
Ile Timor. cerai seulement, d’une manière rapide, les symptômes que les latitudes,
De l’homme jointes aux localités, développent. Il en sera de même du traitement,
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individu. que ces mêmes causés font varier ; et l’on verra combien, dans les contrées
équatoriales, les résultats de cette affection peuvent être funestes.
Début de la maladie. — » La dysenterie commença de se manifester
à bord le lendemain de notre arrivée à Coupang, et attaqua en rade
un homme de notre équipage qui n’étoit point allé à terre. Bientôt
plusieurs individus en furent atteints.
Symptômes.— » Chez les uns l’inflammation fut très-vive dès le début :
des douleurs aiguës dans le colon, des selles fréquentes contenant
beaucoup de sang, des épreintes continuelles, tourmentoient ces malades
; l’un d’eux rendoit le sang presque pur , qui lui couloit involontairement
le long des cuisses ; dès le deuxième jou r, l’abattement
et la foiblesse etoient extrêmes. Chez les autres, les symptômes se
montroient moins aiarmans, et cependant il est à remarquer que cette
circonstance étoit particulière à ceux qui succombèrent ou qui furent
très-Iong-temps à guérir : alors un flux de matières jaunâtres, sans qu’il y
eût de sang, des douleurs sourdes mais tolérables dans le bas-ventre,
fatiguoient ceux qui en étoient atteints, plutôt qu’ils ne les faisoient souffrir
; aussi plusieurs eurent-ils l’imprudence de supporter leur mal sans' en
avertir, malgré les recommandations faites expressément à cet égard.-
Nombre de malades. — » Nous mîmes à la voile avec six dysentériques;
de nouveaux se déclarèrent à la mer, et de ce nombre étoit un'de nos officiers
(M. Labiche). Nous côtoyâmes Timor, et, parvenus dans le détroit
d’Ombai, nous éprouvâmes cette longue suite de contrariétés dont il a
déjà été rendu compte.
Situation dans le canal d’Ombai. — >» Entourés de tout côté par
des terres élevées, n’ayant devant nous qu’une étroite ouverture par laquelle
nous devions sortir ; portés alternativement, par nos manoeuvres, tantôt
sur la côte de Timor et tantôt sur celle d’Ombai ; accablés par une
chaleur qui dépassoit quelquefois 3 od centigrades ; fatigués par des calmes
et des torrens de lumière, nous, étions là comme dans un four;, et
certes la comparaison n’a rien d’exagéré : nos corps, abattus par des
sueurs excessives, pouvoient à peine se soutenir ; une plus longue
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 60 r
durée de cet état eût pu avoir pour nous les suites leà plus funestes.
» Toutes ces causes contribuoient à exaspérer la dysenterie, dont
douze personnes étoient atteintes. Une relâche de quelques jours à
l’établissement portugais de Dillé, nécessitée par le besoin de renouveler
les vivres frais que nous avions consommés, n’apporta aucun soulagement
à la position de nos malades ; seulement le nombre n’en augmenta
pas.
Situation âpres notre départ de Dillé. —- » Pendant cette courte station,
les symptômes inflammatoires se maintinrent à-peu-près au même degré
de force chez quelques-uns, et empirèrent chez d’autres. Tous les
moyens que nous employâmes pour les guérir au commencement, et
les combattre lorsqu’ils devinrent plus intenses, ne les empêchèrent pas
d’avoir une issue funeste pour trois personnes, qui succombèrent peu de
jours après notre départ de Dillé. De ce -nombre fut le jeune Bernard,
bon matelot, qu’un.excès de zèle porta à taire son mal et à continuer son
service: il fut même une fois envoyé dans un canot, par une très-grande
chaleur, sur la côte d’Ombai. Enfin, sa maladie s’aggravant, il s’alita, pour
mourir bientôt en éprouvant des douleuft intolérables.
» Nous n’avions point à espérer de retour à une température moins
chaude et plus favorable; car, nous dirigeant vers l’équateur, il falloit
s’attendre à des chaleurs augmentées par les calmes qui régnent dans
cette saison près des îles Moluques. C’est à une telle influence qu’il faut
attribuer la prolongation du caractère inflammatoire que conserva fa maladie.
Les selles étoient toujours fréquentes, sanguinolentes et plus ou
moins douloureuses. Cet état, qui se maintint pendant plusieurs mois
chez cinq personnes, nous indiqua que l’élévation de la température avoit
fait passer la maladie à l’état chronique. En effet, quelles que fussent les
douleurs abdominales qu’occasionnoient des écarts de régime ou des
variations atmosphériques, les malades étoient tourmentés par une faim
dévorante; et leurs corps, d’une maigreur excessive, se recouvroient
habituellement, malgré les bains, de cette croûte terreuse qui est un des
caractères de la maladie parvenue à ce point.
Situation après l’arrivée à Rawak. — » Enfin, après une traversée de
25 jours, nous arrivâmes aux îles des Papous. Rawak, sur laquelle nous
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De l’homme
comme
individu.