu’un petit
nombre d’arbres tortueux dont les plus élevés atteignent à peine à
douze pieds de hauteur, et diverses touffes de frêles arbrisseaux qui
semblent, par leur constitution languissante, accuser l’aridité du sol même
qui les nourrit. Le terrain paraît convenir beaucoup mieux aux plantes
herbacées ; aussi en voit-on quelques-unes qui sont fortes et vigoureuses.
« Parmi les différentes espèces d’arbres que nous avons aperçues, la
plupart ont l’écorce très-épaisse, et la partie ligneuse fort dure. La couleur
de ces bois, qui est assez belle, permettrait de les employer avec
avantage à de petits travaux de marqueterie.
» La plupart des arbustes qu’on rencontre sont odorans. Nous en avons
distingué un qui avoit la forme d’une bruyère, et dont 1 odeur etoit la
même que celle du myrte ; un autre avoit absolument la feuille de l’absinthe
et la saveur de cette plante ; quelques-uns exhaioient le parfum du
romarin, ou offraient de grands rapports avec le genévrier. Parmi les mimosas,
il en est un dont les fruits sont en gousse comme les haricots. »
(M . Lamarche.) ■
Ile Fauré.— « A peu de distance des rivages de l’île Faure, la végétation
n’est pas sans vigueur ; mais elle est plus agréable dans le Sud-Est de l’île,
où le sol est plus élevé : on trouve là des arbres qui ressemblent au
laurier rose, et qui, croissant jusqu’au bord de la mer, offrent, de distance
en distance , des bouquets de verdure qu’on est surpris de rencontrer sur
un terrain aussi sec et aussi ingrat; ailleurs, on n’aperçoit guère que de
maigres et débiles arbrisseaux rampant à sa surface : quelques fleurs, d’une
couleur assez vive, venoient de temps à autre cependant égayer notre vue.