
Rio de Janeiro, dire que, chacun dans son poste, en exerce un absolu, qui ne reconnoît
Description» x A T k r pour bornes que la volonté du souverain.
Colonie portug'. _
•' « L e roi, dit M. Gaimard, nomme quelquefois un cinquième ministre,
appelé ministre ' assistant aux dépêches ou premier ministre : il a la
prééminence sur ses collègues et peut prendre connoissance de toutes
les affaires qu’ils expédient dans leurs départemens respectifs. »
Lors de notre séjour à Rio de Janeiro, en 1 8 1 7 , le ministère des
affaires du royaume étoit occupé par S. Exc. Thomas Antonio de Villa-
nova Portugal; celui des finances étoit vacant, et les titulaires des deux
autres étoient en congé, de sorte qu’un ministre seul se trouvoit, par le
fait, chargé des quatre porte-feuilles. On conçoit qu’une excessive lenteur
dans la marche du travail devoit être la conséquence d’un tel ordre
de choses, et prêter singulièrement aux abus administratifs de. toute
espèce.
Gouverneurs de province. — Les provinces brésiliennes sont régies
par des gouverneurs investis à -la-fo is du commandementj civil et
militaire. Iis ont sous eux des magistrats et des militaires qui composent
leur conseil ou junte. Ordinairement ils restent trois ans en fonctions,
mais ils peuvent être réélus ; leur autorité est aussi absolue dans les
provinces que celle du roi qui lès a investis de sa confiance. Leurs ap-
pointemens sont foibles, ainsi que ceux de tous les autres employés du
gouvernement; c’est ce qui fait que ceux d’entre eux qui n’ont point de
fortune et qui sont probes, cherchent à cumuler plusieurs places pour
vivre.
Ancien gouvernement de Rio de Janeiro. — « Autrefois,; dit M. Gaimard ,
la province de Rio de Janeiro étoit, comme les autres provinces du Brésil,
sous les ordres immédiats d’un gouverneur revêtu du titre de vice-roi et de
capitaine général de terre et de mer des états du Brésil. Ce chef suprême
étoit président d’une junte ou cour de justice nommée rejaçad ; un chancelier,
conseiller du roi , et neuf magistrats, composoient ce tribunal,
qui avoit des pouvoirs illimités pour toutes les affaires criminelles,
mais dont la juridiction dans les affaires civiles étoit très-bornée. -On en
appeloit pour celles-ci à la haute cour de justice de Lisbonne désignée
sous le nom de casa da suppl'tcaçao. Le vice-roi avoit aussi la présidence
LIVRE I . " — D e F r a n c e a u B r é s i l i n c l u s i v e m e n t . 279
du conseil des finances\junta da fazenda). Que l’on joigne à ces premiers
magistrats une foule d’officiers subalternes, et l’on aura une idée de l’ancienne
administration de cette partie du Brésil.
m Ce système de gouvernement fut en vigueur jusqu’au 7 mars 1808,
jour de l’arrivée de la reine Dopa Maria I.re et du prince régent son fils,
depuis roi lui-même: il fallut donner alors une nouvelle forme aux auto-
tités, et créer de nouveaux tribunaux, rendus nécessaires par la présence
du souverain.
Tribunaux.— » Par une ordonnance royale dit 2.8 janvier 1808 , le prince
régent ouvrit les ports du Brésil aux nations étrangères, et fit changer
entièrement ainsi le système colonial de l’Amérique portugaise,
« Comme on étoit alors en guerre, on créa, par lettres patentes du
1 . " avril de la même année, le tribunal appelé conselho supremo militar
(suprême conseil militaire), chargé de la décision et de l’examen de tout
ce qui seroit relatif à l’armée de terre, à la marine et aux prises. D’après
ses attributions, il doit présenter au roi toutes les améliorations qui!
trouve'convenables dans la partie du service public qui lui est confiée;
Ce conseil est actuellement composé de cinq membres , savoir ,
quatre amiraux et un lieutenant général ; il y a aussi trois maréchaux-
de-camp qui; ont voix délibérative, mais ne jouissent pas des honneurs
accordés aux premiers , qu’on désigne particulièrement sous le
nom de conseillers. Le secrétaire a droit d’assister aux séances, mais il ne
peut émettre d’opinion. Tous les officiers militaires reçoivent leur
brevet de ce conseil supérieur, qui se rassemble les lundis et les samedis.
La confirmation des arrêts des conseils de guerre lui appartient aussi.
Quand il doit s’occuper d’affaires contentieuses ou de prises, il s’adjoint
trois magistrats civils du premier rang. Les séances ont lieu alors le
jeudi.
» Par lettres patentes du 22 avril 1808, furent créés les tribunaux
nommés me^a do desembargo dopaço (cour souveraine) et me^a da consciencia
e ordens (bureau des affaires ecclésiastiques et des ordres militaires).
« Le premier de ces tribunaux est le plus considéré du royaume : il
est composé d’un président, d’un secrétaire et d’un nombre indéterminé
de de^embargadores (conseillers ). Lé président doit s’être rendu digne de
Colonie portug.
Lois, tribunaux,
administration
publique.