
La collection des crustacés et des arachnides, formée dans les mêmes
parages, mérite aussi, suivant M. Latreille, d’être signalée. Ce célèbre
entomologiste n’a pu en faire jusqu’ici qu’un examen rapide, et néanmoins
il y a déjà aperçu plusieurs espèces inconnues.
Nous aurons ici une nouvelle occasion de faire remarquer, à l’honneur
de MM. Quoy et Gaimard, qu’ils se sont empressés, dès l’origine,
d’offrir au Muséum les individus dont ils avoient fait l’acquisition de
leurs propres deniers, et qui n’existoient pas dans la collection de ce
grand établissement.
BOTANIQUE.
La collection de plantes sèches recueillies pendant le voyage de
M. de Freycinet ,_est composée d’environ trois mille espèces, dont
quatre à cinq cents ne se trouvent pas dans les herbiers du Muséum
d’histoire naturelle, et dont deux cents au moins sont inconnues. Malheureusement
un grand nombre de celles des Moluques, des Mariannes
et de Timor ont été submergées et détériorées par les eaux de la mer à
l’époque du naufrage de /'Uranie: mais les plantes qui ont été récoltées
aux environs du Port-Jackson, sur les Montagnes-Bleues et aux îles
Sandwich, sont dans un très-bon état de conservation, et nous ont offert
beaucoup de nouveautés. Dans le nombre de celles qui avoient été submergées
, il se trouve encore des plantes marines, de très-belles fougères
et autres espèces dont la conservation est due à M. Gaudichaud, pharmacien
de l’expédition, qui s’est donné pour cela beaucoup de peine.
C’est au zèle, au travail et à la grande activité de ce jeune pharmacien,
que nous sommes particulièrement redevables de la riche et intéressante
collection de végétaux que nous a rapportée M. le capitaine Freycinet.
M. Gaudichaud a remis, en outre, aux professeurs du Jardin du Roi,
une grande quantité de fruits, de graines, de gommes et autres produits
du règne végétal ; ce qui lui donne de nouveaux droits à la rëeonnois-
sance des naturalistes. La Commission a calculé que cent cinquante ou
cent soixante dessins au simple trait suffiroient pour faire connoître les
plantes les plus importantes que renferme l’herbier de l’expédition.
" c o l l e c t i o n s g é o l o g i q u e s .
M. de Freycinet a rapporté, pour le Muséum d’histoire naturelle, environ
neuf cents échantillons de roches, recueillis dans les différens
lieux de ses relâches, Une circumnavigation du globe, pendant laquelle on
ne voit que des îles et des côtes de peu d’étendue, ne peut offrir des
suites géologiques propres à faire connoître la nature du terrain, les rapports
d’ancienneté et de superposition des couches. Les navigateurs doivent
se borner à des observations isolées, a des échantillons de roches
détachés des roches, qui paroissent dominer par leur masse et caractériser
les diverses contrées. Ce but, très-important pour les progrès de la
géographie minéralogique, a été atteint par les personnes zélées que
M. de Freycinet a chargées de ce genre de recherches. D’après une note
que M. Cordier, professeur au jardin du Roi, a bien voulu communiquer
à la Commission, les échantillons rapportés sont nombreux, bien
conservés et choisis avec intelligence. Les roches des Montagnes-Bleues,
de la Nouvelle-Hollande, celles des îles Sandwich et de l’archipel des
Mariannes, augmentent les richesses géologiques de nos collections. Elles
prouvent de nouveau, et d’une manière frappante, ces analogies de gisement
et de composition que l’on observe, dans les deux hémisphères,
sur les points les plus éloignés du globe.
Relation historique du Voyage.
M. de Freycinet a invité un de nous à examiner les . matériaux qui
formeront la base de la description historique de son voyage. Sous les
différentes zones où H a relâché, au Brésil, au Cap de Bonne-Espérance,
à l’Ile-de-France , aux Moluques orientales, à la Nouvelle-Hollande, aux
îles Sandwich et aux Mariannes, il a fixé son attention sur l’aspect général
du pays, sur les races d’hommes qui l’habitent, sur l’état de leur civilisation
, sur le développement des diverses branches de l’agriculture et
de l’industrie commerciale, enfin sur les causes qui arrêtent ou accélèrent
les progrès de la société. Pour suivre une marche plus uniforme dans ce
genre de recherches, M. de Freycinet a communiqué aux personnes qui
devoient partager ses travaux, une série de questions qui embrassent