
Géologie
et minéralogie.
Le lac salé, situé entre Laga et Dillé, passe pour être une source
en quelque sorte inépuisable de cette production naturelle. C’est au
fond de ce lac que le sel se cristallise ; e t , chose remarquable, on a
beau en extraire , jamais il ne s’en fait une diminution sensible. Le bassin
est peu étendu et n’a pas plus de*trois pieds à trois pieds et demi d’eau
sur ses bords; mais, au milieu, on n’a pu en mesurer la profondeur.
Lorsqu’il arrive, nous a-t-on assuré, qu’un courant d’eau douce ou l’eau
de pluie y pénètre, il s’y fait une effervescence, suivie bientôt d’une
chaleur telle que personne n’oseroit alors en extraire le sel sans s’aider
d’instrumens en bois. Quoique ce fait sorte entièrement des notions
reçues, relativement au mélange des eaux douces avec Ies>eaux salées,
je n’ai pas cru devoir le passer sous. silence.
Salpêtre. — Huile de pe'trole. — Le royaume de Laga contient aussi du
salpêtre; et l’on trouve dans ceux de Samoro et de Vémassé, de l’huile
de pétrole qui y est fort commune; les habitans lui donnent le nom d’huile
de terre, et s’en servent pour l’éclairage, même parfois comme d’un
médicament.
Eaux minérales. — Des eaux minérales sulfureuses existent sur plusieurs
points de l’île , et particulièrement dans les royaumes Léméan,
Lakouiouta, Failacor et Vémassé. Nous 11’avôns pu en connoître exactement
les principes constitutifs.
Terres argileuses. — Parmi les substances minérales qui doivent être
remarquées à Timor, nous citerons encore une sorte de terre glaise
propre à faire des poteries grossières, et qui, sur quelques points, sert
en effet à cet usage.
Nous avons vu aussi des hommes retirer d’une mine, à Coupang,
uné espèce d’argile savonneuse grisâtre, mêlée de quelques petits cristaux
de sulfate de chaux, et paroissant provenir de la décomposition
d’une roche talqueuse ou philadienne ; elle étoit entourée d’une autre
substance terreuse qui étoit jaune ; mais on rejetoit la première, tandis
que celle-ci étoit conservée avec soin. Je n’ai pu m’assurer de l’usage
auquel étoit employée cette matière , qu’on trouve en grandes masses
sur les bords de la rivière de Coupang.
Ile Timor.
•s. IV.
Fertilité du so l; productions.
Lorsque, après avoir abandonné les plaines sablonneuses et stériles Feruhte du sol.
de la Nouvelle-Hollande, on vient aborder aux cotes de Timor, on est
ravi à l’aspect de la végétation qui décore cette île ; mais s i, partant de
cette dernière contrée, on arrive, par exemple, aux Moluques, l’admiration
change d’objet en contemplant les ■ terres magnifiques et riantes
qui se développent de toute part : Timor ne peut plus alors soutenir le
parallèle, et la haute opinion- qu’on avoit conçue d’abord de sa fertilité ,
s’affoibiit d’une manière sensible. De là cette divergence de jugemens
qu’on a portés sur les qualités du sol de cette île , divergence qui n’a eu
pour cause, comme on' voit, que l’ordre successif des sensations dont
l’ame de chaque observateur a été affectée.
Quelle que soit, au reste, l’opinion qu’on adopte à ce sujet, il est
certain que Timor, vu de la mer, n’offre pas , en général, ce luxe
de végétation qui semblerait, au premier abord, convenir a sa latitude
et aux parages où il est placé. Cette circonstance dérive à-la-fois de
la nature particulière de son so l, du peu de largeur de I île, de la hauteur
de ses montagnes et de la pente rapide de leur surface, qui permet
peu à la couche végétale de s’accumuler sur leurs flancs.
Près' de Coupang, la fertilité n’est bien apparente qu’au fond des
petites vallées et dans les endroits arrosés par la rivière, parce que
la terre végétale a là une plus grande épaisseur. Ailleurs le terrain,
madréporique et schisteux, paroît peu propre à la culture : la couche
d’humus y est très-foible, et convient mieux au développement de la
prodigieuse quantité de plantes annuelles qui y croissent, qu’à la nourriture
des arbres.
Sur les montagnes cependant et dans quelques sites des bords de
la mer, M. Quoy a remarqué que la- végétation est forte et vigoureuse
; mais , dans le voisinage de l’établissement hollandais, à l’exception
de quelques arbustes assez rapprochés les uns des autres, les