
vaisseau qui, sans cette précaution, eussent pu être trop fortement chauffées.
L appareil entier, contenant deux chaudières en potin, étoit soutenu
et solidement fixe sur le pont par des courbes en fer qui avoient
4 pouces d épaisseur à leurs extrémités et 8 pouces à l’endroit de la
courbure : la partie de ces courbes qui s’appuyoit- contre le fourneau,
avoit 3 pieds de long; la partie fixée sur le pont n’en avoit que 2 et 1/2.
Le fourneau, aux trois quarts et au quart de sa hauteur, étoit entouré
de.deux plates-bandes en fer de 6 lignes d’épaisseur sur 2 pouces de
large ; le tout au besoin pouvoit être recouvert d’une grande caisse en
bois propre a empecher 1 eau de pluie de tomber dans les chaudières.
Quant a celles-ci, chacune avoit une capacité de 1 30 galons anglais
ou 4 6 1 litres et 1/2. Le poids total de 1 appareil s’élevoit à 7 tonneaux
environ.
Aux deux extrémités latérales du fourneau, se trouvoient de grands
vases prismatiques ou réservoirs en cuivre, de 3 pieds 5 pouces de
long sur 3 pieds de large et 4 de hauteur. Ces vases, destinés à recevoir
l’huile à mesure qu’elle étoit fondue dans les chaudières, d’où elle
sécouloit naturellement par les ouvertures pratiquées à cet effet, pré-
• sentoient, au tiers supérieur de leur hauteur, une espèce de passoire
ou s’arrêtoient les parties hétérogènes, et non liquides.
Quoique / Océan fut réellement jaugé à 243 tonneaux, le poids ordinaire
de sa cargaison ne s’élevoit pas au-delà de 230.
Au rapport du capitaine Hammat, l’huile de cachalot se vendoit à
Londres, lors de son départ ( en 18 1 é ), 120 liv. sterl. [ 3 000 fr. }.le tonneau
(1) ; sa cargaison entière à ce compte devoit valoir 27 600 liv. sterl.
[6^0 000 fr.],.somme sur laquelle 10600 liv. sterl..[ 265 poo fr. ]
étoient affectés aux dépenses de l’armement et du .voyage ; 17 000 liv.
sterling formoient donc le bénéfice net, qui se distribuoit ensuite d’après
les bases suivantes :
(1) Autrefois on séparait à Londres l’adipocire de l’huile extraite du lard de cachalot. La
première de ces denrees valoit alors 1 2 a 15 livres sterling de plus par tonneau que l’autre, et on
les vendoit à part : mais les fabricans mêlant ensuite ces deux substances,les pêcheurs ont trouvé
plus expédient de faire le mélange eux-mêmes, à leur retour, et de n’établir qu-’un seul prix
moyen du tout. C est au moins ce qui résulte des notes que j’ai recueillies.
LIVRE II. — Du B r é s i l -à T im o r in c l u s iv e m e n t . 507
L . sterl. Francs.
A ï capitainé commandant du navire A f 1 2 14- 3°3 5° -
A 1 premier lieutenant 5 ^ . ............ , t . . . . . . . . . 607. i j 17 S -
A 1 second lieutenant jU. ................................. 3^°- ® 500-
A 3 patrons d’embarcations, pour chacun y Çs , et
pour les trois.. . .'............ .................. .. 3 1.0. . 12 750.
A 6 matelots de iÆ classe, pour chacun yy s , et
pour les six 7®5- 19 6 2 7 .
A 10 matelots de 2.° classe, pour chacun -rysi' et
pour les dix 1 1 3 3 • 28325.
A 2 mousses : il ne leur revenoit aucune part sur la
cargaison ; on leur accordoit seulement les
vêtemens et la nourriture.
Ainsi, pour24 hommes d’équipage, il falloit.’.......................... 4- 5 8c>. i i 4 7 2 5-
ensorte que les armateurs n’avoient pour eux que '. . . . 12 4 1 1 ■ 3I0 275-
somme qui, ajoutée à la précédente, fait réellement. . . . . . . .17 000. 4 2 ; 000.
A cet avantage, qui dérèye pour le capitaine du prix de sa cargaison,
doivent encore être ajoutés certains profits qui ne laissent pas d etre
considérables. Il est nourri, et ses armateurs lui donnent, pour fournir
au ravitaillement du vaisseau, une certaine somme annuelle : mais il
est rare qu’il soit obligé de faire en argent les achats de vivres nécessaires
, soit à lu i, soit à son équipage ; il y emploie des objets d’échange
de peu de valeur. Un buffle, par exemple, qui valoit 5 piastres à Dillé
lorsque nous y relâchâmes , pouvoit être obtenu, sur d’autres points
moins fréquentés de la côte de Timor, avec une hache d’une demi-
piastre. L’économie en faveur du capitaine étoit donc, comme on voit,
des neuf dixièmes^ Sur l’île Kisser, il avoit eu vingt moutons pour un
méchant fusil de pacotille , qu’on estimeroit peut-être trop haut en le
portant à 25 francs.
Tels furent les détails que nous recueillîmes à bord du navire l’Océan,
pendant les mortelles journées de calme et de contrariétés qui nous retinrent
si long-temps dans le voisinage l’un de l’autre. Nous avions alors
peu d’objets de distraction : las de voir, et presque toujours sous le
même aspect, les rivages monotones de l’île Ombai et du cap Batou-
Lotié sur Timor, nous saisissions avec une sorte d’avidité les moindres