
De Thomme
en familfe.
tiennent sont plus ou moins forts , plus ou moins multipliés , selon
1 étendue de l’édifice et la richesse du propriétaire. Le seul étage dont-la
maison se compose a pour base un parallélogramme rectangle, dont la
longueur est à-peu-près double de la largeur. On le divise en trois
compartimens : celui du milieu sert de salon ; c’est aussi où se trouvent
les portes d entree principales. Aux deux extrémités, les chambres à
coucher ne reçoivent le jour que par la pièce centrale, qui elle-même
na point de fenetre. Quelquefois, a 1 extrémité d’une des galeries extérieures,
on remarque un cabinet destiné à serrer divers objets de mé-
nage. Les distributions que nous venons d’indiquer ne sont pas au reste
tellement constantes que chacun ne puisse les varier selon ses caprices ou
ses besoins.
Maisons des colons chinois. — Mieux construites et plus solides que
celles des indigènes, les maisons chinoises ont presque toutes des fondations
en pierre élevées jusqu’à la hauteur de 4 à 5 pieds au-d#ssus du
so l, et terminées par une bâtisse en torchis, en clayonnage de bambou
ou en côtes de feuilles- de palmier. La plupart sont couvertes en tuiles ,
et entourées d’une varangue, où les marchands étalent ce qu’ils ont à
vendre. On n’en voit point d’élevées sur pilotis, et elles se composent
toutes d’un rez-de-chaussée unique, à moins qu’on ne veuille considérer
comme un étage cette sorte de soupente ou de galetas qui se remarque
aussi dans quelques maisons timoriennes. ( Voy. pl. i 8 et 2 t.)
Maisons des colons européens. — Telles sont encore, à peu de chose
près, les habitations des colons et des métis européens riches. Les édifices
en pierre n’appartiennent guère qu’aux premières autorités du gouvernement
colonial ; et même nous avons vu à Dillé celui qu’occupoit le
capitaô mor, entièrement construit à la manière du pays.
La plupart de ces maisons sont précédées d’une cour entourée d’arbres.
Deux larges galeries ouvertes , dont le toit est soutenu par des poteaux
ou par des colonnes, régnent sur le devant et à la partie postérieure de
l’édifice. Elevées quelquefois de plusieurs marches au-dessus du sol l
ces galeries sont terminées à chaque extrémité par un cabinet qui sert de
magasin; trois pièces, dont celle du milieu est la plus grande, composent
l’intérieur.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r in c l u s iv e m e n t . 6 2 1
La galerie antérieure est considérée comme la pièce principale; cest
celle en effet où se reçoivent les visites, où l’on mange, où la famille
se réunit: elle est aussi la plus ornée.
La chambre du milieu, entourée de canapés en canne recouverts de
nattes, sert à faire la méridienne ; les maîtres de la maison couchent
dans les chambres latérales, et l’on réserve la galerie postérieure pour
les ouvrages relatifs au service.
Cette dernière donne presque toujours sur un jardin ou sur une cour,
où sont bâties les cuisines et les cases des esclaves.
L ’ameublement des maisons timoriennes ne se fait distinguer ni par
la diversité ni par le nombre des objets : quelques bancs , des nattes,
rarement des fauteuils , même dans les parties de l’île que les Européens
fréquentent ; tel est à-peu-près tout ce qu’on y trouve. Les personnes
adultes et les enfans couchent presque toujours à terre sur des nattes, surtout
dans les maisons construites sur pilotis ; dans les autres, on évite
l’humidité pernicieuse du sol en dressant contre les parois de la maison,
et à un pied et demi de hauteur, des espèces de couchettes en bambou,
recouvertes de plusieurs nattes posées l’une sur l’autre, en ayant soin
que celle du dessus soit la plus fine. L’oreiller n’est communément aussi
qu’une natte roulée sur elle-même ; mais on remplace quelquefois celle-ci
par des traversins fort minces, en coton ou en ouate. ( Voy. pl. 1 8 . )
Le berceau des petits enfans se compose d’un- cadre en bois, foncé en
rotin ou en toile, et suspendu au moyen de quatre cordons qui, partant
des angles du cadre.se réunissent ensuite par leurs extrémités. (Voy. pl. 20.)
Les pagnes dont on s’est vêtu pendant le jour, Sont les seules couvertures
dont on fasse usage la nuit. Les tables sont rares, et celles que
l’on remarque dans quelques maisons, ne sont autre chose que des
planches simplement dégauchies, que supportent quatre pieux fichés en
terre.
Les colons chinois et européens tirent de Canton, de Macao ou de
Batavia, une partie de leurs meubles les plus élégans et les plus commodes
, tels que chaises, fauteuils et canapés foncés en rotin, tables,
guéridons, coffres, rarement des miroirs et des cristaux. Ces derniers
objets sont uniquement possédés par les gens opuiens : c’est aussi sur leurs
De l’homme
en famille.
Meubles,