
R io de Janeiro, notamment aux environs de Farinha (i) ; la récolte en a lieu pendant les
escription, mojs j e septembre et d’octobre, à l’instant de ia sève montante. Dès
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que 1 écorce a été ènievée de dessus i arbre, on ia fait sécher au soleil,
et on i’embaiie pour l’exportation.
On assure que les bains pris dans ia décoction âcre et astringente du
liber du sicupira-merim (2), guérissent les maladies provenant du défaut
de transpiration ; et que cette décoction, bue en tisane, convient au
traitement des affections vénériennes récentes et des maladies cutanées.
Le suc extrait du liber broyé du même arbre, est employé avec succès à
prévenir l'irritation que cause ia morsure de ia couleuvre sararaca; et si
i’on réduit en poudre ie liber et ia racine de i’angelim-chd (3), et qu’on ia
prenne intérieurement avec de l’eau, on obtient, ajoute-t-on, un puissant
antidote contre ia morsure du serpent jararacoussou.
Les sucs de quelques plantes augmentent encore la liste desi médica-
mens du règne végétal ; tels sont ie sang-dragon, ie camphre, cultivé
seulement au jardin botanique, et ies baumes connus sous les noms de
copahu et du Pérou. Ce dernier est une résine noirâtre que l’on retire
d’une liane ; ii s’en récolte beaucoup du côté de Campos ( voy. pi. 1 ). Le
baume de copahu (4) provient d’un grand arbre appelé oleo de capahuba,
dont nous avons parié plus haut, et qui se rencontre fréquemment dans
toutes ies forêts vierges de Rio de Janeiro : pour l’extraire, on fait une
incision jusqu’au coeur de i’arbre (5) ; il en sort alors une si grande quantité
d’huiie, qu’en deux ou trois heures on peut en recueillir douze livres ;
et même, si i’on couvre la partie entamée avec de ia cire ou de i’argiie,
on peut en retirer de nouveau une plus grande quantité. Cette huile ,
qui a une forte odeur de térébenthine , est digestive, adoucissante et
guérit ies blessures, et la morsure venimeuse de quelques reptiles ; employée
extérieurement à oindre ies lépreux, elle diminue, dit-on, i’âcreté
(1) Voyez pl. 1 , par 45? 44' de longitude.
(2) Voyez ce mot dans le tableau des bois de charpente.
(3) Variété de Yangelim. Voyez rce mot dans le tableau cité.
(4) Le lecteur s’étonnera sans doute, comme moi, que ie baume dont il s’agit ne soit pas
le produit de l’arbre même nommé copahu ; mais les détails que je transmets ici m’ont été très-
particulièrement affirmés par une personne digne de foi.
(5) On prétend même que ce doit être pendant la conjonction de la pleine lune de janvier.
LIVRE I.er — De F r a n c e a u B r é s i l in c l u s iv e m e n t . 1 3 1
de leur sang. On a en outre i’huiie de palma- christi, dont les propriétés
médicamenteuses sont bien connues.
Plantes employées dans les manufactures et dans les arts. Indépendamment
des bois dont nous avons parlé plus haut, et qui sont habituellement
employés au Brésil, il existe un grand nombre de plantes propres aux
usages économiques, dont ii nous reste à donner ici ia liste. La canne à
sucre, généralement cultivée, sert à alimenter ies nombreuses sucreries
qui, sous ie nom d’engenhos, sont répandues dans ia province qui nous
occupe, et en font ia richesse.
On se procure ie tan nécessaire à la préparation des cuirs, soit par
i ecorce de ia canna fstula j caneficier j , soit par celle d’un arbrisseau
nommé manja; la première, selon M. Eschewege, est la plus estimée.
M. Lamarche cite aussi la feuille du palétuvier.
Le bambou, que l’industrie de l’homme sait transformer en une multitude
d’ustensiles utiles , se trouve sur un grand nombre de points ;
quelques-uns atteignent à des dimensions si considérables, que les colons
s’en servent à faire des échelles pour poser les tentures dans ies plus
grandes églises.
Le soi des districts de Cabo-Frio et de Goytacazes est très - propre à
ia culture de i’indigo ; cependant cette culture, jadis si productive , est
aujourd’hui presque abandonnée. Au nombre des productions végétales
qui servent à ia teinture, on doit citer ie bois de brésii, ie brésiiiet et ie
roxo, qui , convenablement employés, donnent une couleur rouge pius
ou moins brillante; ie bois de jetahy amarello et i’écorce du sapucaia, qui
fournissent, i’un une teinture jaune, l’autre une teinture noire.
D’après l’auteur de ia Corografia braiilica, ia gomme ou plutôt ia
résine copai se trouverait dans cette province ; mais ce n’est pas ia seule
de ces substances qui mérite de fixer notre attention. Sur le tronc et la
racine du jatauba, arbre que nous avons cité ailleurs, se rencontrent
souvent de grands morceaux d’une résine figée, transparente, qui,
se dissolvant bien dans i’esprit de vin, répand une odeur balsamique,
douce, a un goût âcre, légèrement amer, et forme un excellent vernis.
On peut encore obtenir une résine compacte et sans odeur, en faisant
une entaille dans i’écorce du vitihatico.
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