
Vie physique; qu’eux les travaux pénibles , et jouissent d une santé plus vigoureuse. Les
malSaies. » , . . . . 0
Mozambiques, bien nourris et traités dune manière équitable, donnent
rarement à leurs maîtres des sujets de mécontentement; ils sont préférés
à tous les autres noirs pour les travaux de la terre. Leurs femmes, courtes,
grosses et mal faites, ont les hanches très-fortes, les reins larges, la gorge
volumineuse; quoique l’expression de leur physionomie n’ait rien de dur,
il en est très-peu qui soient douées d’une figure avenante. Elles rivalisent
pour la force avec leurs maris, et ne sont pas moins propres qu’eux aux
ouvrages de fatigue.
Mais rien n est comparable à la délicatesse et à l’agrément des formes
des noirs indiens; parmi ceux du Bengale sur-tout, on en remarque
qui eussent pu servir de modèles aux chefs-d’oeuvre de la sculpture
antique; chez ceux-là l’élégance et la finesse des traits du visage ne lé
cèdent en rien à la régularité des proportions du corps. Aussi les plus
belles mulâtresses sont-elles sans contredit les métisses-bengali. La santé
de ces noirs est en général peu robuste, et leurs forces physiques sont
en raison inverse des avantages que nous venons de signaler t c’est pourquoi
les esclaves indiens sont de préférence employés au service des
maisons, dans l’intérieur desquelles ils conviennent fort bien par la douceur
de leur caractère et leur aptitude aux arts : mais en général ils sont
d’une paresse excessive.
Le créole mulâtre (1) est ordinairement d’une taille égale à celle des
blancs ; mais il est moins fort. Du reste, comme les créoles de race européenne,
il est leste, souple, et supporte aisément les privations et les fatigues.
La tournure des mulâtresses créoles ressemble beaucoup à celle des
blanches : presque toutes sont hien faites , ont les yeux beaux et pleins
d’expression, le pied régulier, quoique grand, ce qui tient à l’usage
qu’elles ont de ne point porter de chaussures pendant les douze ou treize
premières années de leur vie; la jambe un peu grêle, petite, mais bien
placée; la gorge médiocrement saillante, les bras plutôt maigres que
potelés, et les cheveux longs et légèrement bouclés. Dans le nombre,
(1) On appelle ainsi a I Ile-de-France toutes les personnes de sang mêlé, quel que puisse être
le degré dece mélange. Leur teinte parfois ne diffère nullement de là couleur dés blancs; dans
ce cas, la seule tradition peut faire connoître la classe à laquelle ils appartiennent.
LIVRE II. — Du B r é s i l à T im o r i n c l u s i v e m e n t . 3 8 5
quelques-unes sont très-blanches, et même il y en a de blondes. On maJaclies.
conçoit que le caractère particulier de leur figure doit singulièrement
dépendre de celui de la mère qui leur donna le jour.
Ainsi que cela arrive dans tous les pays chauds, les enfans sont ici Age de puberte.
pubères de fort bonne heure ; on compte en général que les filles arrivent
à cette période de la vie fie onze à treize ans, et les garçons de quatorze
à seize; mais cette règle comporte des exceptions parfois fort étonnantes.
Chez les femmes malgaches , le flux périodique ne se manifeste souvent
qu’à une époque très-reculée ; dans ce cas , elles deviennent mères sans
avoir donné aucun signe de nubilité.
II n’est pas rare de voir à l’Ile-de-France des hommes et des femmes de Durée de la vie.
la population blanche arriver à l’âge de soixante-dix et jusqu’à quatre-
vingts ans ; on en a vu même plusieurs aller au-delà. Dans I ordre commun
cependant, on peut établir que c’est entre cinquante et soixante ans que
se termine en cette île la vie de ceux que n’enlevent pas, dans le cours
de leur carrière, des accidens ou des maladies aiguës, maladies devenues
depuis quelques années beaucoup plus fréquentes et plus graves quelles
ne i’étoient précédemment.
Les noirs, sauf ceux de quelques castes de l’Inde et de Guinée, n’atteignent
point à cet âge aussi souvent que les blancs ; ce qu on doit attribuer
à leur excessif libertinage, qu’il ne leur est loisible de satisfaire, a raison
de leurs travaux journaliers, que pendant les momens qu ils devroient
consacrer au repos. L’abus des liqueurs fortes, et particulièrement de
l’arack, que presque tous les noirs aiment à la fureur, est encore une
des causes de leur prompte caducité. Les Malgaches et les noirs de
Guinée sont au reste ceux dont l’existence se prolonge le plus.
Les mêmes vices qui abrègent la vie de la plupart des noirs, exercent
une influence non moins funeste sur celle des mulâtres.
La fécondité des femmes est plus grande qu’on ne devroit le présumer, Fécondité,
eu égard à la chaleur du climat. Il n’est pas rare de voir des blanches
avoir deux enfans à-la-fois ; les négresses en ont quelquefois trois : on
cite même un exemple où l’une d’elles en eut cinq ; à la vérité ils ne
vécurent que quelques semaines. Mais ce qui est digne d’attention , c’est
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