
lie Timor. sur un rocher de même substance, est suspendu à une de ses branches;
De 1 homme c’eut la demeure de l’esprit auquel l’arbre est consacre'. Plus loin, emface en soçiete. , ’
de cet arbre, est érigé l’autel'principal, à droite duquel se trouve un'autel
plus petit, que nous désignerons sous le nom d’autel de droite ; un autre,
plus petit encore, vient à la»suite de celui-là et tout au fond du temple;
enfin on voit derrière l’autel principal une niche fort ornée, dans laquelle
est logée une statue de femme grossièrement sculptée. Le dessin
que M. Arago a donné (pi. 2.6) de l’intérieur de ce temple, suppose
l’observateur placé au bord du terrain où est planté l’arbre; les trois
autels et la niche dont il vient d’être question, les fanaux, les candélabres
et les lustres servant à l’éclairage y sont assez visibles.
L’autel principal est double; et lors du sacrifice, une table carrée se
pose encore en avant du plus petit des deux, qui est en même temps le
plus avancé du côté de la porte. L’autel de droite, au contraire, est
unique; néanmoins, pendant la célébration du sacrifice, on place de
même une table carrée en face de celui-là : c’est sur ces tables que sont
déposés les mets consacrés; des nattes déployées sur le sol en avant
de ces tables servent de tapis de pied aux officians.
A droite et à gauche de l’arbre, deux portes latérales communiquent,
l’une au logement des bonzes, et l’autre à une école destinée à l’instruction
littéraire des enfans chinois.
Les deux autels du centre se touchent immédiatement : l’un et l’autre
supportent des vases et certaines figures en porcelaine, parmi lesquelles
on remarque celle d’un homme qui tient un serpent dans sa main ; les
autres représentent des lions, ou plutôt des chiens, semblables à ceux
qui sont dessinés sur la planche du Panthéon chinois de Hager. Derrière
ce double autel, un châssis de peu de largeur, placé horizontalement
et garni de pointes en fer, est destiné à recevoir les cierges ou bougies.
Sur l’autel de droite, on voit aussi le simulacre d’un chien et celui
d’un coq en porcelaine ; mais ce qui paroît être ici l’objet principal de
l’adoration, c’est un tableau qui occupe le centre de l’autel, et représente
un vieillard accompagné d’une jeune fille : c’est, sans aucun doute ,
d’après les détails qui précèdent, le tableau consacré à l’esprit protecteur
de la corporation des artisans et des marchands. Un vase mis en face
LIVRE II. — Du B r é s i l à T m o r in c l u s iv e m e n t . ¿5 5
de ce tableau, sert à recevoir les baguettes odoriférantes qu’on brûle Ile
pendant les cérémonies. De
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Sur l’autel qui occupe l’angle droit du temple, et se trouve par conséquent
derrière l’autel de droite, un tableau beaucoup plus grand est
chargé de caractères chinois, dont malheureusement nous n’avons pas
eu la copie exacte ; des inscriptions sont tracées à droite et à gauche de ce
tableau : en face, sur l’autel même, il y ‘a un vase carré pour les baguettes
odorantes, un vase rond qui doit contenir d’autres baguettes garnies de
petites banderoles, et une espèce de falot recouvert en papier : les autels
du centre et de droite sont ornés de grands flambeaux garnis de cierges.
La décoration delà niche pratiquée au fond du temple, est, comme
nous l’avons dit, très-soignée : cette niche n’est séparée de l’autel du milieu
que par l’espace nécessaire pour qu’on puisse circuler avec facilité. . La
statue qu’elle renferme est celle d’une femme très-grosse, assise sur une
espèce de trotte élevé ; tout annonce que c’est l image d’un esprit tutélaire :
les prêtres chinois me l’ont désignée sous le nom de gnogna deos, mot à
mot, en malais, dame dieu ou déesse; mais le kapitan chinois m’a assuré
que matchéou-po en étoit le véritable nom. Devant cette figure se trou-
voient aussi placés deux vases en cuivre, l’un carré et l’autre rond, ayant
la même destination que ceux dont nous avons déjà parlé.
Différens cadres renfermant des inscriptions, et des tablettes chargées
de légendes ou sentences, sont placés çà et là au pourtour du temple,
où l’on voit aussi quelques figures de dragons ; sur la gauche est un
grand coffre où l’on serre les objets du culte. Enfin, au plafond, et au-
dessus du double autel du centre , est tracée une inscription chinoise en
gros caractères, dont nous regrettons de ne pouvoir présenter le sens.
La phrase suivante, tirée d’une des inscriptions, m’a été dictée dans le
temple par un des prêtres chinois : Béo méou tchonk tiane héou ktôun, ce
que notre célèbre sinologue M. Abel Rémusat pense devoir être restitué
ainsi: Miao miao tchoüthian héoukium, c’est-à-dire: le prince du ciel, habitant
dans un temple excellent:
Passons maintenant aux détails de la cérémonie (1) dont nous avons
(i) Les habitans lui donnent le nom de sambadjan, par corruption du malais sa.mba.yang,
qui signifie prière Ou cérémonie religieuse.
l’homme
Société.